Bus
Dans les années 1920, l’autobus apparaît comme un moyen de transport moderne et d’utilisation plus souple que le tramway auquel il sert d’appoint. En 1924, la CTN, Compagnie des tramways de Nantes, ouvre une première ligne de bus de la place du Commerce au Champ-de-Mars où se déroule l’Exposition nationale. Ce sont des autobus Schneider, à plateforme arrière comme les bus parisiens. Le parc d’autobus ne cesse alors de grandir pour se substituer totalement au tramway en 1958.
Autobus jaunes et bleus
L’autobus s’intègre alors peu à peu à la vie et à l’image de la ville, telles les deux générations de bus Chausson jaunes et bleus restées dans les mémoires car ils constituent en 1964 la totalité d’un parc de 169 bus. On y accède par la porte arrière pour valider son ticket auprès du receveur. Les rues de Nantes voient dans les années 1970 rouler des Mercedes, un matériel allemand dont le passage cours des Cinquante Otages suscite un certain malaise auprès de quelques Nantais.
En 1957, la plupart des lignes convergent vers la place du Commerce. La plus importante est l’axe nord-sud qui franchit la Loire par l’unique pont de Pirmil. Le vieux dépôt de Dalby est transféré à Saint-Herblain en 1967. Celui de la Morrhonnière, construit en 1916 pour les trams, reste jusqu’en 1986 le centre névralgique d’opérations techniques exceptionnelles pour une société d’autobus, comme la remotorisation et le recarrossage de 150 véhicules Mercedes en GX44, bus spécifiquement nantais et de coût bien moindre que du matériel neuf.
Quai de la Fosse
Date du document : 19e siècle
1979 : Création de la Semitan
Cependant la Semitan (Société d’économie mixte des transports en commun de l’agglomération nantaise) créée par le maire Alain Chénard en 1979 s’oriente à nouveau vers le tramway. Les premiers autobus articulés circulent sur l’axe nord-sud depuis 1977 et le pont de Pirmil est doublé par un ouvrage réservé aux autobus en 1984.
Le réseau de bus va alors assumer une fonction de rabattement vers le tram. Toutes les lignes ont au moins un point de correspondance avec le tram qui assure bientôt 60% du trafic de l’agglomération. Dans les secteurs non desservis par le tram, la Semitan ouvre des lignes BHNS (bus à haut niveau de service). C’est d’abord le busway aménagé comme un tram et circulant sur un axe traité comme une ligne de tram, protégé par une signalisation ferroviaire. En 2012, c’est l’ouverture des lignes de chronobus qui ambitionne d’améliorer la vitesse et la fréquence sur les principaux axes. Dans le même temps le bus cherche à s’adapter aux nouvelles normes environnementales par l’utilisation du GNV (gaz naturel pour véhicules) ou par l’expérimentation de bus hybrides.
Place du Commerce
Date du document : 1950
Proxitan, Navibus...
Il cherche également à répondre à la diversité des usages sociaux avec un parc de 30 minibus «Proxitan » pour les personnes en situation de handicap, tout en s’adaptant au calendrier des scolaires qui représentent plus de la moitié de la clientèle et même en se métamorphosant en bus de Loire, les « navibus » qui retrouvent le rôle des anciens roquios. En 2012, les bus assurent environ 45% des déplacements par transports en commun… qui ne représentent que 15% de l’ensemble des déplacements de l’agglomération. On peut se demander si, à long terme, des bus à haut niveau de service ne seront pas amenés à supplanter le tramway, jugé finalement trop coûteux.
Jean-Pierre Branchereau
Extrait du Dictionnaire de Nantes
2013
(droits d'auteur réservés)
Album « Évolution des bus nantais »
En savoir plus
Bibliographie
Gayrard Georges, « Transports et espaces urbains à Nantes de 1920 à 1940 », Cahiers nantais, n°33-34, 1989-1990, p. 57-83
Gérard Pierre-François, Cabanas Éric, Nantes : une ville et ses transports, de 1879 à nos jours, V. Stanne, Saint-Aignan-de-Grand-Lieu, 2003
Feu vert : magazine des personnels de la Semitan, n°1, juin 1976-, Société d'économie mixte des transports en commun de l'agglomération nantaise, Nantes, 1976-
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Jean-Pierre Branchereau
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