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Le dessous des sols : fouille archéologique dans la rue des Vieilles Douves Ancien pont de la Belle-Croix

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Cité du Verger ou cité de la Noë-Mitrie


Le 13 juillet 1922, l'Office Public d'Habitation Bon Marché dépose un permis de construire pour la création d'une cité ouvrière à Doulon, entre les rues de Bellevue, Champenois et Dominique-Chateigner, sur la ligne de crête du coteau du Verger. Au 19e siècle, la hauteur avait été occupée par des moulins, et plus récemment par une carrière d'extraction de pierre.

Un projet de cité-jardin précurseur

Le 13 juillet 1922, l'Office Public d'Habitation Bon Marché dépose un permis de lotir pour la création d'une cité ouvrière à Doulon, entre les rues de Bellevue, Champenois et Dominique-Chateigner, sur la ligne de crête du coteau du Verger. Au 19e siècle, cette hauteur avait été occupée par des moulins, et plus récemment par une carrière d'extraction de pierre.

Cette demande est déposée en même temps que celle des cités-jardins du Bois-de-Hercé et de la Morrhonnière, les premières du genre à Nantes. Elle constitue donc un modèle précurseur pour l'Office Public d'HBM. Le lotissement du Verger comprendra 13 habitations individuelles dont 10 maisons jumelles et 28 logements collectifs répartis dans 5 immeubles. Il est également prévu la construction d'un petit lavoir.

Le projet architectural est confié à Camille Robida associé à Roger Davy, dont les candidatures ont été retenues par l'Office Public d’HBM suite à un concours d'architectes. Ce concours visait à choisir 6 architectes et à composer 3 équipes pour la réalisation des 3 cités jardins du Bois-de-Hercé, de la Morrhonnière et du Verger. Camille Robida est chargé du projet d'ensemble tandis que Roger Davy dessine le modèle de maison individuelle. Quoique conçu dès 1921, le programme de la cité du Verger n’est réalisé qu’à partir de 1928. La construction commence par les maisons individuelles et trois des cinq collectifs. En 1931, Roger Davy conçoit les deux immeubles prévus au sud du lotissement. La cité n’est achevée qu’en 1935, alors même que la visite inaugurale avait eu lieu deux plus tôt...

Un ensemble d'habitat mixte

La rue de Bellevue structure l'organisation générale du lotissement. Élargie pour l'occasion, elle se situe entre les deux parcelles principales du lotissement. De part et d'autre de la rue, les bâtiments sont disposés de manière régulière, en vis-à-vis : pavillons d'entrée, maisons doubles, immeubles. Les autres bâtiments sont disposés sur les parcelles de façon à créer des espaces collectifs intérieurs, isolés de la rue mais favorisant le regroupement et la rencontre. La place laissée aux espaces verts ouverts est caractéristique des cités-jardins.

Cité du Verger (ou cité de la Noë-Mitrie)

Cité du Verger (ou cité de la Noë-Mitrie)

Date du document : 10-06-2020

Au carrefour de la rue de Bellevue et de Bariller, se situent les deux pavillons individuels qui marquent l'entrée de la cité. Ces deux maisons d'angle sont reconnaissables à leur pan coupé.

Cité du Verger (ou cité de la Noë-Mitrie)

Cité du Verger (ou cité de la Noë-Mitrie)

Date du document : 10-06-2020

Les 10 maisons jumelles présentent toutes une façade principale traitée en façade pignon, surmontée d'un toit à deux longs pans. Les immeubles sont de petite taille ne dépassant pas quatre niveaux.
Ces constructions s'inscrivent dans un écrin de verdure, constitué de jardins et potagers, clôturés ou ouverts. Le lavoir construit au sud du lotissement, reconnaissable à sa toiture surmontée d'un lanternon à claire voix pour permettre son aération, illustre l'importance accordée aux préoccupations hygiénistes.

Une architecture soignée

D'une manière générale, un soin particulier a été apporté à la décoration des façades et bâtiments sur rue. Les façades des immeubles donnant sur la rue de Bellevue sont davantage travaillées avec leur soubassement de pierre et leur bandeau intermédiaire qui soulignent différents niveaux.

Cité du Verger (ou cité de la Noë-Mitrie)

Cité du Verger (ou cité de la Noë-Mitrie)

Date du document : 10-06-2020

Pour l'ensemble des habitations, les encadrements des baies en pierre « nantaise » constituent un élément décoratif récurrent qui vient en contraste avec les façades enduites lisses et blanches.

Irène Gillardot
Direction du patrimoine et de l'archéologie, Ville de Nantes/Nantes Métropole
2020

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En savoir plus

Bibliographie

Halgand Marie-Paule, Pasquier Elisabeth, La construction d’un patrimoine de l’Office public d’H.B.M. à Nantes Habitat : 1913-1993, Nantes, 1993

Pelloquet Thierry, « La cité et le jardin », Revue 303, n°152, juin 2018, p.36 et suivantes.

Bienvenu Gilles, Robin-Auffret Jacqueline, Architectes et urbanistes, 1892-1947, rapport du CERMA, École d’architecture de Nantes, 1985

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Dossier : PPP Doulon / Toutes-Aides

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Immeuble Logement social et grand ensemble Toutes Aides

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Rédaction d'article :

Irène Gillardot

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