Cité communale Babonneau
Fortement touchée par les bombardements, Nantes est déclarée sinistrée le 4 novembre 1943. Réparer et édifier des baraquements permet dans un premier temps de parer à l'urgence. Rapidement la construction définitive en dur suivant des plans types standardisés est préconisée. La cité communale Babonneau est une parfaite illustration de cette nouvelle orientation.
Une cité de la reconstruction
En mars 1945, Michel Roux-Spitz est nommé architecte en chef de la reconstruction du canton de Nantes par le ministère de la reconstruction et de l'urbanisme (MRU) créé le 16 novembre 1944.
Huit mille logements endommagés ou détruits sur plus de mille cinq cents hectares sont dénombrés en 1945. Cette situation entraîne une grave crise du logement. C'est pourquoi Roux-Spitz préconise la construction définitive en dur suivant des plans types standardisés avec des tracés orthogonaux.
Parmi les destructions, de nombreux immeubles communaux ont été entièrement touchés. Le 30 novembre 1950, le conseil municipal décide « de procéder à leur reconstruction à l’aide de la créance que la Ville possède au ministère de la reconstruction et de l’urbanisme afin de procurer au plus grand nombre possible de nouveaux logements sains et aérés. Le sol de ces anciens immeubles disséminés sur le territoire de notre commune se trouvant dans la grande généralité des cas réservé au plan d'aménagement et d'urbanisme pour des réalisations édilitaires ou des élargissements de voies, il nous a paru préférable de les reconstituer en les groupant autant que possible dans un même quartier.
Nous avons engagé des négociations avec le délégué départemental à la reconstruction et à l’urbanisme et obtenu l’inscription d’un crédit d’environ 100 millions au programme de reconstruction groupée par îlots prioritaires. (…) Ceci sous réserve que l’îlot sera implanté dans un quartier populaire et que les études seront conduites de façon à conjuguer l’économie avec le souci de procurer le maximum de logements sains, aérés, bien exposés et commodes, s’intégrant dans un ensemble d’urbanisme bien conçu. Ces conditions nous ont paru pleinement remplies par la propriété communale sise entre la rue Joseph-Blanchart (n° 56 et 66 à 70) et la rue Babonneau où elle s’ouvre au n° 17. »
Sous l’égide de la Société coopérative de reconstruction, le projet est confié à l'architecte Charles Friésé. Directeur des services d'architecture des bâtiments communaux et des plantations de la Ville entre 1948 et 1962, c'est toutefois au titre de son activité libérale qu'il conçoit une cité de quatre vingt dix-neuf logements répartis en neuf blocs. La plupart des immeubles sont édifiés sur un terrain communal occupé jusqu'en 1947 par la Société des anciens établissements Paul Grandjouan, concessionnaire de l'enlèvement des ordures ménagères jusqu'à cette date, et sur lequel étaient implantées les installations nécessaires à son activité : écuries, remises, magasins à fourrage, hangars pour les camions et matériels divers.
Plan de masse de la cité communale réalisé par l'architecte Charles Friésé
Date du document : 1950
« La cité champignon pousse rapidement rue Babonneau »
Tel est le titre d'un article paru dans « La Résistance de l'Ouest » le 23 février 1951 pour qualifier le mode de construction adopté : une ossature métallique reposant sur des blocs de béton comblée dans un deuxième temps par un enrobement de brique et de ciment. Afin d'optimiser les coûts de construction, le nombre d'étages a été limité à quatre afin d'éviter la pose d'ascenseurs.
En juin 1951, la Ville prend officiellement possession du premier immeuble et les premiers locataires emménagent dans le bloc n° 1 au cours du mois de juillet. Cinq autres bâtiments sont progressivement livrés jusqu'au mois de décembre de la même année. La cité est définitivement achevée en avril 52 avec la livraison des trois derniers blocs.
Nathalie Barré
Archives de Nantes
2016
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Bibliographie
Archives de Nantes, Du quai de la Fosse vers Mellinet-Canclaux, 2016 (coll. Quartiers à vos mémoires)
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Rédaction d'article :
Nathalie Barré
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