Née au 19e siècle, la place de la Chênaie devient le coeur du quartier du Haut-Chantenay. On y prend le tramway, on y fréquente le marché ou les fêtes. En 1902, le maire de Chantenay Paul Griveaud la baptise place Emile Zola, en hommage au grand écrivain et à l'homme politique défenseur de Dreyfus.
Cœur de l’ancien Haut-Chantenay, la place Emile-Zola réalise la jonction entre les tissus très différents des anciens villages de la Fournillière et de Grillaud, de l’ancien quartier des conserveries de la Ville-en-Bois, de l’ensemble paroissial Saint-Clair et du boulevard de ceinture achevé en 1895.
Au début du 19e siècle, la Chenée est un simple lieu-dit dont la toponymie rappelle les bosquets de chênes environnants. Le plan d’aménagement urbain qui accompagne l’édification de l’église Saint-Clair à partir de 1854 entraîne le percement de nouvelles rues dont le croisement dessine la future place.
Place Emile-Zola vue depuis le boulevard Pasteur
Date du document : vers 1910
Place Emile-Zola vue depuis le boulevard Pasteur
Date du document : vers 1910
La place au début du 20e siècle ; au fond, le Chalet suisse, maison de maître du milieu du 19e siècle, qui connaît son apogée en tant que lieu de plaisir dans l’entre-deux-guerres. Il est démoli en 2007.
Auteur(s) : Artaud-Nozais (éditeur)
Droit de diffusion : Communication libre, reproduction soumise à autorisation
La place au début du 20e siècle ; au fond, le Chalet suisse, maison de maître du milieu du 19e siècle, qui connaît son apogée en tant que lieu de plaisir dans l’entre-deux-guerres. Il est démoli en 2007.
Auteur(s) : Artaud-Nozais (éditeur)
Droit de diffusion : Communication libre, reproduction soumise à autorisation
L’ouverture du boulevard de ceinture à la fin du 19e siècle lui donne sa forme définitive, à l’intersection des futurs boulevards de l’Egalité, de la Fraternité et Pasteur. La conception et la forme de la place ne résultent d’aucun projet architectural notable mais sa formation a pour conséquence de déplacer le pôle urbain du quartier, implanté auparavant autour de l’église Saint-Clair. L’édification du « Chalet Suisse » en 1887, le terminus de la ligne de tramway à partir de 1896, la création du marché en 1900, l’ouverture de l’école de garçons du boulevard de la Fraternité en 1904 ainsi que le déroulement de nombreuses fêtes font alors de la place un des pôles essentiels de la vie sociale et festive du Haut-Chantenay.
Place Emile-Zola vers la rue Nicolas-Appert et le boulevard Pasteur
Date du document : vers 1960
Place Emile-Zola vers la rue Nicolas-Appert et le boulevard Pasteur
Date du document : vers 1960
Droit de diffusion : Communication libre, reproduction libre
Chantenay : première commune de France à honorer la mémoire d'Emile Zola
Le 19 octobre 1902, un mois après le décès de l’écrivain, la place de la Chênaie devient la place Emile-Zola, alors que les échos de l’affaire Dreyfus résonnent encore. « Le nom de la Chênaie découle de la tradition et vient de ce qu’autrefois, il existait à cet emplacement un bois planté de chênes d’où le nom de Chenée qui par corruption est devenue Chênaie. Ce nom auquel aucun souvenir intéressant ne se rattache, est d’une indifférence complète et il n’y a aucune raison de le conserver. Le nom d’Emile Zola, au contraire, rappellera à tous, non seulement l’écrivain puissant et fécond (…) mais aussi l’homme courageux entre tous qui entièrement possédé par le sentiment de justice et de vérité, n’a pas craint d’écrire l’admirable lettre « J’accuse ». (…) En donnant son nom à une des places de la ville, la population laborieuse de Chantenay s’honorera elle-même car elle honorera un homme dont la vie tout entière a été consacrée au travail, à la justice et à la vérité », déclare le radical-socialiste, Paul Griveaud qui est le premier maire de France à donner ce nom à une place publique. Ce choix résulte en effet d’une volonté de la municipalité d’affirmer son identité urbaine et idéologique face aux édiles nantais conservateurs et annexionnistes.
