Cimetière du Vieux-Doulon
Les lieux d’inhumation sont des marqueurs forts de l’existence des communautés villageoises au début du Moyen Âge. Le cimetière du Vieux Doulon existait avant le début du 12e siècle. Il reste accroché à l’église jusqu’au 19e siècle avant d’être déplacé rue de la Papotière.
Un cimetière unique autour de l’église
Pendant des siècles, l’unique cimetière de Doulon entoure l’église Saint-Médard et jouxte le presbytère. Il est entouré de murs de pierre et accessible via l’actuelle rue du Pontereau par un petit emmarchement.
En 1869, ce cimetière est trop petit et le constat est accentué par l’épidémie de variole qui sévit en 1871. Le conseil municipal acquiert une parcelle d’environ 300 mètres carrés pour l’agrandir.
En 1882, l’insuffisance du cimetière est toujours prégnante et les habitants du Haut-Doulon persuadent la mairie d’ouvrir un cimetière au bas du coteau de la Colinière. Le service des Ponts et Chaussées effectue des études de terrain et ses ingénieurs démontrent les complications que rencontrerait ce projet à cause des difficultés de drainage du lieu. Sur la base de cette étude, le projet est laissé en suspens.
Dix ans plus tard, en 1893, le nouveau maire classe le projet. Le sujet devient alors une affaire communale qui déchire le conseil municipal pendant plusieurs années : les conseillers du Haut-Doulon font intervenir le préfet pour obtenir gain de cause tandis que le maire rappelle que cette décision irait contre les intérêts de la commune.
Le nouveau cimetière du Vieux Doulon
Vers 1900, le développement du quartier de Toutes-Aides, celui des lignes de chemin de fer et du maraîchage incitent l’abbé Marteau qui « croit fermement au développement de la commune » à donner un terrain proche de la ferme de l’Ecusson pour construire un nouveau cimetière.
Afin de construire le mur de clôture, ce dernier s’arrange avec Léonce Becdelièvre, propriétaire d’une carrière située le long de la route longeant la prairie de Mauves, au lieu-dit la Clarière, pour que la commune puisse en tirer gratuitement les moellons de schiste. Il propose également de faire don d’un calvaire à implanter dans le nouveau cimetière et de payer les services du paysagiste qui plantera des massifs de verdure séparés les uns des autres par de grandes allées sablées. En échange, le curé demande que le conseil réserve le terrain de l’ancien cimetière pour la reconstruction de l’église qui est trop petite.
La mise en œuvre du cimetière est suivie par l’agent voyer Boulo. Le nouveau cimetière est entouré de murs maçonnés en moellons de schiste liés à l’enduit et percé, sur la rue de la Papotière, par une porte encadrée de piliers en pierre de Saint-Savinien. Il est planté d’ifs et un calvaire en granit bleu est placé en son centre. La Ville défend aux maraîchers limitrophes d’adosser des constructions au mur, à l’exception d’espaliers.
D’une surface de 2000 mètres carrés, le cimetière est organisé en quatre sections carrées séparées par des allées perpendiculaires. L’ancien cimetière est alors entièrement vidé (la commune supporte les frais d’exhumations et de ré-inhumations) et est transformé en jardin.
À peine trente ans plus tard, en 1929, le cimetière est à nouveau jugé exigu. La commune achète une parcelle de 3728 mètres carrés contiguë appartenant à la famille Becdelièvre. Il acquiert alors ses dimensions actuelles et son plan trapézoïdal. À la suite de l’extension du cimetière, les anciens murs sont arasés à 60 centimètres de haut.
À la fin des années 1980, les allées sont prolongées dans les nouveaux espaces et créent de nouvelles sections de plans carré et triangulaire. Le calvaire est déplacé sur le côté des premières sections orientales.
Julie Aycard
Dans le cadre de l’inventaire du patrimoine du quartier de Doulon
2021
En bref...
Localisation : Papotière (rue de la), NANTES
Date de construction : 1902
Typologie : autre type d'architecture
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Dossier : Inventaire du patrimoine de Doulon
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Rédaction d'article :
Julie Aycard
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