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Ancienne motte Saint-Pierre Fortifications

2010

Union des coopérateurs de la Loire-Inférieure


Lorsqu’en 1918, l’Union des coopérateurs de la Loire-Inférieure (l’UDC) installe son siège au 25, boulevard Victor-Hugo, Nantes est, avec la fondation en 1903 d’une Union Bretagne-Anjou, la capitale du mouvement coopératif dans le Grand Ouest. Créé au 19e siècle, ce dernier vise à améliorer le niveau de vie des familles ouvrières en supprimant les intermédiaires commerciaux, mais aussi à transformer la société capitaliste.

Papier-à-entête de la l'Union des coopérateurs de la Loire-Inférieure

Papier-à-entête de la l'Union des coopérateurs de la Loire-Inférieure

Date du document : 1934

Une union de coopératives au service du plus grand nombre

La première coopérative nantaise, la Boulangerie fraternelle, voit le jour en 1849 afin d’apporter une solution à la question du prix du pain. Mais l’âge d’or du mouvement se situe entre 1880 et 1914, période au cours de laquelle quinze coopératives sont créées à Nantes. Parmi elles, La Ruche nantaise et l’Économie nantaise sont les plus importantes. Leur succès est attesté par l’élargissement des services : boucherie, épicerie, solidarité avec les malades et les chômeurs, prêts, éducation populaire, etc.

La naissance en 1913 d’une Fédération nationale des coopératives de consommation marque un tournant essentiel : l’idée d’une troisième voie entre capitalisme et socialisme, indépendante des partis politiques et des syndicats, est clairement exprimée. Cette évolution conduit à la naissance, en 1918, de l’Union des coopérateurs de la Loire-Inférieure qui rassemble diverses coopératives implantées à Nantes et dans le département. L’UDC renonce à toute référence ouvrière pour séduire un large public et sa politique spectaculaire d’implantation conduit à l’ouverture de nombreuses succursales. En 1923, les 8 500 familles adhérentes peuvent faire leurs courses parmi les « 72 maisons de vente à la ville, à la campagne et sur la côte. Sa clientèle y trouve tout ce qui concerne l’alimentation, la chaussure, la rouennerie, les articles de ménage », tandis que le siège social de l’UDC « est une véritable ruche avec son restaurant, son laboratoire, son garage avec ses cinq camions autos de livraisons, ses bureaux », présente un encart promotionnel paru dans L’Illustration économique et financière en 1923.

Façade des bâtiments du siège de l'Union des coopérateurs, 25 boulevard Victor-Hugo

Façade des bâtiments du siège de l'Union des coopérateurs, 25 boulevard Victor-Hugo

Date du document : 1923

La tragédie du Saint-Philibert

En 1931, la coopérative est touchée de plein fouet par la catastrophe du Saint-Philibert. Fondé au tournant des années 1930, le Comité des loisirs nantais est présidé par Henri Leprouiel, le directeur de l’UDC. Parmi les 500 personnes qui ont embarqué à Nantes, 212 personnes avaient acheté leur billet pour l’excursion à Noirmoutier, programmée le 14 juin 1931, dans les succursales de l’Union. Dès l’annonce du naufrage, une foule envahit le siège social boulevard Victor-Hugo. Parmi les 492 victimes, dont « la grande majorité était de la classe ouvrière », se trouvaient également le directeur, le sous-directeur et quatorze employés de la coopérative. Ce drame survient au moment où cette dernière connaît des difficultés, rapidement amplifiées par les répercussions de la crise de 1929.

Malgré une restructuration, l’Union des coopérateurs de la Loire-Inférieure est liquidée en mai 1939. Le mois suivant, les succursales sont cédées aux Docks de l’Ouest. Après avoir été réquisitionnés pendant la guerre pour le cantonnement des troupes anglaises jusqu’en juin 1940, les bâtiments du siège social sont rasés au début des années 1950. Un vaste immeuble, construit par l’entreprise Le Guillou entre 1953 et 1955, a depuis pris place entre les rues de l’Échappée et Alexandre-Fourny.

Nathalie Barré
Archives de Nantes
2021

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En savoir plus

Bibliographie

Archives de Nantes, Le quartier des Ponts, Nantes, 2021, (coll. Quartiers, à vos mémoires)

Robert Gautier, La Prolétarienne, L'Union, La Ménagère... Les coopératives ouvrières de consommation dans la Basse-Loire - 1880-1980, 2012

Pages liées

Docks de l'Ouest

Saint-Philibert

Dossier : histoire des solidarité à Nantes

Dossier : Patrimoine industriel (2ème volet)

Tags

Architecture hospitalière d'assistance ou de protection sociale Ouvrier Republique-Les Ponts

Contributeurs

Rédaction d'article :

Nathalie Barré

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