Jules Grandjouan (1875 – 1968)
Précurseur en matière d’affiches sociales et politiques, Jules Grandjouan est un dessinateur de presse prolifique dans des journaux syndicalistes et libertaires, ainsi que dans des publications satiriques.
Autoportrait de Jules Grandjouan
Date du document : 14-04-1906
Un don pour la caricature
Issu de la bourgeoisie nantaise par son père, l’industriel Paul Grandjouan, Jules Grandjouan fréquente le lycée de Nantes avant de faire des études de droit à Paris. En 1897, il revient à Nantes en tant que clerc de notaire, et abandonne vite cette profession pour se consacrer au dessin.
La même année, il devient directeur artistique de la Revue nantaise littéraire et artistique lancée par ses amis de lycée, à laquelle participe aussi son cousin, Jean-Émile Laboureur.
Doué pour la caricature, il fait paraître ses premiers dessins dans L’Ouest républicain. De 1897 à 1899, il illustre ainsi plusieurs invitations aux soirées organisées par Le Clou, une société de pratique littéraire et artistique locale dont il est lui-même membre.
 Nantes la Grise 
Date du document : 1899
Une relation privilégiée avec sa ville natale
Son attachement à la ville de Nantes est célébré avec la publication de Nantes la Grise en 1899, et de Nantes la Grise, ses vingt-huit ponts en 1923, où il rend compte de la vie nantaise à travers la vie quotidienne de ses habitants et son aspect insulaire avec les multiples bras de l’Erdre et de la Loire.
Un engagement social fort
À la fois dreyfusard, militant syndicaliste et antimilitariste, Jules Grandjouan dessine jusqu’en 1914 dans la presse syndicaliste dans laquelle il donne voix à ses idées, dans des journaux comme Le Libertaire, La Voix du Peuple, Les Temps nouveaux, ou encore La Guerre sociale et La Bataille syndicaliste. Souvent poursuivi pour ses dessins, il est condamné en 1911 et quitte la France, où il ne retourne qu’après l’amnistie de 1913.
Ses caricatures paraissent aussi dans la presse humoristique comme Le Rire, Le Sourire, et Le Charivari. À partir de 1902, il collabore aux publications du magazine satirique L’Assiette au beurre, et réalise plus de mille dessins pendant dix ans, ce qui représente environ un quart de sa production totale.
 Isadora Duncan : vingt-cinq planches dessinées, gravées et imprimées 
Date du document : 1912
Une rencontre marquante autour des arts de la danse et du dessin
En 1903, il fait la rencontre de la danseuse Isadora Duncan à l'occasion d'un de ses récitals à Paris. Cette rencontre marque profondément Grandjouan, et il entreprend de la dessiner lors de chacun de ses passages dans la capitale. En 1920, dans la revue L’art et les artistes, il expose la nécessité de dessiner des modèles en mouvement et non des modèles en pose.
L’appel de la politique sociale
Après la Première guerre mondiale, il met son talent au service du communisme, en tant qu’admirateur de la Révolution d’Octobre. En 1924, il se lance dans la politique en se présentant aux élections législatives de Nantes, à la tête de la liste communiste. En 1925, dans la Russie vivante, il raconte son voyage en Union Soviétique où il a été reçu par Trotsky. Il quitte le Parti communiste en 1930 et se présente de nouveau en 1932 en tant que dessinateur socialiste, sans plus de succès. En 1940, il s’installe définitivement à Nantes et poursuit son activité de dessinateur.
Chloé Voirin
Bibliothèque municipale
2019
En savoir plus
Bibliographie
Bechu Jean-Pierre, La Belle époque et son envers : quand la caricature écrit l’histoire, A. Sauret, Monte-Carlo, 1980
Hervouët Philippe, L’infréquentable Jules : Jules Grandjouan (1875-1968), Siloë, Nantes, 1999
Webographie
Jules Grandjouan à la Bibliothèque municipale
Jules Grandjouan sur l’Histoire par l’image
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Rédaction d'article :
Chloé Voirin
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