Place Emile-Zola
Date du document : 03-04-2013
Place Emile-Zola
Date du document : 03-04-2013
La place Emile-Zola vue depuis le boulevard de la Fraternité vers le boulevard Pasteur.
Droit de diffusion : Communication libre, reproduction libre
À partir de 1901, une révision massive de la toponymie locale a, en effet, été entreprise afin d’essaimer des repères républicains sur toute la commune. La nouvelle municipalité avait amorcé ce changement en attribuant la devise républicaine aux trois tronçons du boulevard de ceinture qui traversent la commune. Les nouvelles dénominations doivent non seulement honorer la République mais aussi la science et les progrès techniques.
Nathalie Barré
Archives de Nantes
2013
Anecdote : Station Chesnaie
Au début du 19e siècle, la Chenée est un simple lieu-dit dont la toponymie rappelle les bosquets de chênes environnants. Le 19 octobre 1902, un mois après le décès de l’écrivain, la place de la Chênaie devient la place Émile-Zola, alors que les échos...
Témoignage (1/3) : Une place commerçante
« Nous sommes venus habiter dans le quartier Zola en 1929. Ma mère a tenu une petite épicerie, rue des Renardières en face du « Chalet Suisse » où j’ai habité jusqu’à mon mariage en 1951. Après la guerre, il y avait de nombreux commerces sur la place et dans les rues environnantes : deux poissonneries, un magasin de meubles, une droguerie, une mercerie, une herboristerie… Tout ça a disparu et aujourd’hui, chacun sait que la place Zola est devenue la place des banques ! Dans les années 50, il n’y avait que le Crédit mutuel qui avait une permanence dans un local à Saint-Clair. La place était aussi le terminus du tramway qui arrivait du boulevard Pasteur. Une fois arrivé, il se dirigeait vers le boulevard de la Fraternité, puis vers le boulevard de l’Égalité afin de se remettre en position de départ devant le bureau de tabac. Le tramway créait beaucoup d’animation à certaines heures quand tout le monde descendait et repartait à pied dans toutes les directions. A l’emplacement du parking actuel entre la place Zola et la rue Danton, on comptait deux épiceries, un cordonnier, un entrepôt, un magasin d’électricité, une clinique d’accouchement, un fleuriste et l’école Saint-Clair avec sa salle de sport et de spectacle située rue Danton. »
Propos de Louis Boissel recueillis par les Archives de Nantes et le groupe mémoire du quartier Dervallières -Zola en 2012 dans le cadre de la collection "Quartiers, à vos mémoires"
Témoignage (2/3) : Une place commerçante
« Maintenant, la place Zola, c’est la place des banques. Toutes ces banques ont remplacé un commerce. La BPBA a remplacé une poissonnerie, le Crédit agricole, un marchand de meubles et la Banque de Bretagne, une teinturerie. A côté d’Intermarché, une agence immobilière s’est installée à la place d’une charcuterie. Sur le haut du boulevard Pasteur, il y avait « Le petit pêcheur » où tous les pêcheurs du quartier allaient s’approvisionner en gaules, en vers… Aujourd’hui, c’est un assureur et à la place de la Caisse d’Epargne, c’était une station-service. »
