1888

Dossier : les bains et lavoirs publics

Date de publication : 02/05/2022

Si aujourd’hui la quasi totalité des logements dispose de leur propre douche ou baignoire, cela n’a pas toujours été le cas. Il y a encore quelques décennies, de nombreux Nantais utilisaient des bains publics dont les bâtiments perdurent dans le paysage nantais.


Pendant longtemps, l’hygiène corporelle relevait des autorités publiques. Dès la fin du 18e siècle, le mouvement hygiéniste met en lumière le lien entre environnement de vie et bonne santé, entraînant une évolution des mentalités. Au 19e siècle, l’installation en ville de nouvelles populations, employées dans le secteur industriel et souvent pauvres, ainsi que les avancées scientifiques dans le domaine de la santé, amènent les pouvoirs publics à construire des bains douches en ville. Cette offre gratuite ou à bas coût est en particulier destinée aux plus démunis qui n’ont pas les moyens d’avoir l’équipement nécessaire pour se laver ou nettoyer leur linge chez eux. Ainsi, l’hygiène devient à la fois un enjeu de santé publique et social pour les classes dominantes : elle permet de lutter contre les épidémies et l’insalubrité qui font des ravages dans les quartiers populaires, garantissant ainsi une certaine stabilité sociale.

L’accès à l’hygiène et aux soins : Bains nantais des quais Turenne

L’accès à l’hygiène et aux soins : Bains nantais des quais Turenne

Date du document : 1887

À Nantes, le premier établissement public dédié aux bains ouvre en bord de Loire, sur l’île Feydeau, à la fin du 18e siècle. En parallèle, la population peut aussi se rendre sur des péniches privées stationnées en Loire pour se laver. Les lavoirs et bateaux à laver sont quant à eux nombreux à Nantes, mais ils bénéficient rarement d’une alimentation en eau chaude.

En 1851, la loi du 3 février cherche à inciter les communes à faire construire des établissements de bains et lavoirs par l’attribution d’aides financières de l’État. Cette mesure s’inscrit dans un contexte national marqué par le souvenir des épidémies de choléra de la première moitié du siècle. La toute jeune Seconde République se dote alors d’une administration de l’hygiène publique et fait voter des lois pour lutter contre l’insalubrité, mais dont l’efficacité reste limitée.

À Nantes, les autorités municipales se saisissent de cette question. D’un part, des mesures sont prises pour lutter contre les logements insalubres et mettre en place un système de distribution des eaux de la Loire pour l’ensemble de la population nantaise. D’autre part, la municipalité nantaise bénéficie d’une subvention de l’État pour la construction d’un nouvel établissement de bains-lavoirs, le long de l’actuelle allée Baco. Il ouvre ses portes en 1860 et propose un service de lavage du corps et de nettoyage du linge. Ce projet sera suivi par d’autres, qui seront mis en œuvre seulement au milieu du 20e siècle par manque de moyens financiers.

Carte des bains et lavoirs publics de Nantes

Carte des bains et lavoirs publics de Nantes

Date du document : 06/2023

Avec la construction des grands ensembles à Bellevue, Malakoff ou encore dans les quartiers nord, les Nantais ont alors accès à des logements équipés de salles de bains. Parallèlement, la machine à laver se popularise et entre dans les foyers. Les bains-douches et les lavoirs perdent alors de leur utilité. Ils ferment leurs portes progressivement entre 1966 et 1985. Les bains-douches du quai Baco sont les derniers à maintenir leurs activités avant qu’elles ne soient transférées en 2019 dans l’espace Agnès Varda aux côtés du restaurant social Pierre Landais.

Pour en savoir plus sur l’histoire des bains publics, Nantes Patrimonia vous propose de découvrir une série d’articles évoquant les établissements de bains nantais :
> Établissements de bains sur péniches
> Bateaux-lavoirs sur la Loire
> Anciens bains Jourdain
> Anciens bains-lavoirs de la Madeleine
> Anciens bains-douches Jules-Bréchoir
> Anciens bains publics de Prinquiau
> Anciens bains-lavoirs Dupleix
> Anciens bains-lavoirs de la rue Noire

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