Usine des eaux de la Roche
La Régie de l’eau de Nantes Métropole, située boulevard Sébastopol est une des plus anciennes industries nantaises encore en activité. Depuis sa construction au cours du 4e quart du 19e siècle, l’usine est en constante adaptation pour garantir le meilleur service d’eau à la ville.
Nantes et le service des eaux
Jusqu’au 19e siècle, les Nantais s’approvisionnaient en eau potable en la puisant dans des puits privés et publics de la ville, ou bien en l’achetant. En 1854, la Compagnie Générale des Eaux met en place rue d'Auvours un système de réservoirs d’eau. On y filtre partiellement l'eau puisée dans la Loire quai de Richebourg. Cependant, la taille des trois réservoirs ne permet pas de distribuer un débit d’eau journalier suffisant pour chaque habitant. En 1892, le Conseil municipal décide de déplacer la prise d’eau et de construire une nouvelle usine au lieu-dit de la Roche, capable de distribuer une eau de meilleure qualité et en quantité suffisante. Un service municipal des Eaux est créé en 1895, la tenue de la Roche est achetée en 1896 et l’usine mise en fonctionnement en 1898. Entre 1900 et 1902, un autre réservoir d’une capacité de 20 000 mètres cubes est construit dans le quartier de la Contrie, sur la commune de Chantenay.
Histoire de l’usine entre 1898 et 1970
La première usine de la Roche de 1898 est alimentée par une machine à vapeur de fabrication Brissonneau-Lotz dite « la Grand’mère ». Le bâtiment est constitué d'une ossature métallique avec un remplissage brique. Il est constituée de trois nefs couvertes de toits à deux pans, dont la nef centrale dépasse en longueur les deux latérales.
Usine des eaux de la Roche
Date du document : 1903
L’usine applique toutes les étapes d’acheminement de l'eau : du pompage à la distribution, en passant par le filtrage ou pompage, filtrage et distribution. En 1899, elle produit 12 000 mètres cubes par jour. Quatre ans plus tard, l’usine est électrifiée, un ouvrage de protection est construit sur la prise d’eau en Loire et une nouvelle nef est édifiée pour abriter le deuxième groupe de machines moteurs. La production passe à 20 000 mètres cubes par jour.
L’usine n’a de cesse de s’agrandir et se moderniser pour répondre aux besoins de la population : deuxième conduite de refoulement vers les réservoirs de la Contrie (1907), second groupe de bassins dégrossisseurs et filtrants sur le site contigu de la Gélinière (1909), installation d’un troisième groupe de machines moteurs (1912), construction d’un relais élévatoire en bord de Loire pour améliorer le puisage (1930), mise en place du système « Door-Oliver » pour la floculation et la décantation par l’entreprise André Frères (1933), début des travaux pour une troisième conduite de refoulement vers la Contrie (1936).
Bassins filtrants de l'usine de la Roche
Date du document : 1934
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, l’usine produit 40 000 mètres cubes par jour. La Ville envisage de nouveaux travaux de modernisation mais ils sont stoppés par l’occupation allemande. En mai et juin 1944, l’usine est en partie détruite par les bombardements anglo-américains. Un bateau-refouleur du service des Ponts et Chaussées est mis en place le 18 juin 1944 pour remplacer l’usine hors service mais ce dernier est sabordé le 11 août par l’armée allemande avant leur évacuation de Nantes.
Usine des eaux de la Roche après bombardements
Date du document : 26-03-1945
À l’automne 1944, les travaux de reconstruction débutent. Les besoins augmentant constamment, entre 1972 et 1983, deux nouveaux groupes filtrants à sable sont réalisés d’une capacité respective de 160 000 mètres cubes et 120 000 mètres cubes journaliers. En 1989, une nouvelle prise d’eau en Loire à Mauves est construite et en 1991, les installations sont informatisées.
Photographie aérienne de l'usine des eaux de la Roche
Date du document : 1956
De cette longue histoire, il subsiste le bâtiment principal des années 1950, où se situait la salle de contrôle et la salle des machines. La forme de l’édifice s’inscrit dans le mouvement architectural de l’après-guerre : volumes géométriques, toiture terrasse, grandes baies rectangulaires.
Usine des eaux de la Roche
Date du document : 14-02-2010
La reconstruction de 2014-2020
Aujourd’hui, l’usine de la Roche produit par jour 110 millions de litres d’eau potable. Cette eau est consommée par les habitants de l’agglomération nantaise mais aussi des foyers nazairiens et baulois. L’usine d’eau potable de Nantes Métropole couvre les besoins de 85% des habitants de la métropole et de 45% des habitants de la Loire-Atlantique.
En 2014, un grand chantier de rénovation et construction a été engagé. L’objectif des travaux d’un coût total d’environ 83 millions d’euros est d’augmenter la production de l’usine de 50%. La première étape terminée en 2016 consistait à boucher l’ancien canal et remplacer les trois bassins de décantation par un seul bloc composé de quatre filtres. Un nouveau bâtiment d’exploitation est aussi construit où prend place la nouvelle salle de commandes.
La deuxième étape est la réalisation d’un nouveau bâtiment de pompage de l’eau traitée. Un autre bâtiment remplacera également les filtres à sables actuel. De plus, un nouveau traitement de l’eau par UV sera aussi mis en place pour un meilleur filtrage de l’eau. Enfin la dernière étape consistera en l’aménagement de surface du site pour un meilleur accès piétonnier.
Anaïs Mailet
Direction du patrimoine et de l’archéologie, Ville de Nantes/Nantes Métropole
2020
Album « Usine des eaux de la Roche »
En bref ...
Localisation : Seattle (boulevard de), NANTES
Date de construction : 1878
Typologie : architecture industrielle
En savoir plus
Webographie
Site metropole.nantes.fr : présentation projet de modernisation
Ressources Archives de Nantes
La piscine de la Roche, un état sanitaire alarmant en 1950
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Contributeurs
Rédaction d'article :
Anaïs Mailet
Anecdote :
Noémie Boulay
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