
L’Épave
Au centre du square Maurice-Schwob, face à la Loire, trône le groupe sculpté L’Épave, de Paul Auban. Sculptée dans une pierre calcaire ferme, en ronde-bosse, c’est une sculpture de très grande dimension, posée sur un socle rond de plus de 3 mètres de diamètre.
Une mère est représentée à genoux devant le corps sans vie de son fils rejeté par les flots. Le corps de la femme massif, vêtu d’une robe épaisse tombant en larges pans lourds et couvert d’une coiffe bretonne, contraste avec le celui du jeune homme nu, émacié et sans vie. La mer a rejeté sa dépouille dans une position écartelée, souffrante. De l’expression du visage de la mère et de la posture du cadavre supplicié du fils se dégage une désolation immense. L’œuvre inspire le tourment, une agitation intense la traverse. L’évocation du déchaînement des éléments – le vent qui soulève la coiffe de la figure féminine, les vaguelettes qui ourlent le bords de la sculpture – confère un tour tragique à l’ensemble en exprimant la vulnérabilité de l’homme face à la mer. La femme, accablée par le chagrin, se dresse au-dessus de son fils gisant, et tend un poing douloureux vers la mer.

Sculpture de "L’Epave" après restauration, square Maurice-Schwob
Date du document : 29-07-2020
L’Épave s’inscrit pleinement dans l’œuvre de son auteur Paul Auban (1869-1945), sculpteur formé par deux grands statuaires du 19e siècle, Alexandre Falguière et Antonin Mercié. Il est en effet connu pour les représentations de femmes qu’il a laissées, en particulier, de mères douloureuses dont fait partie celle du groupe l’Épave. Ses sculptures prennent parfois place dans la composition de monuments aux morts comme c’est le cas de sa fameuse Picarde maudissant la guerre. Conçue 25 ans après L’Épave pour être placée au centre du monument aux morts de Péronne, la Picarde en reprend la composition générale dans un style assagi, moins expressif, plus officiel.

Sculpture de "L’Epave" après restauration, square Maurice-Schwob
Date du document : 29-07-2020
La conception de cette sculpture remonte au tout début du 20e siècle. Son modèle original, en plâtre, est acquis par l’État après son exposition au Salon de 1901. Ce dernier alors intitulée « Malloz maro eo » (« Malédiction, il est mort »), serait conservé au musée des beaux-Arts de Quimper. Celle exposée au square Maurice-Schwob est sa traduction en pierre qui date de 1907, a été exposée au Salon de 1908, acquise par l’État et déposée à Nantes dès 1909. Le titre qu’on lui connaît aujourd’hui L’Épave désigne la dépouille du fils rejetée sur le rivage. L’œuvre a également été appelée la Gueuse.
Direction du patrimoine et de l'archéologie, Ville de Nantes/Nantes Métropole
2021
Album : Restauration de L'Épave
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Restauration de la statue L’Épave du square Maurice-Schwob
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Rédaction d'article :
Aurélie De Decker
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