Dossier : L’architecture des années 1980 à Nantes

À partir de la fin des années 1960, les principes du mouvement moderne ayant marqué l’architecture à l’échelle internationale dans la première moitié du 20^e siècle sont mis en débat. Une nouvelle manière de penser l’architecture émerge alors en opposition au fonctionnalisme, à l’austérité et à la normalisation du modernisme dont l’exemple le plus emblématique de la région nantaise est la Maison radieuse du Corbusier (1955).

Dans ce contexte, l’architecture postmoderne des années 1980 privilégie des formes ludiques, éclectiques ainsi que des volumes plus modestes. Les architectes ont recours à l’ornementation, aux couleurs et introduisent dans leurs projets des éléments du patrimoine historique (dômes, colonnes, ferronneries…). Des matériaux modernes comme les métaux et le verre sont alliés à d’autres plus traditionnels. Les projets architecturaux de cette période prennent également davantage en compte le contexte urbain dans lequel ils se développent.

Ces réflexions et ces nouvelles pratiques accompagnent la fin des Trente Glorieuses marquée par le premier choc pétrolier de 1973. La hausse du prix du pétrole se répercute sur les coûts de production : le monde de la construction et de l’architecture entre en crise. Le nombre de logements neufs construits en France diminue de près de moitié entre 1974 et 1984. Une politique volontariste en faveur de l’architecture voit le jour, traduisant un regain d’intérêt pour le patrimoine architectural historique et une recherche de la qualité plutôt que de la quantité. La loi sur l’architecture du 3 janvier 1977 s’inscrit dans cette dynamique : elle affirme la dimension culturelle de l’architecture, reconnue désormais d’intérêt public, et impose le recours à l’architecte pour la plupart des projets soumis à une autorisation de construire.

Dans cette continuité, les changements politiques et sociaux de cette période influencent les orientations des projets architecturaux. De nouveaux bâtiments publics sont construits dans le cadre de la décentralisation et de la déconcentration des services de l’État en région, ou pour accompagner les politiques favorables aux pratiques culturelles et sportives. Dans le domaine du logement, une nouvelle manière d’envisager l’habitat social émerge, en rupture avec les grands ensembles construits entre les années 1950 et 1970.

Ce dossier présente de façon non exhaustive quelques exemples d’édifices construits dans les années 1980 à Nantes :
- Extension de l’ancienne école des Beaux-arts (années 1980)
- Planétarium (1981)
- Casier judiciaire national (1982)
- Lotissement de la Ville-en-Brique (1982)
- Manufacture des tabacs (1983) : exemple précurseur en France d’un bâtiment industriel du 19e siècle réhabilité et reconverti entre 1977 et 1983. 
- Stade de la Beaujoire – Louis-Fonteneau (1984)
- Médiathèque Jacques Demy (1985)
- Hôtel de Région (1987)

Découvrez également nos parcours thématiques sur l'architecture contemporaine :

- Les œuvres nantaises de Clotilde et Bernard Barto : en 1989, le couple d’architectes imagine leur premier édifice, le garage Grand Ouest Automobile.
- Tour d’horizon des réalisations architecturales du 20e siècle à Nantes

Nous vous invitons à consulter notre carte interactive « Le patrimoine autour de vous » pour découvrir d’autres édifices datant des 1980 : l’ancien restaurant « La Cocotte en verre », la salle de spectacle de l’ancien Grand T, la nouvelle église Saint-Médard ou encore l’Hôtel du Département.