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Chocolat


Aucun des grands noms de l’histoire industrielle du chocolat n’est aujourd’hui associé à la cité ligérienne, mais Nantes n’est pas sans lien avec la saga de cet aliment sucré produit à partir de la fève du cacao.

Boisson chaude et amère

Le cacao n’est pas connu en Europe avant le 16e siècle car c’est la découverte des Amériques qui offre aux premiers voyageurs l’opportunité de rapporter ce breuvage, d’abord à la cour d’Espagne. Si le chocolat se diffuse progressivement dans toute l’Europe, il reste, en raison de sa cherté, essentiellement en vogue parmi les cours aristocratiques. On le consomme principalement sous la forme d’une boisson chaude où l’on ajoute du lait ou du sucre pour briser l’amertume. C’est au 17e siècle, en France, que se répand la mode de cette boisson aux vertus stimulantes, en concurrence avec celles du café, puis du thé.

Chocolat de Bretagne - vue extérieure de l'usine

Chocolat de Bretagne - vue extérieure de l'usine

Date du document : années 1900

Le cacao, une cargaison d'appoint

Le port de Nantes s’ouvrant au commerce atlantique dès la seconde moitié du 17e siècle, le cacao fait naturellement partie des cargaisons de navires revenant des îles antillaises, dans lesquelles les premières cultures de cacaoyers se développent. À la fin du siècle, en 1698, le cacao représente 200 000 livres en valeur d’importation, loin toutefois derrière le sucre et le café, principales denrées transportées par les navires coloniaux. Ce chiffre fluctue au cours du 18e siècle sans jamais atteindre un volume marchand considérable, le cacao demeurant une cargaison d’appoint à côté de la forte spécialisation sucrière des négociants nantais. Les sorties sont encore plus faibles en raison du peu d’acheteurs étrangers, les plus nombreux étant les Espagnols. Les deux autres débouchés sont évidemment un négoce vers le royaume de France par la Loire et la consommation sur place.

Affiche publicitaire,  <i>Chocolat de Bretagne</i> 

Affiche publicitaire,  Chocolat de Bretagne 

Date du document : 1898

Un monopole confié aux confiseurs

C’est aux épiciers droguistes que revient le droit de fabriquer en ville le chocolat. Forts de leurs droits à commercialiser les épices, le café en fèves et le thé en feuilles, ils reçoivent en 1731 l’autorisation de débiter le chocolat, à l’exception de la vente en boisson. Le chocolat sert également à la confection des pralines, dragées et autres confiseries comme les pistaches au chocolat vendues par le marchand confiseur François Tiby, installé à la Fosse durant le dernier quart du 18e siècle.

Chocolat Amieux

Chocolat Amieux

Date du document : vers 1920

 Au siècle suivant, les confiseurs ont le monopole de la vente du chocolat, telles la maison Gaillard-Briant, dont la chocolaterie est située au coeur du passage Pommeraye, ou bien celle de Georges Gautier, fondée en 1850, établie rue de la Fosse. La confiserie Gautier n’échappe pas à la mode des beaux décors 1900 à l’exemple des boutiques de LU et de la BN. Contrairement à ces dernières, elle est conservée intacte et propose aujourd’hui aux clients la découverte de son plafond, peint par Eugène Picou, et de ses comptoirs à l’ancienne où l’on peut encore commander en vrac de précieux chocolats.

Emballage d'une tablette de la chocolaterie Robet

Emballage d'une tablette de la chocolaterie Robet

Date du document : sans date

Le chocolat dans tous ses états

Le savoir-faire agroalimentaire de la région nantaise est un temps propice à la fabrication industrielle du chocolat. Les sociétés Retienne et Roux, Berthelot, Chocolaterie de Bretagne, Compagnie nantaise des chocolats, Salmon, mais surtout Amieux Frères, sont les principales entreprises à fabriquer du chocolat à cuire, à croquer, fondant, et autres pralinés et bonbons fourrés. Mais aucune d’elles ne devient un des fleurons de l’industrie chocolatière à l’instar de Suchard ou de Poulain. Reste aujourd’hui, depuis 2009, une évocation de ce que le chocolat et son commerce furent au cœur des relations étroites entre le port colonial et les pays d’outre-mer, avec la course à la voile reliant Nantes-Saint-Nazaire à Progreso au Mexique, dont le titre symbolique renverse les valeurs : la Solidaire du chocolat.

Bertrand Guillet
Extrait du Dictionnaire de Nantes
2018
(droits d'auteur réservés)

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Activité portuaire Agroalimentaire Produits locaux Sucre

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Rédaction d'article :

Bertrand Guillet

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