De 1877 aux années 1950, l'école Ampère permet d'accueillir, sur le quartier du Haut-Chantenay, un nombre d'enfants toujours croissant. Au fur et à mesure des agrandissements, l'école prend sa forme actuelle.
La formation du Haut-Chantenay en quartier autonome entre les années 1830 et 1860 oblige la municipalité à ouvrir une école communale pour garçons et une autre pour filles dans cette partie du territoire puisque les deux établissements existants se situent dans le bourg de Saint-Martin, au sud de la commune.
Le 9 septembre 1867, le conseil municipal décide : « Qu’il sera créé à Saint-Clair une école de garçons et que l’administration s’entendra avec les sœurs qui dirigent dans cette paroisse une école de filles. L’école des garçons sera desservie par les Frères qui sont déjà chargés de celle de Chantenay. » Edifiée en bordure de la rue de la Montagne, cette nouvelle école ouvre ses portes en 1871.
1877 : Une école pour accueillir les enfants d'ouvriers chantenaysiens
Cinq ans plus tard, la municipalité décide finalement d’en construire une pour filles sur un terrain situé rue de la Salle-Verte (future rue Ampère) au nord de l’école de garçons. En 1878, les jeunes filles du Haut-Chantenay peuvent fréquenter l’école communale de Saint-Clair.
La population du nord de la commune ne cessant de croître dans le dernier tiers du 19e siècle, les deux écoles sont vite saturées. C’est pourquoi, en 1900, la toute nouvelle municipalité Griveaud décide de construire une école de garçons en bordure du boulevard de la Fraternité. En 1904, les locaux scolaires de la rue de la Montagne sont alors affectés à l’école de filles de la rue Ampère ce qui permet de l’agrandir et de former un établissement unique, puisque seul un mur de pierre séparait les deux établissements.
Plan de l'école de filles de la rue Ampère
Date du document : 19-10-1910
Plan de l'école de filles de la rue Ampère
Date du document : 19-10-1910
Auteur(s) : Rousseau, Emile (auteur)
Droit de diffusion : Communication libre, reproduction libre
Au cours des années 1930, pour faire face à l’augmentation de la fréquentation scolaire, la construction de deux classes et d’un préau est programmée. Le chantier est interrompu par la guerre puis repris et revu à partir de 1949. Après la Libération, en effet, « l’augmentation générale de la population se traduit par un afflux toujours plus grand d’élèves et un fonctionnement de plus en plus difficile des écoles. La plupart des bâtiments sont dans un tel état d’insalubrité et de vétusté que leur remplacement s’impose. La Ville envisage en conséquence de prolonger le bâtiment neuf à l’est de la cour vers la rue Ampère par une classe avec vestiaires, réfectoire et cuisine et vers la rue de la Montagne par deux classes avec vestiaires et un cabinet médical avec salle d’attente. »
Entrée de l'école primaire Ampère, 17 rue Ampère
Date du document : 22-05-2013
Entrée de l'école primaire Ampère, 17 rue Ampère
Date du document : 22-05-2013
Droit de diffusion : Communication libre, reproduction libre
Au terme de ces travaux, l’école compte quatorze classes pouvant accueillir les élèves de la maternelle jusqu’à la fin du primaire.
Nathalie Barré
Archives de Nantes
2013
Témoignage (1/4) : Une école de filles
« Je suis allée à l’école de la rue Ampère, avant la guerre, jusqu’à mes treize ans. A la remise du certificat d’études, on nous remettait soit un livre de cuisine, soit un Larousse. Moi, j’ai pris un Larousse. Dans cette école, nous avions le droit d’aller...
Témoignage (2/4) : Élèves de génération en génération
« J’habitais rue Blanqui et je suis allée, avec mes sœurs, à l’école des filles de la rue Ampère. On a été la troisième génération à fréquenter cette école car notre mère, nos tantes et notre grand-mère y étaient allées. Et moi, j’ai inscrit ma fille...
