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Savonnerie-parfumerie Biette Chapelle de la Chantrerie

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Cimetière de la Bouteillerie


Ouvert en 1774, le cimetière de la Bouteillerie fait partie des cimetières historiques de la ville. Situé en plein centre-ville, voisin du Jardin des Plantes, il est à la fois un lieu de mémoire et de passage pour les Nantais. Outre ses sépultures allant du 18e au 21e siècle, le cimetière de la Bouteillerie est connu pour son carré militaire à la mémoire des soldats tombés lors de la Première Guerre mondiale.

La Bouteillerie avant le cimetière : du vin et des jardins

Avant de devenir l’un des plus anciens cimetières nantais, le site de la Bouteillerie a connu plusieurs destinations. L’histoire commence au 14e siècle lorsque l’évêque Daniel de Nantes, propriétaire de vignes dans la région, installe sur le futur terrain de la Bouteillerie ses chais et pressoirs. Le lieu est alors dédié à la fabrication du vin. En 1320, l’évêque se sépare du domaine et décide de louer l’ensemble de sa fabrique. Deux siècles plus tard, le terrain est racheté en 1523 par Christophe de Sévigné, parent de la célèbre épistolière, avant de devenir en 1554 la propriété de Christophe de Vavasseur puis celle de la famille de Coutances. C’est au 17e siècle que la confrérie des Chartreux, située dans l’actuel couvent de la Visitation Sainte-Marie non loin de là, achète le lieu-dit de la Bouteillerie dans le but d’étendre ses jardins. 

Un cimetière pour répondre aux besoins des Nantais

Après plusieurs propriétaires, le site est acquis en 1773 par la Ville sous la pression des huit paroisses Sainte-Croix, Saint-Clément, Sainte-Radegonde, Saint-Denis, Saint-Laurent, Saint-Vincent, Notre-Dame et Saint-Léonard qui réclament depuis 1760 la création d’un cimetière commun. En effet, le début du 18e siècle amorce l’interdiction d’inhumer dans les églises et couvents, alors contraints de déplacer les nouveaux défunts dans des cimetières situés en marge des villes. De grandes paroisses comme Sainte-Croix et Saint-Léonard sont à l’époque confrontées depuis plusieurs années à des problèmes de manque de places pour les inhumations. Le jardin des Chartreux est donc choisi le 12 février 1774 par arrêt du conseil d’État du roi. Le site, alors à l’écart de la ville, est inauguré sous le nom de cimetière du Grand-Brigandin. Il est béni le 25 octobre 1774 par le recteur de Saint-Saturnin, Ertault de la Bretonnière. Le même jour y est recensée la première inhumation, celle d’un adolescent. On attribue la deuxième, le 29 novembre 1774, à celle de l’armateur Guillaume Grou.

Plan du cimetière de la Bouteillerie

Plan du cimetière de la Bouteillerie

Date du document : 1801

Une destinée discutée entre fermeture et agrandissement

Le cimetière accueille rapidement un grand nombre de défunts et reçoit les centaines de dépouilles issues de la Révolution. En 1794, le nombre de victimes des guerres de Vendée a raison du cimetière, arrivé à saturation. La Ville se voit contrainte de le fermer le 24 janvier 1794. Malgré cela, encore un millier de morts y sont enterrés par manque d’alternative. C’est ensuite au charnier de la route de Rennes que les morts seront envoyés.

Après cette période de déclin, le cimetière rouvre finalement en 1796. Malgré l’acquisition d’un terrain à l’extérieur de la ville route de Paris sur la tenue de La Touche prêt à accueillir un nouveau lieu d’inhumation commun dès 1809, le cimetière est maintenu sous la pression du clergé. S’ensuit une longue période d’extensions après un temps de flottement où l’on hésite entre transfert et agrandissement concernant l’avenir des lieux. La première extension, décidée lors de la séance du 10 mai 1832 du conseil municipal, permet de remédier au principal problème de place et aux soucis sanitaires. Le terrain de La Touche, jugé trop éloigné par les curés, est donc échangé avec un terrain contigu au cimetière. En 1849, la deuxième extension est rendue possible par l’obtention d’un prêt municipal destiné à l’agrandissement des cimetières de la Bouteillerie et de Miséricorde. Le 18 juillet 1851, une affiche publique mentionne l’acquisition de parcelles de terrain en vue de nouveaux agrandissements. Trente ans plus tard, le 25 septembre 1886, le conseil municipal vote l’agrandissement des cimetières de la Bouteillerie, Miséricorde et Saint-Jacques. En 1890, la Ville fait donc l’acquisition de quatre nouvelles parcelles définies comme les dernières car largement suffisantes pour subvenir aux besoins d’occupation du cimetière. Par précaution, une dernière tenue est toutefois achetée en 1898.

