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Établissements de bains sur péniches Nantes en dix-neuf cent

1511

Briord


La rue de Briord, menant du carrefour Saint-Vincent à la place du Puy Lory, est bien connue des Nantais et des voyageurs de passage à l’époque moderne parce qu’elle concentre quelques-uns des plus imposants hôtels aristocratiques. C’est l’une des rues qui fait du triangle cathédrale-château-Bouffay le quartier de référence de l’honorabilité résidentielle. La rue partage son nom avec l’hôtel le plus prestigieux de Nantes, conforté par la proximité des hôtels de la Papotière et des Barrin de La Galissonnière.

L’hôtel de Briord est édifié en 1473 par Pierre Landais, trésorier du duché de Bretagne sous François II. Sa monumentalité traduit la puissance que le principal inspirateur de la politique de relative indépendance avait pu acquérir depuis 1466, jusqu’à sa chute brutale en 1485 sous le coup de force du parti de la conciliation avec la France. Le prestige de l’hôtel explique qu’il ait été fort recherché, spécialement par les congrégations religieuses de la Réforme catholique au 17e siècle.

Passé dans plusieurs familles nobles du comté, dont celle du célèbre huguenot La Noue, servant temporairement à loger les gouverneurs en visite, il est acquis par le duc de Mercoeur qui y installe son Conseil d’état et des finances durant sa longue rébellion contre Henri IV de 1589 à 1598. La congrégation des prêtres de l’Oratoire pense s’y fixer en 1619 après l’acquisition auprès de la duchesse de Mercoeur, mais cette solution se heurte au refus municipal d’une implantation intra-muros. L’hôtel devint de 1630 à 1644 propriété de Jean de Bruc, procureur général des États de Bretagne (1619-1636), membre influent de la clientèle de Richelieu en Bretagne. En 1671, les Jésuites, forts du soutien royal, parviennent à s’y installer après acquisition malgré la constante hostilité municipale. Ils y placent leur École d’hydrographie. La Société de Jésus y demeure jusqu’à sa suppression en 1774, même si le Corps de ville cherche à y implanter une École de dessin en 1762.

Papier en-tête de la manufacture Leglas-Maurice

Papier en-tête de la manufacture Leglas-Maurice

Date du document : 25-08-1874

Hormis des fenêtres à meneaux restaurées donnant sur la rue, il ne reste plus grand chose de l’hôtel de Briord qui a été occupé par la maison de meubles Maurice Leglas, puis par les dépendances des magasins Decré, des Nouvelles Galeries et des Galeries Lafayette. Quant à la rue, elle témoigne des changements du quartier : commençant au gabarit d’une rue du Moyen Âge, elle s’achève sur une percée 19e, offrant une série de boutiques qui ne cessent de changer de destination…

Guy Saupin
Extrait du Dictionnaire de Nantes
2018
(droits d'auteur réservés)

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