Témoignage- (3/4) : A la récréation et après la classe
Pendant la récréation, les jeux étaient très saisonniers. Le saut à la corde commençait au printemps et l’hiver, c’était le palet. Sinon, il y avait les jeux classiques comme la marelle, « Chat perché », « La balle au camp », « Le loup » ou « un, deux,...
Témoignage (4/4) : Kermesse et fête
Il y avait une kermesse au mois de juin dans la cour de l’école mais c’était plutôt une exposition de tous nos travaux manuels réalisés dans l’année. On montrait nos petits napperons, nos pochettes de serviettes… La plus grande fête, c’était la fête de...
Témoignage (1/4) : Une école de filles
« Je suis allée à l’école de la rue Ampère, avant la guerre, jusqu’à mes treize ans. A la remise du certificat d’études, on nous remettait soit un livre de cuisine, soit un Larousse. Moi, j’ai pris un Larousse. Dans cette école, nous avions le droit d’aller à la bibliothèque seulement si nous n’avions pas plus de trois fautes dans les dictées de la semaine ! Comme j’adorais lire, je faisais en sorte de réussir mes dictées ! Je me souviens de monsieur et madame Cohen qui s’occupaient du fourneau municipal, c'est-à-dire de la cantine. C’étaient des gens d’un certain âge qui m’ont pris en amitié et au lieu de manger avec tous les enfants, ils me faisaient manger avec eux pour que ce soit meilleur. »
Propos de Simone Coutoux recueillis par les Archives de Nantes et le groupe mémoire du quartier Dervallières - Zola en 2012 dans le cadre de la collection "Quartiers, à vos mémoires"
Témoignage (2/4) : Élèves de génération en génération
« J’habitais rue Blanqui et je suis allée, avec mes sœurs, à l’école des filles de la rue Ampère. On a été la troisième génération à fréquenter cette école car notre mère, nos tantes et notre grand-mère y étaient allées. Et moi, j’ai inscrit ma fille ce qui fait donc quatre générations à être allées à Ampère. Je suis entrée en maternelle en 1953, à deux ans et demi et je suis restée jusqu’au CM2 sans redoubler. C’est après que ça s’est gâté ! La maternelle était mixte mais pas le primaire. Ensuite, je suis allée au collège de Chantenay mais, à notre époque, ça s’appelait le collège annexe de Jules Verne. L’école commençait à neuf heures le matin. Pour y aller, on montait la rue Blanqui puis une fois en haut, on tournait à droite rue Charles-Laisant. Ensuite, on prenait le chemin des Pommiers et on traversait la rue de la Montagne. On prenait la rue Timothée et on arrivait rue Ampère. Je ne sais pas si c’était le plus court mais comme maman passait par là, on a continué à passer par-là ! C’était un chemin ancestral ! De toute façon, tous les enfants de la rue Blanqui passaient par là. Pour la maternelle, maman nous accompagnait mais à partir du CP, on allait tout seuls en bande de gamins. Tous les ans, à la rentrée, on avait une blouse neuve faite chez mademoiselle Malicot. Elle avait son petit atelier de couturière, rue de la Montagne, juste en face du portail de l’école. Notre mère nous faisait faire les trois mêmes blouses pour moi et mes deux sœurs. En tout, il y avait une dizaine de classes dont deux de maternelles. On était environ une trentaine par classe, la pièce était pleine. Il y avait un poêle au milieu avec des tuyaux reliés à un conduit de cheminée. Je vois encore les seaux à charbon dans la classe. On avait des encriers avec des porte-plume puisque l’on écrivait à la plume. A la fin de l’année, comme dans toutes les écoles, on astiquait nos bureaux. On apportait notre toile de verre, un berlingot de cire et notre petit chiffon de laine. Je n’ai eu que des institutrices. En général, elles faisaient toute leur carrière dans cette école. Je me souviens de madame Mauduit dont le mari était professeur à Clemenceau. Elle m’a marquée parce qu’elle avait des robes à la « Audrey Hepburn » ! Et à l’école Ampère, ça faisait tache ! Ça faisait un sacré contraste car on n’était pas à la pointe de la modernité au niveau vestimentaire ! Les élèves étaient quasiment toutes enfants d’ouvriers, de prolos ! Le midi, on restait manger à la cantine. C’était gratuit pour nous. On était nombreux à ne pas la payer car ça dépendait des ressources des parents. Beaucoup de gamins ne restaient pas manger parce qu’on avait deux heures de pause et beaucoup de parents travaillaient dans le quartier. En tout cas, pour nous, la cantine, c’était horrible ! Toutes les semaines, on mangeait la même chose, le même jour. Il y avait le même menu tous les lundis, le même tous les mardis… On n’avait pas de surprise ! Tu attendais avec angoisse les raviolis ou les quenelles de poissons le vendredi. C’était infect ! En plus, c’était le concierge de l’école qui faisait le service à la cantine. Je m’en souviens parce qu’il mettait toujours son pouce dans nos assiettes en nous servant. Déjà que ce n’était pas terrible mais alors avec ce pouce, je n’avais plus faim !
