
Benjamin Péret (1899 – 1959)
Au cœur du mouvement surréaliste, Benjamin Péret tente dans ses écrits de lier poésie et politique, en mêlant révolte et créativité.
Une rencontre prolifique avec les surréalistes
Benjamin Péret passe son enfance à Nantes et prépare les Arts et métiers à l'École Livet. Il s’engage dans l’armée en 1916 et termine la guerre en Lorraine. Après sa démobilisation, il travaille successivement pour plusieurs journaux : au Populaire de Nantes, au Matin, puis à Paris au Petit Parisien et au Journal. Dès 1919, il rencontre dans la capitale les animateurs de la revue Littérature, André Breton, Louis Aragon et Paul Éluard, et participe au mouvement Dada, fondé dés 1916 par Tristan Tzara à Zurich. En 1921, il publie son premier recueil poétique, Le Passager du transatlantique, qui est illustré par Jean Arp, le cofondateur du mouvement Dada. En 1924, il adhère au mouvement surréaliste dès sa création, et au Parti communiste dès 1926, puis il passe dans l’opposition trotskiste et publie des articles dans Le Minotaure, une revue d’inspiration surréaliste.
Le début d’une succession de voyages
En 1925, il est licencié après avoir envoyé une lettre virulente à l’écrivain Paul Claudel, alors ambassadeur de France au Japon. Il devient ensuite rédacteur à L’Humanité et tient une rubrique cinématographique de septembre 1925 à décembre 1926, où il publie des articles antimilitaristes et anticléricaux.
En 1928, il écrit un ouvrage, Les Rouilles encagées, basé sur une contrepèterie, et qui est immédiatement censuré pendant sa publication. Un tirage limité ne sera effectué qu’en 1954.
Il épouse la cantatrice brésilienne Elsie Houston, et part au Brésil en 1929, où il exerce la profession de correcteur d’imprimerie, tout en animant la Ligue communiste dans le pays. Il y est incarcéré, puis expulsé en 1931 à cause de ses activités politiques.
Un engagement à la fois politique et littéraire
En 1936, il rompt avec le Parti communiste et s’engage dans les rangs anarchistes en Espagne. Il soutient le gouvernement républicain, mais il est atteint de la dysenterie et revient en France en 1937. De retour à Paris, il travaille en tant que correcteur de presse. En 1940, il est mobilisé à Nantes et arrêté en mai 1940 pour « activités subversives ». Une fois libéré, il parvient à rejoindre Marseille en 1941 et part pour le Mexique où il reste pendant huit ans et travaille à la Revue de l’Institut Français d’Amérique Latine. Il y découvre l’art maya et les mythes et légendes des sociétés précolombiennes.
De retour à Paris, il tente sans succès de reconstituer avec André Breton le groupe surréaliste d’avant-guerre. Il écrit pour des revues surréalistes, et se positionne pour la décolonisation et la critique du stalinisme. En 1945, il publie Le Déshonneur des poètes, un pamphlet qui prône la force de l’imaginaire dans l’écriture du poète, en réponse à L’honneur des poètes, rédigé par Pierre Seghers, Paul Éluard et Jean Lescure, et publié clandestinement en 1943 par les Éditions de Minuit, dans le cadre de la Résistance.
Chloé Voirin
Bibliothèque municipale
2019
En savoir plus
Bibliographie
Goutier Jean-Michel, Benjamin Péret, Les Plumes du temps, 1982
Spiteri Richard, Benjamin Péret : travail en chantier, l’Harmattan, Paris, 2017
Webographie
Benjamin Péret à la Bibliothèque municipale
Association des Amis de Benjamin Péret
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Rédaction d'article :
Chloé Voirin
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