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Julienne David (1777 – 1843) Franceline Ribard (1851 - 1886)

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Richebourg


Attestée dès le début du 15e siècle, la rue Richebourg se prolonge vers l’est par la rue d’Allonville jusqu’en 1858. Elle est donc une voie d’entrée en ville pour les jardiniers vendant des légumes au marché de la place Sainte-Anne, au pied du cours Saint-Pierre, et les paysans apportant le foin dont la ville est alors grosse consommatrice. Elle est aussi voie de sortie pour les propriétaires nantais des maisons de campagne à Doulon, Sainte-Luce et Thouaré. Mais cependant c’est un axe secondaire, entre la route de Paris au nord et, à partir du milieu du 19e siècle, le nouveau boulevard de la Gare au sud, bien plus large, aéré, non soumis aux inondations. 

Quai Richebourg, depuis l'usine LU, à l'angle de la rue Henri IV et de l'usine élévatoire avec sa cheminée

Quai Richebourg, depuis l'usine LU, à l'angle de la rue Henri IV et de l'usine élévatoire avec sa cheminée

Date du document : début 20e siècle

C’est alors qu’elle perd sa fonction de liaison. En 1855, Jean-Marie Écorchard peut donc obtenir sans trop de mal l’extension du Jardin des plantes jusqu’au boulevard de la Gare, aux dépens d’une partie de la rue et du quartier Richebourg. Désormais, l’activité se concentre sur le quai, datant de 1816, et le nouveau boulevard. Néanmoins, quelques hôtels et restaurants se sont aujourd’hui installés dans la rue elle-même, bénéficiant d’une rénovation du secteur au cours des années 1980-1990. La Direction régionale des Affaires culturelles s’y est également établie.

Café du finistère, rue Richebourg

Café du finistère, rue Richebourg

Date du document : 1979

Le quartier dont la rue Richebourg est le cœur devient, au début du 19e siècle, l’un des foyers de la première grande phase d’industrialisation, avec le raffinage du sucre. En 1825 on y compte huit raffineries. Des moulins à farine sont aussi présents, dont celui de Stanislas Baudry, l’inventeur de l’omnibus. En 1853 la Compagnie générale des eaux installe dans le quartier son usine élévatoire. Celle-ci est transférée en 1899 en amont, à la Roche où elle est encore.

Commerce du quartier Richebourg

Commerce du quartier Richebourg

Date du document : 1979

Le nord du quartier est bien différent. Au 17e siècle s’y implantent des couvents, soit nouveaux, soit délocalisés depuis le centre-ville : des minimes en 1604, des oratoriens en 1617, des ursulines en 1627 et des visitandines en 1630. Le séminaire arrive en 1642 et la communauté des prêtres de Saint-Clément en 1672. Les notables encouragent le mouvement afin de libérer de l’espace dans une ville trop dense. La Révolution et l’Empire entraînent des remaniements importants. 

Commerce du quartier Richebourg

Commerce du quartier Richebourg

Date du document : 1979

Datant du 15e siècle, la chapelle des minimes (ou de l’Immaculée Conception) sert d’atelier puis de parc à fourrage. Elle est restaurée comme monument et dans sa fonction première en 1849. Elle est atteinte par des bombardements en 1944. Une nouvelle phase de restauration s’est déroulée de 1995 à 2013. 

Plus au nord, le couvent des ursulines devient hôpital en 1793 et, la même année, caserne pour les réfugiés de Saint-Domingue, puis École centrale en 1796 et tout naturellement ensuite le lycée de Nantes. Il s’étend à l’ouest sur les terres de l’ancien séminaire et à l’est en repoussant le Jardin des plantes sur son site actuel. Le lycée est reconstruit de 1886 à 1892. Il prend le nom de Clemenceau dès 1919. Dans la même rue, le Musée des beaux-arts, inauguré en 1900, a longtemps abrité la Bibliothèque municipale. Il se dote en 1988 d’un lieu d’exposition prestigieux et tout proche, la chapelle de l’Oratoire (17e siècle) et s’agrandit sensiblement dans les années 2010. 

Le couvent des visitandines, pendant la Révolution, est un temps une prison de femmes puis un hôpital où Laennec exerce de 1796 à 1799. Il devient une caserne sous l’Empire. Entre 1884 et 1900 il accueille la Bibliothèque municipale. Devenu mess des officiers de la garnison, il est vendu en 2010 à une société immobilière. 

Les aménagements récents n’ont pas réussi à unifier haut et bas Richebourg, que l’Histoire avait patiemment travaillé à différencier. 

Georges Gayrard
Extrait du Dictionnaire de Nantes
2018
(droits d'auteur réservés)

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En savoir plus

Bibliographie

Fehrnbach Xavier, "Nantes, la rue de Richebourg : la raffinerie J.-B. Renaud (1818-1842)", Bulletin de la Société archéologique et historique de Nantes et de Loire-Atlantique, n°123, 1987, p. 209-221

Leguay Jean-Pierre, "Les abords du château des ducs : Sainte-Radegonde, Saint-Laurent et Richebourg au XVe siècle", Bulletin de la Société archéologique et historique de Nantes et de Loire-Atlantique, n°142, 2007, p. 123-149

Leroux Émilienne, "Richebourg au fil du temps", Les annales de Nantes et du pays nantais, n°202, 1981, p. 4-6

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Georges Gayrard

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