Bandeau
Évêques Alice Milliat (1884 – 1957)

4885

Cité HLM des Dervallières


La cité des Dervallières est le premier grand ensemble réalisé en France à partir des années 1950. Ce projet urbain conçu par l'architecte Marcel Favraud inaugure la période de construction massive du logement social. 

La construction de la cité des Dervallières, entre 1956 et 1965, s’inscrit dans le contexte de l’après-guerre et marque le passage de la période de la reconstruction à la période de construction massive du logement social. En effet, les bombardements de 1943 et de 1944 ainsi que l’augmentation importante de la population provoquent une grave pénurie de logements à Nantes. La municipalité engage alors divers programmes immobiliers mais ces opérations, qui n’excèdent pas les 200 logements, ne suffisent pas à enrayer la crise. La production massive de logements devient une nécessité. 

Un chantier d'ampleur exceptionnelle

En 1950, le projet des Dervallières devient un grand projet d’intérêt national et en 1951, il se voit qualifié de « chantier d’expérience ». Le projet est en effet tout à fait nouveau. Par son échelle et les méthodes de construction employées, il dépasse tout ce qui s’est fait jusqu’alors avec l’édification de 2 500 logements en éléments préfabriqués. 

Dès 1950, l’Office Public d’HLM lance les procédures d’expropriation, la consultation des architectes et l’étude des financements. Il faut attendre 1956 pour voir le démarrage des travaux avec la construction d’une première tranche de 1 200 logements. En février 1959, 460 logements reçoivent les premiers locataires. Au total, ce sont 2 650 logements qui en 1965, forment la cité des Dervallières. 

Un plan géométrique dans un environnement d'exception

Plan-masse de la cité HLM des Dervallières

Plan-masse de la cité HLM des Dervallières

Date du document : 12-05-1951

La conception du plan masse est confiée à Marcel Favraud, un architecte parisien de renommée nationale qui applique les principes hygiénistes : air, soleil, espace. 

Impressionné par la qualité du parc et le relief du site, ce dernier élabore un projet à partir de cette configuration. Il imagine alors des immeubles-barres situés à flan de coteau dans la partie haute de la pente et entrouverts sur le parc. 

Construction de la cité HLM

Construction de la cité HLM

Date du document : 08-1958

Le plan masse révèle un modernisme inspiré des tableaux de De Stijl. Ce courant artistique prônait une expression plastique simplifiée dans laquelle les formes élémentaires et géométriques primaient. Il résulte de cette influence, une architecture simplifiée à l’extrême avec des immeubles barres aux formes épurées et disposés de manière très géométrique. 

Vue de la cité HLM des Dervallières depuis le boulevard Jean-Ingres

Vue de la cité HLM des Dervallières depuis le boulevard Jean-Ingres

Date du document : vers 1965

Le concept de fermeture et d’entre-soi prédomine. L’orientation des immeubles est pensée afin de protéger les futurs habitants des nuisances sonores émanant des boulevards environnants. La cité est donc cernée par de nombreuses barres qui forment une frontière hermétique et l’accès au quartier se fait au moyen des porches intégrés aux bâtiments. Cette conception révèle une volonté de créer une unité résidentielle nouvelle. Il s’agit en effet de créer une ville dans la ville, autonome, prompt à favoriser les liens sociaux et dans laquelle les habitants formeraient une communauté.

Aménagement des espaces verts

Aménagement des espaces verts

Date du document : 1963

Deux zones, deux conceptions

Le grand ensemble des Dervallières est organisé en deux secteurs caractérisés par un type de bâtiments propres à chacun.

La première zone implantée sur la partie haute et pentue du quartier est quasiment conforme au plan masse originel. Celle-ci est composée d’immeubles de huit étages sans ascenseur. L’entrée principale se situe à un niveau intermédiaire du 4e étage. Une passerelle permet d’atteindre les appartements et une rue intérieure distribue les différentes cages d’escalier. Le « building tour » (l'immeuble Watteau) a une fonction de repère et constitue le point central structurant le quartier.

Maisons individuelles du boulevard du Massacre

Maisons individuelles du boulevard du Massacre

Date du document : 1963

La seconde zone située dans le bas du quartier, correspond à la deuxième phase de construction et diffère de la conception initiale. Cette partie est caractérisée par des barres de quatre ou cinq étages reliées entre elles par des cages d’escalier « rotules ». Il en résulte une enfilade ininterrompue d’immeubles qui ceinturent le quartier. Des petites maisons individuelles ont également été réalisées le long du boulevard du Massacre afin d’accueillir les familles nombreuses.

Nathalie Barré
Archives de Nantes
2009



Aucune proposition d'enrichissement pour l'article n'a été validée pour l'instant.

En savoir plus

Bibliographie

Halgand Marie-Paule, Pasquier, Élisabeth, La construction d’un patrimoine : de l’Office public d’HBM à Nantes-Habitat, Nantes-Habitat, Nantes, 1993

Archives municipales de Nantes, Des Dervallières à Procé, Ville de Nantes, Nantes, 2009 (coll. Quartiers à vos mémoires)
 

Pages liées

Cité HLM de la Contrie

Cité HBM de la Chevasnerie

Tags

Dervallières - Zola Immeuble Logement social et grand ensemble

Contributeurs

Rédaction d'article :

Nathalie Barré

Témoignage :

Mado Aoustin, Raynald Brizais

Vous aimerez aussi

La fin de l’année 1910 reste dans la mémoire des Nantais comme un des plus grands traumatismes causés par une crue de la Loire et de ses affluents. Au pont transbordeur, la Loire atteint...

Contributeur(s) :Noémie Boulay , Le Phare de la Loire

Date de publication : 10/01/2022

1448

Techniques de pêche en Loire

Société et culture

La plupart des constructions qui étaient liées à la pêche ont aujourd’hui disparu à cause des empêchements qu’elles causaient à la navigation ou à la fragilisation des structures sur...

Contributeur(s) :Julie Aycard

Date de publication : 25/11/2021

1629

Chapelle du Martray

Architecture et urbanisme

Dans la rue du Trépied, derrière le marché de Talensac, se cache la chapelle du Martray, enserrée entre deux immeubles. Peu visible de la rue, sa façade ne présente ni entrée monumentale,...

Contributeur(s) :Irène Gillardot

Date de publication : 21/01/2020

4600