
Rue du Calvaire
Les Filles du Calvaire installent en 1625 leur monastère dans la tenue de la Motte Balue où elles restent jusqu’à la Révolution. Transformé alors en caserne, le couvent est vendu en 1798. Une allée longe la propriété et la sépare du quartier du Chapeau Rouge. Elle devient rue du Calvaire à la fin du siècle quand Nicolas Delorme l’inclut dans son projet de nouveau quartier.
Mais se trouvant à la périphérie et simple voie de liaison, elle n’a pas droit à un programme de construction. La rue n’est achevée que vers 1830. Un des immeubles remarquables est alors l’hôtel Chardonneau construit en 1827. Il abrite à partir de 1835 la Société des beaux-arts puis le Cercle des Sports et, à partir de 1891, le grand magasin La Belle Jardinière.
La rue du Calvaire, qui s’étend de la place du Bon Pasteur à la place Delorme, est dès lors incluse dans le nouveau centre de Nantes mais dispose de parcelles plus grandes que celles des rues voisines, ce qui facilite l’implantation d’établissements plus vastes.
En 1891, la Compagnie nantaise d’électricité, transfère au n°6 l’ensemble de ses services. Elle migre vers la rue de Gigant en 1902. Au n°8 est construit un établissement de bains. Déjà présents au début du siècle (Lajeunesse Marx, Les Nouvelles Galeries), les grands magasins croissent en nombre et en taille au cours de l’entre-deux-guerres : les Galeries Lafayette, Les Nouvelles Galeries, Prisunic. Une salle de cinéma est ouverte en 1938.
À partir de 1835 seulement, un pont au-dessus de l’Arche Sèche relie la rue du Calvaire à la place de l’Écluse par la rue de l’Érail devenue rue de Feltre. Celle-ci possède déjà, face au chevet de l’église Saint-Nicolas, un équipement important, la Halle aux toiles, construite en 1823 sur laquelle se greffe en 1829 le Musée de peinture. En 1902, le bâtiment reconstruit redevient un simple marché, le Musée de peinture ayant rejoint le tout nouveau Musée des beaux-arts.
La rue du Calvaire est détruite à 60% par les bombardements de septembre 1943. En 1945, Michel Roux-Spitz, architecte en chef de la Reconstruction, veut en faire l’un des axes de circulation majeurs de la ville. La rue passerait de 9,5 mètres à 25 mètres de large et les immeubles à 23 mètres de hauteur. L’administration municipale ayant refusé la destruction des immeubles non touchés par les bombes, le plan n’est appliqué que dans les secteurs reconstruits, si bien que dans les rues du Calvaire et de Feltre alternent aujourd’hui rue étroite et immeubles du 19e siècle avec rue large et architecture du milieu du 20e. À mi-pente, le principal carrefour s’élargit en place organisée en deux demi-cercles : la place des Volontaires de la Défense passive. Détruit par les bombardements de 1943, et reconstruit à l’identique, le marché de Feltre accueille une fabrique de glace dans les années 1950 puis une patinoire en 1967. Depuis le milieu des années 1980 celle-ci a fait place à une librairie et une enseigne de prêt-à-porter dont les entrées ont défiguré Cala façade.
Aujourd’hui, dans une rue devenue semi-piétonne, on tente d’effacer les stigmates de son histoire : fresques sur les murs aveugles en 2007 et mur végétalisé en 2010.
Georges Gayrard
Extrait du Dictionnaire de Nantes
2018
(droits d'auteur réservés)
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