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Agnès Varda (1928-2019)


Photographe, réalisatrice et plasticienne, la pionnière de la Nouvelle Vague a ouvert la voie aux femmes dans un milieu très masculin. Féministe, montrant la marginalité à l’écran, Agnès Varda était aussi très attachée à la Cité des Ducs qu’elle a filmée dans Jacquot de Nantes.

De la photographie à la Nouvelle Vague

Agnès Varda naît le 30 mai 1928 à Ixelles (Bruxelles) et passe sa petite enfance en Belgique. En 1940, sa famille fuit la guerre et s’installe sur les bords de la Méditerranée. Partie à Paris, la jeune Agnès étudie la photographie aux Beaux-arts et l’histoire de l’art à l’École du Louvre. À la demande de Jean Vilar rencontré quelques années plus tôt, elle devient la photographe du festival d’Avignon et du théâtre national populaire (TNP) de Villeurbanne. De cette expérience auprès du metteur en scène et comédien, elle garde ce goût pour un art à la fois exigeant et accessible : « Atteindre le plus grand nombre en mettant la barre très haut ».

En 1954, cinq ans avant la Nouvelle Vague, la photographe se mue en cinéaste pour réaliser son premier long-métrage La pointe courte. Tourné avec peu de moyens, le film sera plus tard considéré comme le tout premier film de la Nouvelle Vague. En 1962, Agnès Varda signe un autre film marquant du mouvement de jeunes réalisateurs : Cléo de 5 à 7. Ce « documentaire subjectif » comme elle le présente narre en temps réel 86 minutes de la vie d’une jeune chanteuse frappée par un cancer. Ses autres œuvres tournées dans les années 1960 – Le Bonheur, Les Créatures, Lions Love – sont elles aussi associées à la Nouvelle Vague.

Agnès Varda en festival au Pays-Bas

Agnès Varda en festival au Pays-Bas

Date du document : 02-02-1972

De toutes les luttes

« Je suis féministe depuis que je suis née. » Rare femme cinéaste de sa génération, Agnès Varda ouvre la voie dans un milieu d’hommes. En 1971, elle signe le « Manifeste des 343 », appel à la légalisation de l’avortement. Six ans plus tard, sa comédie musicale L’une chante, l’autre pas raconte l’émancipation des femmes en croisant les parcours de Pomme et Suzanne. À la fin des années 1960, elle documente dans un court-métrage le combat des Black Panthers de l’autre côté de l’Atlantique. Agnès Varda s’intéresse à la marginalité et à la précarité comme en 1985 lorsqu’elle suit une jeune fille en errance jouée par Sandrine Bonnaire dans Sans toit ni loi.

Agnès Varda en festival au Mexique

Agnès Varda en festival au Mexique

Date du document : 19-03-2010

 En 2000, son documentaire Les glaneurs et la glaneuse met en lumière ceux qui récupèrent, par nécessité ou par choix, les aliments destinés au rebut. Elle y filme notamment Yvon Chamela, usager du restaurant social de la rue Pierre Landais à Nantes. Dix ans plus tard, elle vient présenter son film et rencontrer les usagers de l’équipement devenu depuis l’espace Agnès Varda.

Agnès Varda en visite au restaurant social Pierre Landais

Agnès Varda en visite au restaurant social Pierre Landais

Date du document : 2010

Agnès Varda et Nantes

Mariée à Jacques Demy qui y a tourné Lola et Une chambre en ville, Agnès Varda tisse un lien particulier avec la Cité des Ducs. En 1990, elle réalise Jacquot de Nantes qui retrace les jeunes années nantaises du cinéaste. À l’occasion du Voyage à Nantes en 2012, Agnès Varda reproduit le magasin de télévisions du film Une chambre en ville dans le passage Pommeraye. Et donne la parole aux squatteurs dans une autre pièce imaginée comme une « chambre occupée ». Sur la route de sa résidence secondaire à Noirmoutier, elle loge à l’Hôtel de France qu’elle a découvert en 1960 avec Jacques Demy lors du tournage de Lola. « J’ai été adoptée par Nantes par le biais de Jacques et je m’y sens bien », confiait-elle en 2017 au micro de France Bleu Loire Océan.

Agnès Varda à l’inauguration de l’exposition Un nantais nommé Jacques Demy présentée par la bibliothèque municipale de Nantes

Agnès Varda à l’inauguration de l’exposition Un nantais nommé Jacques Demy présentée par la bibliothèque municipale de Nantes

Date du document : 23-10-2010

Une seconde jeunesse

À l’approche de ses 80 ans, Agnès Varda signe Les plages d’Agnès : une autobiographie filmée où elle retrace sa vie personnelle et artistique à travers celle des autres.

 Le film est récompensé du César du meilleur documentaire en 2009. Sa rencontre avec l’artiste JR la mène sur les routes de France pour le documentaire Visages, Villages sorti en 2017. La même année, elle est la première réalisatrice à recevoir un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. Son dernier long-métrage Varda par Agnès, diffusé en mars 2019 quelques jours avant sa mort, revisite ses inspirations et sa filmographie. Agnès Varda est décédée le 29 mars 2019 à Paris.

Jeanne Ferron
2022



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Jeanne Ferron

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