Société Académique de Nantes et de Loire-Atlantique
L’Institut départemental des Sciences et des Arts naît le 18 août 1798, sur le modèle de son aîné l’Institut national, créé par la Convention nationale en 1795.
Un institut héritier des Lumières
Les 31 hommes à l’origine de sa création portent les idéaux du siècle des Lumières qui s’achève. On y compte des noms familiers des Nantais comme Mathurin Crucy, Pierre-Louis Athénas, Guillaume-François Laënnec, Jean-Baptiste Darbefeuille, Julien-Anne Fouré, Pierre-Marie Renou, François-René Dubuisson, Louis Huette… Les professions médicales sont majoritaires. Les premières séances de l’Institut se tiennent d’ailleurs à l’amphithéâtre Saint-Côme de l’école de chirurgie, près de l’église Saint-Léonard, à Nantes. Les fondateurs y prônent un idéal de savoir encyclopédique symbolisé par l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert dont ils sont héritiers : un savoir partagé devant réduire les inégalités, une vision pluridisciplinaire du monde.
L’Institut, qui s’attache à développer une approche aussi bien théorique que pratique, s’organise ainsi en trois classes : les sciences mathématiques et physiques, dont le secrétaire est Athénas, directeur de la monnaie ; les sciences morales et politiques, dont le secrétaire est Huet de Coëtlisan, secrétaire général du Département ; et la littérature et les beaux-arts, dont le secrétaire est Pierre-Marie Renou, médecin. En 1799, le bureau est officiellement constitué : Olivier de Gay, ingénieur de marine, est président ; Guillaume-François Laënnec, médecin, est secrétaire général ; François Blanchard de la Musse, littérateur, est trésorier.
Une société inscrite dans la vie de la cité
Témoin des événements politiques de son temps, l’Institut départemental des Sciences et des Arts est aussi impacté par les nombreux changements de gouvernements qui se succèdent au cours du 19e siècle. Dissout en 1815, il renaît le 28 janvier 1819 sous le nom de Société Académique de la Loire-Inférieure. À partir de cette date, les membres de la Société se donnent pour objectif de s’investir de façon plus prégnante dans la vie de la cité, dans une volonté de promotion de progrès technique et social. Ils y parviennent en accompagnant par leurs actions la vie intellectuelle, culturelle et scientifique de Nantes, de la poésie à l’archéologie, en passant par la philosophie, la peinture, la musique, la gravure, la géologie, l’agriculture… Portée par de nombreux érudits locaux et autres savants étrangers, la Société Académique se spécialise peu à peu en quatre sections pour appuyer ses travaux de recherche : la médecine ; l’agriculture, le commerce et l’industrie ; les lettres, sciences et arts ; enfin, les sciences naturelles.
Sa renommée toujours grandissante, la Société Académique publie ses Annales dès 1831 et se donne ainsi plus de visibilité.
Elle insuffle également la création de sociétés nouvelles comme la Société industrielle et crée même un comité médical. Ses travaux donnent naissance à la Société de Géographie, à la Société d’Horticulture, ou encore à la Société des Sciences naturelles de l’Ouest à la fin du 19e siècle. En 1877, elle est reconnue d’utilité publique, marque de haute estime de l’administration centrale. À partir de 1894, elle se lance dans l’organisation de conférences publiques qui se tiennent alors dans les salles de la Société des Beaux-arts.
Valoriser l’histoire et les mémoires locales
Le 20e siècle voit s’essouffler l’action de la Société Académique telle que définit par les fondateurs. Mise en sommeil pendant la première moitié du siècle en raison des deux guerres mondiales, elle se réorganise après-guerre et oriente son action vers la valorisation du patrimoine nantais et de Loire-Atlantique, et la collecte d’une mémoire collective.
Son activité embrasse aujourd’hui plus largement les idéaux d’éducation populaire et de démocratisation du savoir en maintenant la publication des Annales, devenues Neptuna, en organisant des conférences, des remises de prix d’histoire et de poésie, ou encore des expositions.
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2022
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