
Foires
L’origine des foires nantaises remonte au moins au 15e siècle, puisqu’en 1407, le duc de Bretagne Jean V autorise les habitants de la ville à tenir chaque année une foire franche, qui se déroule durant la première quinzaine du mois de janvier.
En 1493 en outre, le roi Charles VIII ordonne le transfert de la foire de « l’Apparucion » de Lyon à Nantes, une décision purement politique destinée à asseoir sa popularité autant qu’à compenser les dégâts du siège de la ville par les troupes royales. Cette foire débute le premier lundi suivant l’Épiphanie et s’achève deux semaines plus tard. Elle connaît un grand succès et attire des marchands de toute l’Europe. Parallèlement, le chapitre autorise la tenue de quatre foires sur son fief de Saint-André. Les foires traditionnelles sont transférées en 1752 sur le champ de foire aménagé au nord de la ville, sur l’actuelle place Viarme, et prennent de plus en plus la forme de grands marchés aux bestiaux (foires dites « nantaise » et « guibrée »), bénéficiant, à partir de 1829, de la proximité de l’abattoir construit tout près de l’emplacement actuel du marché couvert de Talensac. Ces rendez-vous perdurent jusqu’aux années 1950.
En 1927, l’association des commerçants nantais crée la foire-exposition, qui se déroule tout d’abord sur le Champ-de-Mars. Le rendez-vous prend de l’importance après la Seconde Guerre mondiale, consacrant une partie de ses stands au machinisme agricole. En 1971, il est transféré vers le nouveau Palais des expositions construit à la Beaujoire et prend une dimension internationale.
La place de Bretagne abrite également des manifestations festives à partir de 1819. Des forains s’y regroupent durant une période imposée par la mairie qui souhaite encadrer ces activités très populaires mais très nuisibles au voisinage.
La municipalité fixe son organisation entre le 15 décembre et le 15 février, donnant ainsi naissance à la foire d’hiver. Cirque, jeux de quilles, ménageries, créatures monstrueuses, démonstrations sportives, spectacles chantés ou musicaux, plus tard projections cinématographiques, voisinent avec des activités illégales (jeux d’argent, prostitution). Le succès est tel qu’est créée en 1891 une seconde foire dite d’été qui se déroule tout d’abord entre le 15 juin et le 15 juillet puis, dès 1902, au mois de septembre. Deux ans plus tard, celle-ci est transférée vers les vastes cours Saint-Pierre et Saint-André. Les attractions se modernisent avec la généralisation des manèges, grand huit, grande roue, montagnes russes, etc. La foire d’hiver, restée sur l’étroite place de Bretagne, décline et est remplacée au début des années 1930 par la foire du Printemps organisée en concomitance avec le carnaval de la Mi-Carême. Reléguées place Neptune en 1945 – les cours sont alors occupés par des baraquements logeant les sinistrés des bombardements –, les foires foraines reprennent de plus belle dans les années 1950 avec notamment l’électrification des stands et de manèges de plus en plus spectaculaires. Ces rendez-vous incontournables du calendrier attirent des dizaines de milliers de personnes et plusieurs dizaines de forains (une cinquantaine au printemps, et environ 80 en septembre), ce qui en fait l’une des plus importantes manifestations de ce type dans l’Ouest de la France.
Christophe Belser
Extrait du Dictionnaire de Nantes
2018
(droits d'auteur réservés)
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Rédaction d'article :
Christophe Belser
Témoignage :
Michel Lehuede
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