
Magnolia
Après avoir reçu la mission de gérer la collection nationale de référence du magnolia, en 1992, Nantes célèbre en 2011 le tricentenaire de l’introduction de l’arbre. C’est l’aboutissement d’une longue histoire commencée au 18e siècle, quand Nantes devient le premier port du royaume grâce au commerce transatlantique. De nombreuses plantes américaines y sont apportées et parmi elles, le laurier-tulipier, ainsi nommé à l’époque.

Magnolia du Jardin des plantes de Nantes
Date du document : 25-03-2012
Les premiers magnolias nantais
C’est sans doute en 1711 que le premier plant venant de Louisiane est débarqué du Saint-Michel, propriété de l’armateur René Darquistade, qui le fait installer en l’orangerie du château de la Maillardière, à Vertou. Une vingtaine d’années plus tard, l’arbuste, qui ne fleurit toujours pas, est transplanté en pleine terre : il survit aux rigueurs des hivers et produit des fleurs. C’est peut-être cette transplantation qui nourrit la version d’une arrivée après 1730 dans la propriété de l’armateur. Mais il est certain qu’en 1764, François Bonamy, professeur de botanique au premier Jardin des plantes, l’identifie comme un exemplaire du Magnolia Grandiflora, décrit par le botaniste suédois Linné et ainsi nommé en hommage au botaniste français Pierre Magnol, mort en 1715.
François Bonamy arrive à obtenir des pousses par marcottage, mais elles sont systématiquement volées ! C’est le pépiniériste Bruneau qui, en 1795, réussit la reproduction par cette technique, malgré le mauvais état de l’arbre, endommagé par les combats de la guerre civile. Ainsi, le premier magnolia introduit en France, connaît une descendance d’où semble issu le plus vieil exemplaire vivant, planté en 1807 dans l’actuel Jardin des plantes de Nantes par son directeur Jean-Alexandre Hectot.

Magnolia
Date du document : 29-10-2012
Le magnolia, un symbole nantais
Dans les années 1740, Roland-Michel Barrin de La Galissonnière, gouverneur de Louisiane puis du Québec, passionné de botanique, fait parvenir à Nantes de nombreux exemplaires de végétaux d’Amérique du Nord dont une nouvelle variété de magnolia, installée dans sa propriété de la Jannière au Pallet ; cet exemplaire a aussi une descendance, malgré l’abattage des arbres de la propriété en 1848.
Par la suite, de nouveaux magnolias à feuilles caduques ou persistantes sont introduits en France, en provenance d’Amérique et d’Asie, et de nombreux hybrides voient le jour. La collection nationale de référence compte, en 2006, 550 variétés dont 331 sujets présents au parc de la Beaujoire : beau symbole d’une présence devenue emblématique à Nantes.
Jean-Michel Gravouil
Extrait du Dictionnaire de Nantes
2018
(droits d'auteur réservés)
En savoir plus
Bibliographie
Glotin R., « Le magnolia grandiflore et son introduction à Nantes », Jardins de France, n°2, 1967, p. 57-66
Heurtin Georgette, « Les magnolias du cours Cambronne », Les annales de Nantes et du pays nantais, n°252, 1994, p. 18-19
Introduction en France du Magnolia, Imp. Mellinet et Cie, 1898
Jancel Roland, Langlois, Corinne, Magnolia : l’arbre fleur venu du nouveau monde, Privat, 2010
« Notice sur le magnolia de la Maillardière et sur la culture du magnolia à Nantes », Société nantaise d’horticulture : résumé des travaux de l’année 1848, 2e série n°1, 1849, p. 131-146
Webographie
Le magnolia sur le site des Parcs et Jardins de Nantes
Pages liées
Tags
Contributeurs
Rédaction d'article :
Jean-Michel Gravouil
Vous aimerez aussi
Piscine Léo-Lagrange
Architecture et urbanismeSeconde piscine publique de Nantes, la piscine Léo-Lagrange est érigée sur l’ancienne île Gloriette disparue dans les comblements des deux bras de la Loire entre 1926 et 1946. Bâti...
Contributeur(s) :Julie Aycard
Date de publication : 05/03/2021
7390
Maison « des Arlequins »
Architecture et urbanismeLa maison des Arlequins, du nom de l’association sportive qu’elle accueille actuellement, était à l’origine un bâtiment à vocation agricole. La rue de la Bourdonnais où elle est située...
Contributeur(s) :Amélie Decaux , Chloé Rouillon
Date de publication : 03/11/2021
1346
Anciens bains-lavoirs de la Madeleine
Architecture et urbanismeLe 3 février 1851, l’Assemblée nationale vote un crédit extraordinaire de 600 000 francs pour encourager les communes à créer des établissements modèles de bains et de lavoirs publics...
Contributeur(s) :Julie Aycard , Noémie Boulay
Date de publication : 04/03/2021
2817