Propos de Marie-Claire Batard recueillis par les Archives de Nantes et le groupe mémoire du quartier Dervallières - Zola en 2012 dans le cadre de la collection "Quartiers, à vos mémoires"
Anecdote : Station Chesnaie
Au début du 19e siècle, la Chenée est un simple lieu-dit dont la toponymie rappelle les bosquets de chênes environnants. Le 19 octobre 1902, un mois après le décès de l’écrivain, la place de la Chênaie devient la place Émile-Zola, alors que les échos de l’affaire Dreyfus résonnent encore. Ce choix ne laisse pas indifférents les édiles nantais qui, dans leur volonté d'annexer la commune de Chantenay, soutiennent le refus de la compagnie de tramway d'opérer le changement de dénomination sur ses plaques de voitures. Ainsi pendant de longues années, les usagers ont dû descendre au terminus « Chesnaie » pour se rendre place Émile-Zola…
Nathalie Barré, 2013
Témoignage (3/3) : Une place commerçante
« Nous sommes venus habiter dans le quartier Zola en 1929. Ma mère a tenu une petite épicerie, rue des Renardières en face du « Chalet Suisse » où j’ai habité jusqu’à mon mariage en 1951. Après la guerre, il y avait de nombreux commerces sur la place et dans les rues environnantes : deux poissonneries, un magasin de meubles, une droguerie, une mercerie, une herboristerie… Tout ça a disparu et aujourd’hui, chacun sait que la place Zola est devenue la place des banques ! Dans les années 50, il n’y avait que le Crédit mutuel qui avait une permanence dans un local à Saint-Clair. La place était aussi le terminus du tramway qui arrivait du boulevard Pasteur. Une fois arrivé, il se dirigeait vers le boulevard de la Fraternité, puis vers le boulevard de l’Égalité afin de se remettre en position de départ devant le bureau de tabac. Le tramway créait beaucoup d’animation à certaines heures quand tout le monde descendait et repartait à pied dans toutes les directions. A l’emplacement du parking actuel entre la place Zola et la rue Danton, on comptait deux épiceries, un cordonnier, un entrepôt, un magasin d’électricité, une clinique d’accouchement, un fleuriste et l’école Saint-Clair avec sa salle de sport et de spectacle située rue Danton. »
Propos de Louis Boissel recueillis par les Archives de Nantes et le groupe mémoire du quartier Dervallières - Zola en 2012 dans le cadre de la collection "Quartiers, à vos mémoires"
Témoignage (1/3) : Une place commerçante
« Nous sommes venus habiter dans le quartier Zola en 1929. Ma mère a tenu une petite épicerie, rue des Renardières en face du « Chalet Suisse » où j’ai habité jusqu’à mon mariage en 1951. Après la guerre, il y avait de nombreux commerces sur la place...
Louis Boissel
Témoignage (2/3) : Une place commerçante
« Maintenant, la place Zola, c’est la place des banques. Toutes ces banques ont remplacé un commerce. La BPBA a remplacé une poissonnerie, le Crédit agricole, un marchand de meubles et la Banque de Bretagne, une teinturerie. A côté d’Intermarché, une...
Témoignage (3/3) : Une place commerçante
« Nous sommes venus habiter dans le quartier Zola en 1929. Ma mère a tenu une petite épicerie, rue des Renardières en face du « Chalet Suisse » où j’ai habité jusqu’à mon mariage en 1951. Après la guerre, il y avait de nombreux commerces sur la place...
