Manoir de l'Hermitage
Sur le rocher du Sillon de Bretagne s’élève un manoir haut de quatre étages offrant une vue imprenable sur la Loire. Il est aujourd’hui occupé par un restaurant gastronomique.
Un ancien couvent devenu prison
En 1529, les sources mentionnent un ermitage de l'Ordre de Saint-François. En 1622, le seigneur de la Hautière, Michel Rigaud, cède le terrain à quatre religieux de l'ordre des Petits Capucins qui y fondent un couvent. Sur un plan de 1711, ce dernier s'apparente à une propriété de vastes dimensions ; plusieurs corps de bâtiments sont regroupés autour de ce qui semble être un cloître. La façade sur le fleuve présente quatre niveaux surmontés de combles avec des croupes, des lucarnes et de hautes cheminées. Une église ou chapelle orientée avec clocheton semble accessible depuis la place, côté nord. Les jardins d'agréments et/ou potagers sont représentés avec des parterres séparés par des allées. Des murs parallèles à la Loire servent de soutènement à des terrasses. Sur une vue cavalière du 18e siècle, un de ces murs dans la continuité d'un bâtiment semble surmonté d'une galerie couverte. Un escalier permet de gagner les berges de la Loire encore non aménagées.
  Ermitage des petits Capucins sur les bords de la Loire  
Date du document : 1646
Bien national à la Révolution, le bâtiment devient une prison pour les prêtres non assermentés. Il est ensuite vendu à des particuliers. Sur le cadastre napoléonien de 1837, la propriété, mentionnée « place des Petits Capucins », est composée d'une maison à deux étages et d'un vaste jardin côté rue. D'après sa disposition en plan, cet édifice ne semble pas être un vestige des bâtiments conventuels. Des maisons sont dessinées en contrebas de la propriété. La propriété est démolie en 1857.
Ermitage et chantiers de Chézine
Date du document : 18e siècle
L’édification du manoir actuel
Le bâtiment actuel, entouré d'un jardin, est construit en 1861. Au début du 20e siècle, l'adresse devient « rue de l'Hermitage » en remplacement de « place des Petits Capucins ». Cette habitation est parfois nommée « maison du colonel » dans des textes sans précisions supplémentaires.
La Ville de Nantes achète cette propriété en 1985 qui la loue à l'Union Compagnonnique du Tour de France des Devoirs Unis. Un centre de démonstration y est installé. En juillet 2005, l'association déménage au manoir de la Hautière.
En 2013, la Ville autorise la vente de la demeure au chef étoilé Jean-Yves Guého. Plus de deux ans de travaux sont nécessaires pour réhabiliter ce manoir inscrit sur la liste du patrimoine nantais du plan local d'urbanisme et le transformer en restaurant.
Façade sud du manoir de l’Hermitage réhabilité
Date du document : 29-12-2016
La propriété est construite sur une terrasse gagnée sur le rocher du Sillon de Bretagne. Elle surplombe les quais de plus de trente mètres, avec l’entrée du restaurant un jardin, côté nord, au même niveau que la rue et des terrasses en contrebas, côté sud.
La maison de maître possède quatre niveaux, dont trois seulement sont perceptibles côté nord. Une couverture d'ardoises à quatre versants surplombe l'édifice. Des souches de cheminée en briques émergent de la couverture. Les deux façades principales sont ordonnancées par cinq travées. Côté nord, le corps central est en saillie et comprend la porte d'entrée. Côté Loire, la partie centrale du bâtiment est surmontée d'un décor en calcaire aux formes d'inspiration baroque.
Frédéric Le Bec
Région Pays de la Loire, Inventaire général ; Direction du Patrimoine et de l'Archéologie, Ville de Nantes / Nantes Métropole
2012
Album « Le manoir avant sa restauration »
En bref...
Localisation : Hermitage (rue de l') 5, NANTES
Date de construction : 1861
Typologie : architecture domestique
En savoir plus
Bibliographie
Bienvenu, Gilles, « Le quartier Sainte-Anne et l'Hermitage à Nantes » in Bulletin de la Société Archéologique et historique de Nantes et de Loire-Atlantique, éd. Nantes Manoir de la Touche, tome 118 (AM 1Per 98/118), Nantes, 1982, p. 107-110
Le Brigand, Catherine, « L'Hermitage, l'ancien port d'attache des Bas-Bretons » in Nantes au quotidien, Magazine d'information municipale n° 158, Nantes, octobre 2005, p. 26-28
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Rédaction d'article :
Frédérique Le Bec
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