Plan cadastral parcellaire de Nantes

Plan cadastral parcellaire de Nantes

Date du document : 1976

Le cimetière face aux guerres : la nécessité d’enterrer ses soldats

Dès la fin de la Première Guerre mondiale, la Ville se voit confrontée à la nécessité d’enterrer ses soldats. Le 31 octobre 1918, elle obtient l’autorisation de créer un carré militaire d’une surface de 2500m². Ce dernier est donc installé en vue d’accueillir les tombes de près de 1800 soldats. En 1929, la Ville achète quatre parcelles supplémentaires. En 1934, elle procède à l’aménagement des tombes des militaires morts pour la France ayant droit à une sépulture perpétuelle aux frais de l’État. 560 tombes sont concernées. À partir de l’entre-deux guerres, le cimetière connaît encore quelques transformations. Lors des événements des Cinquante otages de 1941, le cimetière accueille l’un des fusillés, René Carrel, transféré depuis au cimetière de la Chauvinière. En mai 1944, une nouvelle voie d’entrée est créée, située rue Gambetta. Depuis, le carré militaire a connu diverses restaurations en 1987 et 2008.

Commémoration de l’armistice  à la Bouteillerie

Commémoration de l’armistice à la Bouteillerie

Date du document : 13-11-1921

Aujourd’hui, un cimetière urbain en pleine reconnaissance

Créé à l’origine aux limites de la ville, le cimetière de la Bouteillerie est aujourd’hui pleinement intégré au centre-ville. Voisin du Jardin des Plantes, cet enclos urbain ne fait pas moins de six 6 hectares. Son plan, qui suit ses évolutions depuis l’entrée rue Frédéric Cailliaud, peut se découper en trois parties : celle ancienne des 18e et 19e siècles rassemblant les concessions perpétuelles, les carrés militaires et enfin la partie contemporaine comprenant notamment le site cinéraire lié à l’évolution récente des pratiques funéraires et la section des soldats de la garnison.

Outre ses personnalités, le cimetière compte parmi ses quarante-quatre carrés plusieurs tombeaux remarquables. En dehors de ces monuments, plusieurs types de tombes témoignent de l’évolution des modes funéraires et goûts esthétiques des particuliers au fil des décennies. Au début du 19e siècle, les stèles gravées, colonnes et obélisques dans la partie primitive du cimetière illustrent l’inspiration romantique des années 1820-1850. Dès la seconde moitié du siècle, les tombes en forme de sarcophages ornées de sculptures rappellent le retour aux modèles antiques jusqu’au tournant du siècle. Les monuments en forme de chapelles, cette-fois ci d’inspiration néogothique, connaissent également un vif succès auprès des riches particuliers. Les décorations se multiplient et les croix et clôtures en fonte sont de plus en plus présentes, tout comme les plaques et médaillons. Dès le 20e siècle, les pierres tombales s’immiscent à nouveau dans les allées ainsi que des éléments décoratifs liés à la personnalisation croissante des sépultures : jardinières, vases et couronnes de fleurs en céramique rejoignent les tombes qui s’uniformisent dès la seconde moitié du siècle. Le granit, longtemps issu des carrières locales, est largement présent. Aujourd’hui, columbariums et cavurnes, qui abritent les urnes cinéraires, modifient le paysage, témoignant de l’évolution des modes d’inhumation ces dernières décennies.

Agathe Cérède
Secteur des Cimetières, Ville de Nantes
2021

 



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En bref...

Localisation : Gambetta (rue) 9, NANTES

Date de construction : 1774

Typologie : architecture religieuse

En savoir plus

Bibliographie

Bellanger, André, Kahn, Claude, Landais, Jean, Des lieux de mémoire : les quinze cimetières de Nantes, Ouest-Éd. et Université Inter-Ages de Nantes, Nantes, 1990

Chouteau, Marcel, « Le Cimetière de la Bouteillerie », Annales de Nantes et du pays nantais, n°202, 4e trimestre 1981, p. 34-36

Lassère, Madeleine, « Les cimetières de Nantes au 19e siècle : un impossible transfert », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, n°101-4, 1994, p. 59-71

Péron, André, « Cimetière de la Bouteillerie », Dictionnaire de Nantes, 2013

Documentation

Pages liées

Parcours cimetière Bouteillerie

Dossier : Cimetières nantais

Tags

Cimetière Coulmiers - Jardin des Plantes

Contributeurs

Rédaction d'article :

Agathe Cérède

Anecdote :

Agathe Cérède

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