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Marcel Schwob (1867 – 1905) Pont de Pirmil (1/4)

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Chapelle de l'Oratoire


Exemple notable d’architecture religieuse issue de la réforme catholique, la chapelle de l’Oratoire a traversé les siècles, témoignant de l’influence des Oratoriens à Nantes aux 17e et 18e siècles. Après avoir été un lieu de culte, de culture et une cour de justice, elle est aujourd’hui intégrée au Musée d’Arts.

La congrégation de l’Oratoire est une société de vie apostolique fondée au 16e siècle à Rome. En d’autres mots, il s’agit d’une organisation catholique dont les membres ne prononcent pas de vœux religieux. Ces derniers ne sont donc pas considérés comme des religieux, mais choisissent de se consacrer à diverses activités telles que l’éducation de la jeunesse et la prédication. En France, elle est introduite par le cardinal Pierre de Bérulle en 1611. Dès 1612, l’évêque de Nantes souhaite que la congrégation s’implante dans la Cité des Ducs. Les autorités municipales, d’abord réticentes à cette idée, autorisent finalement l’installation des Oratoriens en 1619, à condition qu’ils s’établissent hors des murs de la ville, dans les faubourgs situés près de la porte Saint-Pierre.
 
En 1625, les magistrats municipaux accordent la direction du collège Saint-Clément aux Oratoriens, situé hors les murs, près des terres où la congrégation s’est installée. Cette décision est prise au détriment des Jésuites, leurs rivaux, également très engagés dans l’éducation. En 1650, les Oratoriens contrôlent la faculté de théologie. Ils exercent une grande influence dans le milieu éducatif nantais jusqu’à la Révolution française.

Une nouvelle chapelle pour le collège

En 1651, le supérieur de la congrégation Abel de Sainte-Marthe charge l’architecte Jacques Malherbe de l’édification d’une nouvelle chapelle pour le collège Saint-Clément. A son décès, c’est Gilles Corbineau, futur architecte de la Ville de Nantes, qui termine l’œuvre de son prédécesseur. Cet édifice est un exemple de l’architecture de la Contre-Réforme catholique, avec sa façade d’inspiration baroque. Elle est influencée par le dessin à deux étages de la façade de l’église Gesù de Rome, l’église-mère de la congrégation des Jésuites ; et la superposition des ordres doriques, ioniques et corinthiens de la façade de l’église Saint-Gervais-Saint-Protais de Paris datant de 1616.

Ancienne église de l'Oratoire

Ancienne église de l'Oratoire

Date du document :

Ainsi, la chapelle de l’Oratoire présente une façade à deux étages, ornée de pilastres ioniques pour le premier niveau et corinthiens pour le second. Le plan en croix latine de l’édifice, à nef unique, s’achève par une abside en hémicycle. A l’intérieur, l’ordre corinthien est également mis à l’honneur, notamment avec ses frises et ses pilastres aux chapiteaux fournis en décoration végétale. Enfin, des niches et fronteaux parés de motifs d’anges rappellent ceux qui ornent la façade de l’édifice.

Les nouveaux aménagements du 18e siècle

A la fin du 18e siècle, Nantes est en plein développement du fait de l’activité économique florissante. Une politique d’embellissement de la ville est alors lancée par la municipalité. L’architecte Jean-Baptiste Ceineray est chargé d’aménager les cours Saint-Pierre et Saint-André, les premières promenades publiques de la ville. Pour cela, il fait aplanir la motte Saint-Pierre, provoquant l’abaissement du niveau de la place de l’Oratoire qui bordait la motte. Ceineray est alors contraint de construire un perron extérieur en granit en 1765 afin de redonner à la chapelle un accès direct à la place.

Chapelle de l'Oratoire

Chapelle de l'Oratoire

Date du document : 24-05-2018

De la chapelle au musée

En 1791, lors de la Révolution française, la chapelle est désaffectée et diverses utilisations lui sont assignées. Ainsi, elle accueille le tribunal révolutionnaire et sert de caserne à la gendarmerie. En 1848, un club politique d’ouvriers, le « Club national de l’organisation du travail », s’y installe. De 1856 à 1899, la Société archéologique et historique de Nantes l’investit pour son musée. En 1868, lorsque la chapelle Saint-Thomas de la collégiale Notre-Dame est détruite, le conseil municipal décide de remettre les pierres de la voûte de l’édifice, sculptées par l’angevin Michel Colombe au 16e siècle, à la Société archéologique et historique de Nantes. Cette dernière les réutilise pour construire un porche à l’intérieur de la chapelle de l’Oratoire. Plus tard, le Musée Dobrée et le Musée archéologique sont réunis. La chapelle accueille alors les Archives départementales. Il s’ensuit une période où elle demeure sans affectation, servant parfois à des concerts ou de chapelle ardente.

Affiche de la réouverture de la Chapelle de l'Oratoire

Affiche de la réouverture de la Chapelle de l'Oratoire

Date du document : 1988

Finalement, en 1988, elle est dévolue au musée des Beaux-Arts et entièrement restaurée. Elle accueille aujourd’hui des expositions.

Noémie Boulay
Direction du patrimoine et de l'archéologie, Ville de Nantes/Nantes Métropole
2020

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En bref...

Localisation : Oratoire (place de l') 13 ; Henri IV (rue) ; Saint-Pierre (cours), NANTES

Date de construction : 1651

Auteur de l'oeuvre : Malherbe, Jacques (architecte) ; Corbineau, Gilles (architecte)

Typologie : architecture religieuse

En savoir plus

Bibliographie

Bienvenu Gilles, « Oratoire » In Dictionnaire de Nantes, Presses universitaires de Rennes, 2013, pages 724-725

Dedieu Joseph, Alcime Bachelier, « Essai sur l'Oratoire à Nantes au XVIIe et au XVIIIe siècles » In Revue d'histoire de l'Église de France, tome 21, n°90, 1935, pages 81-83

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Rédaction d'article :

Noémie Boulay

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