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Camélia


Le nom de cet arbuste aurait été attribué par Linné en hommage au jésuite Camel, né en Moravie en 1661. Missionnaire aux Philippines et botaniste, il recense la flore de cet archipel et meurt à Manille en 1706, après avoir découvert la plante qui porte son nom, lors d’un voyage en Chine en 1700. Le camélia, plante de la famille des théacées, est introduit en Europe au 18e siècle, où on le cultive alors uniquement en serre.

C’est dans la région nantaise que l’histoire du camélia connaît une évolution décisive avec Ferdinand Favre, copropriétaire de la principale fabrique d’indiennes nantaise et maire de Nantes de 1832 à 1848 puis de 1852 à 1855. Après avoir visité une exposition à Gand, il fait venir d’Angleterre, en 1806, des graines de camélia. Par semis successifs, il réussit à acclimater la plante en pleine terre, dans sa propriété de Saint-Sébastien. En quelques années, la réussite est totale grâce aux conditions climatiques locales et aux sols parfaitement adaptés aux besoins de la plante. Le Camellia japonica cesse d’être une plante d’orangerie. La Société nantaise d’horticulture, fondée en 1828, institue des prix floraux. Le premier est remporté cette année-là par Jean Gouillon qui crée le Camellia japonica nannetensis, dont un pied, identifié comme tel, a été retrouvé en 2003 dans le parc des Archives départementales. Les hybrides se multiplient au fil du temps ; Hectot, directeur du Jardin des plantes, réussit à obtenir une fleur d’un blanc pur en 1831. Plusieurs variétés évoquent le nom de la ville : Beauté de Nantes, Ville de Nantes, etc.

Programme de la Société Nantaise d'Horticulture

Programme de la Société Nantaise d'Horticulture

Date du document : 02-1849

En 1852, Alexandre Dumas fils fait donner au théâtre l’adaptation de son roman La Dame aux camélias, paru en 1848 ; contestées pour des raisons «morales », ces deux oeuvres connaissent néanmoins un certain succès : elles contribuent sans doute à fixer l’orthographe la plus usuelle de la plante, et suscitent aussi une demande de fleurs de camélia. Or, le chemin de fer dessert Nantes depuis 1851 et permet l’envoi de fleurs coupées et de plants vers Paris et l’ensemble de la France, favorisant ainsi l’essor de l’horticulture nantaise.

Papier d’emballage pour boîte à biscuits

Papier d’emballage pour boîte à biscuits

Date du document : début du 20e siècle

En 1956, se tiennent, au Champ-de-Mars, les premières Floralies de Nantes. Le graphiste Mercier réalise l’affiche de la manifestation ; elle représente une fleur du camélia Gloire de Nantes, créé en 1885 et choisi comme symbole de l’horticulture locale. Les camélias sont très présents dans les parcs nantais qui en comptent plus de mille variétés ; le Jardin des plantes abrite notamment la collection des « camélias nantais » parmi les six cents variétés que compte ce fleuron des espaces verts. Consécration suprême, la Ville de Nantes obtient, en 2009, le titre de Collection nationale de référence du camélia. Autre particularité, au printemps 2011, a eu lieu au Grand Blottereau la première récolte de feuilles de la centaine de Camellia sinensis plantée cinq ans plus tôt, espèce plus connue sous le nom de théier.

Jean-Michel Gravouil
Extrait du Dictionnaire de Nantes
2018
(droits d'auteur réservés)

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Abraham Ferdinand Favre (Couvet, 1779 - Paris, 1867)

Jardin des Plantes

Floralies

Magnolia

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Flore locale Image de Nantes

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Jean-Michel Gravouil

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