
Ancienne chocolaterie de la Compagnie Nantaise des Chocolats
Dans le nord du quartier de Doulon, les bâtiments de l’ancienne chocolaterie de la Compagnie Nantaise des Chocolats, devenue par la suite l’usine Saupiquet, agissent comme un marqueur visuel du passé industriel du quartier.
La chocolaterie (1920-1950)
En 1920, la Compagnie Nantaise des Chocolats commande, au nom de la Manufacture Générale de Produits d’Alimentation, la construction de la chocolaterie à l’entrepreneur Ducos et fils et à l’ingénieur Branquart. La chocolaterie de Doulon était une usine importante qui fabriquait les fameux chocolats Menier, souvent confondus avec les chocolats Meunier dont la chocolaterie était installée à Levallois-Perret. La chocolaterie fabriquait des tablettes à croquer au chocolat au lait avec ou sans noisettes. Son histoire est fortement liée aux Docks de l’Ouest, magasins de stockage et de vente de produits industriels, qui vendaient leurs chocolats dans toute la Bretagne et les régions limitrophes. Les activités de la chocolaterie sont surtout associées au Belem, le voilier à trois-mâts utilisé pour le commerce avec les Antilles, l’Amérique du sud ou l’Afrique. En effet, ce bateau acheminait les fèves de cacao de Madagascar, de Côte d’Ivoire ou du Cameroun utilisées pour la fabrication des chocolats Menier.

  La chocolatière  
Date du document :
L’architecture industrielle des années 1920
L’entrée du site se faisait à cette époque directement par des bureaux situés à la place de l’actuel parking du Lidl, boulevard Jules-Verne. La façade du bâtiment est sobre, rythmée par des fenêtres en arc plein cintre et surmontée de l’enseigne « Compagnie Nantaise des Chocolats ».

Chocolaterie de la Compagnie nantaise des chocolats puis usine Saupiquet
Date du document : vers 1920
Selon les plans du projet initial, la porte était surmontée d’un auvent en métal, dans le style Art déco des années 1920, s’inscrivant dans une filiation des grandes confiseries nantaises. Derrière le bâtiment des bureaux se trouvaient une cour intérieure ainsi que les bâtiments industriels. Ces derniers se composaient de trois nefs voûtées avec une couverture en voile béton. A l’intérieur s’organisaient les différents ateliers de confection du chocolat et les magasins à sucre et cacao. Enfin, une marquise vitrée ornait la façade latérale est.

Plan général de la Manufacture générale de Produits d'Alimentation
Date du document : 15-10-1920
De la chocolaterie à la conserverie (1950-1980)
Lorsque la société Menier quitte Nantes pour le Havre, c’est l’usine de conserverie Saupiquet, auparavant située aux angles de la rue François Evellin et de l’actuel boulevard Stalingrad, qui reprend les locaux en 1950. Une autre partie de l’usine est réhabilitée pour la charcuterie et fabrique de conserves alimentaires Tante Coline. Les nouveaux propriétaires n’engagent pas de travaux d’aménagement mais l’occupation des bâtiments jusque dans les années 1980 favorise leur bonne conservation.
La réhabilitation de 1998
En 1998, un projet de réhabilitation commercial et industriel, « l’Opération Saupiquet », est lancée par le directeur de la société immobilière Hexagone Développement Immobilier. Les 8 000 m² du site sont repensés en deux ensembles distincts : tandis que la façade avant donne sur un supermarché de l’enseigne Lidl, la façade arrière offre une vue sur des logements sociaux.

Plan de la chocolaterie de la Manufacture générale de Produits d'Alimentation
Date du document : 15-09-1920
La façade avant, constituée de trois halles aux toitures bombées en voile béton, contraste avec la façade arrière à l’architecture bien plus anguleuse. La toiture arrondie d’un des pans de l’immeuble abritant les logements rappelle celles des halls du Lidl, conférant une certaine homogénéité à l’ensemble du bâti.

Façade du magasin Lidl, installé dans une partie de l'ancienne chocolaterie et conserverie Saupiquet
Date du document : 01/12/2020
En 2019, l’enseigne Lidl a engagé un programme de rénovation qui tout en permettant une extension et l’adaptation aux normes d’isolation, a cherché à valoriser la structure du bâtiment d’origine, classé au patrimoine nantais.
Anaïs Mailet
Direction du Patrimoine et de l'Archéologie, Ville de Nantes/Nantes Métropole
2018
En bref...
Localisation : Jules Verne (boulevard) 128, NANTES
Date de construction : 1920
Auteur de l'oeuvre : Ducos et fils (entrepreneur), Branquart (ingénieur) ; Babonneau, Jean-Paul (architecte)
Typologie : architecture industrielle
En savoir plus
Pages liées
Tags
Contributeurs
Rédaction d'article :
Anaïs Mailet
Vous aimerez aussi
1832 : épidémie de choléra à Nantes
Événement historiqueAu printemps 1832, la France est touchée par une épidémie de choléra et Nantes compte ses premiers morts à partir du 9 avril.
Contributeur(s) :Yves Jaouen
Date de publication : 06/01/2025
239
Folle Journée
Société et cultureLa Folle Journée est le festival de musique classique le plus fréquenté de France, sans doute parce qu’elle offre une nouvelle manière d’écouter la musique, susceptible d’attirer un...
Contributeur(s) :Thierry Guidet
Date de publication : 14/10/2021
1909
Nantes la bien chantée : La tuerie du Landreau
Société et cultureL’histoire regorge de crimes ayant particulièrement frappé ce que l’on nomme de manière un peu hasardeuse « l’opinion publique ». Ces crimes à succès – à succès médiatique,...
Contributeur(s) :Hugo Aribart
Date de publication : 19/10/2020
2750