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1644

Jean-Baptiste Daviais (21 juillet 1878 – 9 janvier 1945)


Fervent républicain, humaniste, anticlérical mais également tolérant, tel pourrait être résumée la figure de Jean-Baptiste Daviais. Ses positions et engagements auprès des plus faibles, en temps de paix mais aussi pendant l’occupation avaient d’ailleurs convaincu les membres du Comité départemental de libération de le désigner comme le maire de la ville à l’heure de la victoire. Sa déportation à Dachau en 1944 et sa mort en captivité ne le permettra pas. 

Portrait de Jean-Baptiste Daviais

Portrait de Jean-Baptiste Daviais

Date du document : 1947

Formation dans la navale

Né dans une famille d’ouvriers, il se forme à l’école professionnelle de l’avenue De Launay à Nantes puis en apprentissage en qualité de charpentier de navires. A 20 ans, il est chef-traceur aux Chantiers de la Loire à Nantes. Attiré par la vie coloniale, il part en 1907 pour l’Afrique-Occidentale-Française organiser un service de navigation fluviale sur les fleuves Sénégal et Niger. En 1918, de retour à Nantes, il créé avec un associé une société d’importation de bois associée à un chantier qui prospère régionalement.

Investissement au service des plus faibles

Soucieux de la condition des plus démunis, il intègre en 1920 le « Secours Immédiat » afin d’apporter aide et assistance aux vieillards, orphelins et ouvriers malades. Son engagement envers les enfants se concrétise en 1932 lorsqu’il crée « La Maternelle ». L’association des anciennes pupilles de l’Assistance Publique a pour objectif d’aider les orphelins ; des centaines de colis sont notamment envoyés aux pupilles partis aux frontières de l’est pour contenir une éventuelle invasion dès 1939.
 
Partisan de l’école laïque, il est président de l’Amicale des anciens élèves de l’école de la rue Noire, et fonde en 1935 avec le socialiste Maurice Daniel – qui est fusillé en 1942 au Mont-Valérien – la Fédération des amicales laïques de la Loire-Inférieure (FAL).

Engagement auprès des victimes de l’occupation allemande

En mai 1940, en réponse à l’afflux de réfugiés en provenance de Belgique et du Nord de la France, il ouvre près de la cathédrale un centre d’accueil où chaque jour entre 60 et 80 personnes sont accueillies. Ce lieu est également utile pour cacher Juifs et réfractaires au Service du Travail Obligatoire (STO) ; leur fuite vers la zone sud est facilitée avec notamment la fourniture de faux-papiers. Régulièrement il se rend à Châteaubriant avec Alexandre Fourny et porte assistance aux prisonniers du camp. Suite aux exécutions des 50 otages, il participe au comité d’aide aux Fusillés en organisant notamment des collectes de fonds pour aider les familles.

Une figure de la Résistance

Jean-Baptiste Daviais s’illustre aussi – de façon clandestine cette fois – dans le réseau « Libération » fondé par Emmanuel d’Astié de la Vigerie, devenu « Libé-Nord » et constitué majoritairement de syndicalistes et de socialistes.

Le mouvement fabrique de faux papiers, collecte des informations sur les Chantiers de Nantes et de Saint-Nazaire. Par ses contacts avec le réseau Cohors Asturies, Libé-Nord participe également à la transmission d’informations vers Londres.

En 1943, il est avec Gabriel Goudy, ex-secrétaire régional de la CGT, à l’origine du comité départemental de libération (CDL), déclinaison locale du Comité français de libération nationale (CFLN). L’objectif de ces comités est de proposer une forme nouvelle pour l’administration de l’État après la victoire. Daviais est désigné à l’unanimité comme futur maire de la ville le jour de la libération…

Arrestation et décès à Dachau

Mais en janvier 1944, le comité subit près de 70 arrestations – dont Gabriel Goudy qui est arrêté et déporté. Le 17 avril 1944, sa direction est démantelée : Daviais, Bodiguel, Rutigliano, Brossaud sont arrêtés et soumis à des interrogatoires musclés puis transférés à Compiègne.

Le 9 juin 1944, Jean-Baptiste Daviais est déporté au camp de concentration de Dachau. Il y retrouve des camarades dont Gabriel Goudy qui est le témoin de sa mort le 7 janvier 1945 : « Il a été contraint de rester nu dans la neige au sortir de la douche. Il fut frappé de congestion et mourut deux jours plus tard ».

Malgré ces arrestations le comité se reforme et poursuit son travail en lien avec les autres comités locaux de la Loire-Inférieure ; les revendications des femmes, prisonniers de guerre et déportés seront synthétisées. Leurs propositions seront reprises au niveau national et mises en place dès 1944-45.  

Hommages à Rezé et à Nantes dès 1946

Le 5 mai 1946 est inauguré place Jean-Baptiste-Daviais à Rezé, le monument de la République en hommage à Jean-Baptiste Daviais.

À Nantes, le 17 juin 1946, place de la Petite-Hollande, le Préfet inaugure le « square Jean-Baptiste Daviais » au milieu duquel est érigé un monument le représentant en buste. Prennent la parole à cette cérémonie : le Maire de Nantes, M. Rouxel, président de la Fédération des Amicales laïques, Gabriel Goudy et le Préfet.

En novembre 1946, la médaille de la Résistance avec rosette est attribuée à titre posthume à Jean-Baptiste Daviais.

Delphine Gillardin
Archives de Nantes
2021

 

 

 

 

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