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Clémence Royer (1830 – 1902)


Surnommée au 19e siècle « la femme la plus savante de France », Clémence Royer est une philosophe et scientifique française reconnue pour son féminisme et sa libre pensée.

Une enfance mouvementée

Clémence Royer naît à Nantes en 1830 d’un père originaire de la Mayenne, et d’une mère elle-même fille d’un officier de marine breton, commandant du port de Brest. En tant que monarchiste convaincu, son père démissionne de ses fonctions cette même année et deux ans plus tard, il participe comme intendant militaire à l’insurrection de la duchesse de Berry, ce qui l’amène à être condamné à mort par contumace. Lui et l’ensemble de sa famille se réfugient à Prague puis en Suisse pour échapper à la justice. En 1835, il rentre en France pour se constituer prisonnier ; il est jugé et acquitté.

À l’âge de dix ans, Clémence Royer est élevée dans un couvent au Mans. À Paris, elle a dix-sept ans quand elle publie quelques poèmes dans différentes revues. L’année suivante, la Révolution de 1848 l’amène à développer une foi en la République, loin des idées prônées par son milieu social.

Une soif d’apprendre

À 19 ans, elle perd son père et travaille comme gouvernante et continue de s’instruire pour mieux comprendre le monde. Grâce aux bibliothèques de ses employeurs, elle se passionne pour l’anthropologie, l’économie politique, la biologie et la philosophie.

Entre 1853 et 1855, elle enseigne le français et le piano dans un pensionnat au Pays de Galles, et passe une partie de son temps à étudier la langue et la littérature anglaise. Elle s’installe en Suisse et continue ses études en lisant un ensemble d’ouvrages de la bibliothèque de Lausanne sur l’histoire, les mathématiques, la philosophie et les sciences.

En 1863, elle obtient avec Pierre-Joseph Proudhon le premier prix d’un concours sur la question de la réforme de l’impôt. Son mémoire est publié à Paris sous le nom de Théorie de l’impôt, ou La dîme sociale en deux volumes.

L’introduction du darwinisme en France

C’est à la bibliothèque de l’Académie de Lausanne qu’elle entreprend la traduction de L’Origine des Espèces, publié en 1859 par Darwin, qu’elle accompagne d’une préface et de notes, tout en donnant des cours de logique et de philosophie.

Après des séjours en Belgique et en Hollande, elle s’installe en Italie de 1865 à 1868. Elle poursuit ses cours et ses conférences, et publie Les jumeaux d’Hellas, un roman philosophique de plus de mille pages, et Jeunesse d’un révolté, un roman historique qui s’inscrit dans les événements de 1848.

Une reconnaissance de ses travaux

En 1870, elle revient en France et devient la première femme à être admise à la Société d’anthropologie de Paris, où elle défend l’instruction des femmes et la philosophie populaire. C’est dans ce but qu’elle fonde en 1881 la Société des études philosophiques et morales. Les sujets qu’elle aborde ont trait à la fois aux sciences naturelles, à la philosophie et à l’économie. Elle participe à de nombreux congrès scientifiques de géographie, d’ethnographie et d’anthropologie, ainsi qu’à la publication d’articles dans des périodiques et des bulletins de société. Elle collabore aussi au Journal des femmes et à La Fronde, un journal de revendications féministes fondé par Marguerite Durand, et dont elle est l’un des principales rédactrices.

Elle est décorée de la Légion d’honneur le 17 novembre 1900.

Cholé Voirin
Bibliothèque municipale
2019

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En savoir plus

Bibliographie

Demars Aline, Clémence Royer l’intrépide : la plus savante des savants : autobiographie et commentaires, L’Harmattan, Paris, 2005

Fraisse Geneviève, Clémence Royer philosophe et femme de sciences, La Découverte, Paris, 1985

Prenaud René, Petite histoire des dames du passé en pays nantais. Clémence Royer (1830-1902), Nantes, s. n., 1972

Webographie

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Rédaction d'article :

Chloé Voirin

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