Dossier : les cimetières nantais

Lieu de recueillement, le cimetière est également un site patrimonial où se raconte l’histoire de la ville et de ses habitants, de l’évolution urbaine et des pratiques funéraires à travers les siècles. Les fouilles archéologiques entreprises depuis la fin du 19^e siècle à Nantes ont révélé les vestiges de nécropoles datées de l’Antiquité et du début du Moyen-Âge. Pendant l’Antiquité, elles étaient situées à l’écart des vivants, à l’extérieur des remparts de la cité, le long des voies. À Nantes, deux sites sont connus à ce jour par l’archéologie : la rue d’Auvours et le site de Mixt (ancien Grand T). La majorité des défunts était alors incinérée, l’inhumation se généralisant à partir du milieu du 3^e siècle.

À la période mérovingienne (6^e-8^e siècles), les morts demeurent à l’extérieur de la cité. Les premiers espaces funéraires chrétiens se développent d’abord autour des tombes des martyrs et des premiers évêques, souvent implantées dans des espaces funéraires utilisés antérieurement. C’est sur ces sites que vont être édifiés les premiers lieux de culte chrétiens. Les principales zones d’inhumation révélées par l’archéologie à Nantes se situent :
- Autour de la basilique Saint-Donatien-et-Rogatien,
- Autour de la basilique Saint-Similien,
- Au nord-est de la ville, à l’extérieur des remparts, aux abords de la porte Saint-Pierre.

Entre le 8^e et le 12^e siècle, le développement des cimetières paroissiaux se fait progressivement autour de la cathédrale, des églises paroissiales ou au sein des couvents (ex : couvent des Cordeliers) qui se trouvent à l’intérieur de la ville.

Certains seront utilisés en continu jusqu’au 19^e siècle. Avec la constitution du système paroissial, l’Église prend peu à peu le contrôle des lieux d’inhumation. Les criminels, excommuniés et non-baptisés sont exclus des sites funéraires, comme l’atteste au 17^e siècle un cimetière aménagé pour les enfants non-baptisés à l’entrée de l’actuelle rue Frère-Louis (Nantes Sud).

À partir du 18^e siècle, la pensée hygiéniste entraîne un profond bouleversement du rapport des vivants aux morts. Les cimetières doivent être éloignés des habitations pour des raisons d’hygiène et de santé publique. Alors que les cimetières paroissiaux nantais arrivent à saturation et que la population croît, de nouveaux cimetières sont créés en périphérie de la ville, à l’image de la Bouteillerie en 1774 et de Miséricorde en 1793. Les lieux d’inhumation se multiplient tout au long du 19^e et du 20^e siècles pour atteindre le nombre de 15, fait exceptionnel pour une grande ville française. Inauguré dans le plus récent des cimetières nantais, le crématorium du cimetière parc témoigne de l’évolution des pratiques funéraires de ces dernières décennies.

Ce dossier thématique vous propose d’en apprendre davantage sur l’histoire de ces lieux d’inhumation et de mémoire nantais.

Les cimetières nantais :

> Cimetière de Miséricorde
> Sections des victimes du Devoir du cimetière Miséricorde
> Cimetière privé Durand-Gasselin
> Cimetière de la Bouteillerie
> Cimetière de la Chauvinière
> Cimetière du Vieux-Doulon
> Cimetière parc
> Cimetière du Pont-du-Cens

Les monuments funéraires et mémoriaux présents dans les cimetières :

> Tombeaux
> Colonne de Juillet 1830

Découvrez également des sépultures et monuments remarquables à travers nos parcours numériques :

> Cimetière de Miséricorde
> Cimetière de la Bouteillerie
> Cimetière Saint-Jacques
> Cimetière du Pont-du-Cens
> Cimetière parc