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Niches et statuettes votives Mars 1931 : le procès colonial des « insurgés » de Cayenne

1792

René Guy Cadou (1920-1951)


René Guy Cadou , poète de la nature et du végétal, est le chef de file de l’École de Rochefort. Son œuvre est habitée par les paysages de Loire-Atlantique où il fut instituteur.

Une enfance sous le signe de la littérature

Fils d’instituteurs, René Guy Cadou passe une partie de son enfance à Sainte-Reine-de-Bretagne, au nord-est des marais de la Brière. En 1927, son père est nommé à Saint-Nazaire. Trois ans plus tard, ses parents obtiennent une mutation à Nantes, et il y fait ses études secondaires au lycée Clemenceau.

Portrait de René Guy Cadou

Portrait de René Guy Cadou

Date du document : vers 1943

Il fait alors la rencontre de Michel Manoll, un poète libraire établi près de la place Bretagne.

Celui-ci le met en contact avec d’autres Nantais intéressés par la littérature comme Jean Bouhier, un étudiant en pharmacie, rédacteur de la revue estudiantine La Bohème, et Julien Lanoë, créateur de la revue littéraire La ligne de coeur.     

En 1932, il doit faire face au décès de sa mère, suivi par celui de son père en 1940. Il se plonge alors dans la rédaction de poèmes, ayant découvert l’art poétique grâce à ce dernier.

Jean Bouhier, Michel Manoll et René Guy Cadou

Jean Bouhier, Michel Manoll et René Guy Cadou

Date du document : 1945

Poète et instituteur

En 1937, il publie son premier recueil de poésie, Brancardiers de l’Aube. Il a tout juste 17 ans.

Le recueil fait référence aux brancardiers de l’Hôtel-Dieu à Nantes, que le jeune homme voit passer tous les matins de ses fenêtres. Un second recueil paraît l’année suivante intitulé Forges du vent.

Par l’intermédiaire de Julien Lanoë, il établit des relations épistolaires avec Pierre Reverdy et Max Jacob. Il leur envoie notamment des poèmes pour lesquels il reçoit encouragements et conseils. En juin 1940, il est mobilisé mais très vite réformé pour cause de tachycardie.

Il devient alors instituteur suppléant dans plusieurs villes du département de la Loire-Inférieure (Mauves-sur-Loire, Bourgneuf-en-Retz, Saint-Aubin-des-Châteaux, Clisson, Basse Goulaine, …).  Pendant cette période, il participe avec Jean Bouhier à la rédaction d’une revue, Les Cahiers de Rochefort. Ce dernier fonde l’École de Rochefort, dont René Guy Cadou sera le chef de file. Plusieurs recueils sont alors publiés sous l’égide de l’École de Rochefort, dont Grand élan en 1943. Il échappe de peu à la mort lors du bombardement du 16 septembre 1943 et son appartement est détruit lors du bombardement du 7 juin 1944, où il perd tous ses biens.

Entre 1940 et 1945 , il publie neuf recueils de poésie marqués par l’influence de Pierre Reverdy. Avec la publication de Pleine poitrine en 1945, sa poésie évolue vers une expression plus personnelle. Il y aborde les thèmes de la liberté, l’amour et la fraternité des hommes. C’est dans ce recueil que paraît l’un de ces poèmes les plus célèbres, Les fusillés de Châteaubriant.

Une rencontre déterminante

En 1943, il est nommé à Clisson. Le 17 juin de cette même année, une jeune femme, de deux ans sa cadette, Hélène Laurent, accompagnée d’amis étudiants, vient lui demander conseil pour la publication de leur revue de poésie, Sillage.

René Guy et Hélène Cadou

René Guy et Hélène Cadou

Date du document : 1946-1950

C’est d’abord un coup de foudre intellectuel puis amoureux. Ils se fiancent à l’automne 1943 puis se marient en 1946, pour s’installer à Louisfert (près de Châteaubriant) où René Guy Cadou vient d’être nommé instituteur. Á Louisfert, le couple reçoit régulièrement les amis de l’École de Rochefort (Jean Bouhier, Michel Manoll,  Roger Toulouse, ...)

Après la classe, René Guy commence « sa vraie vie » comme il aime le dire. Il s’installe alors dans son bureau pour écrire son oeuvre. Il va y écrire pendant cinq ans durant et notamment son recueil le plus connu, celui qui fait d’Hélène sa muse, Hélène ou le règne végétal.  L’ouvrage paraîtra quelques mois après la mort de René Guy Cadou, à l’âge de 31 ans.

Poème, Hélène, René Guy Cadou

Poème, Hélène, René Guy Cadou

Date du document : 1943

Le cancer qui le rongeait depuis quelques années l’emporte le jour du printemps, le 20 mars 1951 à Louisfert.

Grâce à la présence et au soutien des amis chers, Hélène Cadou, tout en supervisant la publication de plusieurs recueils de son mari, va ouvrir un musée dans la maison de Louisfert et créer un centre René Guy Cadou à Nantes. Aujourd’hui, l’ensemble des archives de René Guy Cadou et d’Hélène Cadou est conservé à la bibliothèque municipale de Nantes

Caroline Flahaut
Bibliothèque municipale
2022



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En savoir plus

Bibliographie

Labbé Mathilde (dir.), Je demeure ta voix retenue : Hélène et René Guy Cadou, Joca seria, Nantes, 2022

Lardoux Jacques, René-Guy Cadou et l’École de Rochefort, Presses de l’Université d’Angers, Angers, 2013

René Guy Cadou, Et le ciel m’est rendu, Bruno Doucey Éditions, Paris, 2022

Webographie

Site officiel René Guy et Hélène Cadou

Inventaire du fonds d'archives Cadou à la Bm de Nantes

René Guy Cadou à la Bibliothèque municipale

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Littérature

Lycée Clemenceau

Julien Lanoë

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Rédaction d'article :

Caroline Flahaut

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