Propos de Manick Ollive recueillis par les Archives de Nantes et le groupe mémoire du quartier Dervallières - Zola en 2012 dans le cadre de la collection "Quartiers, à vos mémoires"
Témoignage- (3/4) : A la récréation et après la classe
Pendant la récréation, les jeux étaient très saisonniers. Le saut à la corde commençait au printemps et l’hiver, c’était le palet. Sinon, il y avait les jeux classiques comme la marelle, « Chat perché », « La balle au camp », « Le loup » ou « un, deux, trois soleil ! ». On faisait aussi du Hula-hoop et du cerceau. Nous, on n’avait pas de cerceau parce que nos parents n’avaient pas de sous pour nous en acheter mais on avait essayé de s’en fabriquer avec des chambres à air de vélo ! Le soir, on restait à l’étude et on sortait à six heures. Autrement, on aurait cassé les pieds à nos parents bien avant l’heure ! En rentrant de l’école, j’essayais de me débrouiller pour aller au troquet, chez les Ballan, rue Pierre-Joseph- Colin. C’était un petit café-épicerie où mes grands-parents descendaient tous les soirs pour prendre une petite chopine. Alors moi, j’arrivais en courant : « bonjour pépé, bonjour mémé ! » et j’avais droit à une petite grenadine. J’avais compris la combine.
Propos de Manick Ollive recueillis par les Archives de Nantes et le groupe mémoire du quartier Dervallières - Zola en 2012 dans le cadre de la collection "Quartiers, à vos mémoires"
Témoignage (4/4) : Kermesse et fête
Il y avait une kermesse au mois de juin dans la cour de l’école mais c’était plutôt une exposition de tous nos travaux manuels réalisés dans l’année. On montrait nos petits napperons, nos pochettes de serviettes… La plus grande fête, c’était la fête de la jeunesse qui concernait toutes les écoles publiques de Nantes. On n’était pas obligées de participer mais on aimait bien la faire. On partait à pied de l’école Ampère jusqu’à Talensac qui était le lieu de rassemblement. Ensuite, on défilait jusqu’au stade Malakoff. Tous les élèves avaient une tunique grecque et des rythmiques aux pieds. On a dû la faire deux ou trois fois. »
Propos de Manick Ollive recueillis par les Archives de Nantes et le groupe mémoire du quartier Dervallières - Zola en 2012 dans le cadre de la collection "Quartiers, à vos mémoires"
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En bref...
Localisation :
Ampère (rue) 17, NANTES
Date de construction :
1871
Auteur de l'oeuvre :
Gilée G. ; Touchy F.
Typologie :
architecture scolaire
En savoir plus
Bibliographie
Archives municipales de Nantes, Autour de la place Emile-Zola, Ville de Nantes, Nantes, 2013 (coll. Quartiers à vos mémoires)
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