Témoignage (1/3) : Une place commerçante
« Nous sommes venus habiter dans le quartier Zola en 1929. Ma mère a tenu une petite épicerie, rue des Renardières en face du « Chalet Suisse » où j’ai habité jusqu’à mon mariage en 1951. Après la guerre, il y avait de nombreux commerces sur la place et dans les rues environnantes : deux poissonneries, un magasin de meubles, une droguerie, une mercerie, une herboristerie… Tout ça a disparu et aujourd’hui, chacun sait que la place Zola est devenue la place des banques ! Dans les années 50, il n’y avait que le Crédit mutuel qui avait une permanence dans un local à Saint-Clair. La place était aussi le terminus du tramway qui arrivait du boulevard Pasteur. Une fois arrivé, il se dirigeait vers le boulevard de la Fraternité, puis vers le boulevard de l’Égalité afin de se remettre en position de départ devant le bureau de tabac. Le tramway créait beaucoup d’animation à certaines heures quand tout le monde descendait et repartait à pied dans toutes les directions. A l’emplacement du parking actuel entre la place Zola et la rue Danton, on comptait deux épiceries, un cordonnier, un entrepôt, un magasin d’électricité, une clinique d’accouchement, un fleuriste et l’école Saint-Clair avec sa salle de sport et de spectacle située rue Danton. »
Propos de Louis Boissel recueillis par les Archives de Nantes et le groupe mémoire du quartier Dervallières -Zola en 2012 dans le cadre de la collection "Quartiers, à vos mémoires"
Témoignage (2/3) : Une place commerçante
« Maintenant, la place Zola, c’est la place des banques. Toutes ces banques ont remplacé un commerce. La BPBA a remplacé une poissonnerie, le Crédit agricole, un marchand de meubles et la Banque de Bretagne, une teinturerie. A côté d’Intermarché, une agence immobilière s’est installée à la place d’une charcuterie. Sur le haut du boulevard Pasteur, il y avait « Le petit pêcheur » où tous les pêcheurs du quartier allaient s’approvisionner en gaules, en vers… Aujourd’hui, c’est un assureur et à la place de la Caisse d’Epargne, c’était une station-service. »
Propos de Marie-Claire Batard recueillis par les Archives de Nantes et le groupe mémoire du quartier Dervallières - Zola en 2012 dans le cadre de la collection "Quartiers, à vos mémoires"
Anecdote : Station Chesnaie
Au début du 19e siècle, la Chenée est un simple lieu-dit dont la toponymie rappelle les bosquets de chênes environnants. Le 19 octobre 1902, un mois après le décès de l’écrivain, la place de la Chênaie devient la place Émile-Zola, alors que les échos de l’affaire Dreyfus résonnent encore. Ce choix ne laisse pas indifférents les édiles nantais qui, dans leur volonté d'annexer la commune de Chantenay, soutiennent le refus de la compagnie de tramway d'opérer le changement de dénomination sur ses plaques de voitures. Ainsi pendant de longues années, les usagers ont dû descendre au terminus « Chesnaie » pour se rendre place Émile-Zola…
Nathalie Barré, 2013
Témoignage (3/3) : Une place commerçante
« Nous sommes venus habiter dans le quartier Zola en 1929. Ma mère a tenu une petite épicerie, rue des Renardières en face du « Chalet Suisse » où j’ai habité jusqu’à mon mariage en 1951. Après la guerre, il y avait de nombreux commerces sur la place et dans les rues environnantes : deux poissonneries, un magasin de meubles, une droguerie, une mercerie, une herboristerie… Tout ça a disparu et aujourd’hui, chacun sait que la place Zola est devenue la place des banques ! Dans les années 50, il n’y avait que le Crédit mutuel qui avait une permanence dans un local à Saint-Clair. La place était aussi le terminus du tramway qui arrivait du boulevard Pasteur. Une fois arrivé, il se dirigeait vers le boulevard de la Fraternité, puis vers le boulevard de l’Égalité afin de se remettre en position de départ devant le bureau de tabac. Le tramway créait beaucoup d’animation à certaines heures quand tout le monde descendait et repartait à pied dans toutes les directions. A l’emplacement du parking actuel entre la place Zola et la rue Danton, on comptait deux épiceries, un cordonnier, un entrepôt, un magasin d’électricité, une clinique d’accouchement, un fleuriste et l’école Saint-Clair avec sa salle de sport et de spectacle située rue Danton. »
Propos de Louis Boissel recueillis par les Archives de Nantes et le groupe mémoire du quartier Dervallières - Zola en 2012 dans le cadre de la collection "Quartiers, à vos mémoires"
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Bibliographie
Archives municipales de Nantes, Autour de la place Emile-Zola, Ville de Nantes, Nantes, 2013 (coll. Quartiers à vos mémoires)
Archives municipales de Nantes, Le Chantenay de Griveaud, Ville de Nantes, Nantes, 2004
Pinson Daniel, Chantenay : l'indépendance confisquée d'une ville ouvrière, Arts-Culture-Loisirs, Nantes, 1982
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