Livre Doré de la Ville
Le premier livre Doré de la Ville de Nantes date de 1580. Il renfermait les nominations des maires, échevins, procureurs et greffiers.
L’établissement du Livre Doré de l’Hôtel de Ville de Nantes est décidé par une délibération municipale en date du 19 janvier 1575 : « Qu’il sera faict ung pappier de seix mains de grand pappier pour inscrire et enregistrer les réceptions de Messieurs le Maire et Eschevins comme ils seront receuz ».
Le projet n’ayant pas été exécuté, une nouvelle délibération du 13 décembre 1577 « faict commandement au procureur scindic, de faire faire ung pappier en vellin pour insérer les noms de Messieurs les Maires et eschevins d’un coté et de Messieurs les juges et consulz d’aultre ».
Mais ce n’est qu’en décembre 1580 que Pierre Langlois, miseur de la ville, paie « à Gratien Certain la somme de quatre écuz et demy pour avoir faict ung livre en vellin couvert de rellié de cuir de veau, tainet en noir, et doré sur la couverture, fermant à crochet de cuivre, pour mettre et escripre les noms et surnoms des maires, eschevins, procureurs scindictz et greffiers de ladite ville qui ont esté depuis la création de la Mairye et qui seront pour l’advenir. Audict Certain, ung escuz quinze solz, pour avoir doré les fueilletz du livre en vellin, et l’avoir reiglé de rouge par dedans chacun fueillet ».
Livre Doré de l'Hôtel de ville de Nantes
Date du document : 1696
L’ajout des armes des maires
Pour la deuxième édition du Livre Doré de 1726, Gérard Mellier décide d’inclure les armes des maires. Il demande à l’échevin Pierre Le Prieur de faire réaliser ces armoiries à Paris. Une lettre du 25 janvier 1724 adressée à Le Prieur indique que les imprimeurs de Nantes « n’ont aucun ouvrier capable de tirer exactement les cartes des armoiries ; que d’ailleurs il n’y a ni papier de la qualité requise, ni colleur habile à Nantes… Il y aura toujours plus de 60 % à économiser de les faire tirer à Paris, tant sur l’oeuvre de main que sur le prix du papier ».
Table chronologique des maires de Nantes
Date du document : 18e siècle
Les six planches des armoiries en cuivre sont réalisées par François Ferrand, maître graveur parisien. Une septième planche est gravée pour la 3e édition du Livre Doré de 1751 portant les neuf nouveaux écussons des derniers maires. Les planches que l'on pensait détruites à la Révolution comme le Livre Doré viennent d'être retrouvées martelées et transformées en chaudron.
Chaudron de la ville, détail de la plaque des armoiries
Date du document :
Sauvé par deux fois de la destruction
L’original du Livre Doré est sans doute brûlé en 1792 en application de la loi du 24 juin 1792 « les titres généalogiques et de noblesse qui peuvent exister dans les archives de l’Hôtel-de-Ville fussent mis au nombre de ceux qui doivent être brûlés, qu’à cet effet il fut nommé des commissaires pour descendre dans ces archives, et y faire le triage de ces titres ».
Mais le Livre Doré avait par chance été copié en 1636 et avait fait l’objet de trois publications, en 1696, 1721 et 1750.
L’archiviste et historiographe municipal Stéphane de la Nicollière-Teijeiro et M. Perthuis le republient en 1873 en le complétant du Conseil des Bourgeois de 1333 à 1564 et des municipalités nantaises de 1790 à 1873. Une deuxième édition (dit premier supplément) en 1890, permet d’ajouter les municipalités de 1873 à 1888.
René Blanchard, successeur de La Nicollière-Teijeiro au poste d’archiviste de la Ville, publie le deuxième supplément en 1901.
Le troisième supplément de 1943 est réalisé par Fernand Soil, secrétaire général de la Ville. Mais sa publication est interdite en 1944 par le service allemand de la « Propaganda-Staffel » car l’ouvrage relatait l’arrestation du maire Auguste Pageot par les autorités allemandes le 10 octobre 1940. La « Propaganda-Staffel » exige alors la destruction de tous les exemplaires. Le manuscrit original ayant été sauvé, il est complété après guerre et publié en 1958.
Véronique Guitton
Archives de Nantes
2020
Vous aimerez aussi
Portugais
Société et cultureSi l’on excepte quelques réfugiés libéraux en 1828-1830, la présence portugaise à Nantes relève de deux histoires quasiment sans aucun rapport entre elles.
Contributeur(s) :Alain Croix
Date de publication : 27/11/2023
20
Nantes la bien chantée :Un dimezel yaouank deux a gêr a Naoned
Société et cultureL’histoire ducale de Nantes peut aussi alimenter le répertoire traditionnel, en fournissant des contextes, des personnages ou des décors qui seront autant d’éléments constitutifs de...
Contributeur(s) :Hugo Aribart
Date de publication : 03/06/2021
1291
Trois arcades de pierre inscrites dans une paroi de métal : la façade de l'ancienne usine électrique toujours visible rue Sully, témoigne des premiers temps de l'électricité à Nantes.
Contributeur(s) :Thomas Loussouarn , Gaëlle Caudal
Date de publication : 22/02/2019
3820