Petit lycée de Chantenay, puis Trempolino
Le 51 boulevard de l'Egalité a connu plusieurs vies : il a vu naître le petit lycée de Chantenay en 1911 dont l'histoire s'est poursuivie à quelques encablures, le long du boulevard Coty. Les anciens de Zola et de Chantenay s'y sont un temps retrouvés. Les fondateurs de Trempolino y ont joué leurs premières notes. ... Aujourd'hui, il n'y a plus que le souvenir de cette histoire.
En 1911, le proviseur du lycée de Nantes (futur lycée Clemenceau), Jean Barou, ne fait pas mystère, dans un contexte de concurrence exacerbée avec l’enseignement catholique, de sa volonté d’expansion dans les quartiers en plein développement de l’ouest de la ville. Il trouve une oreille attentive auprès du maire nouvellement élu Paul Bellamy qui se met aussitôt à la recherche d’un site susceptible d’accueillir au plus vite et à moindre frais le nouvel établissement.
Un lycée public à l'ouest de la ville
La perle rare est dénichée au numéro 51 du boulevard de l’Égalité : une propriété de plus de 4 000 m2 avec deux bâtiments en équerre et un vaste jardin, récemment léguée « aux pauvres de Nantes » que le bureau de bienfaisance serait prêt à louer. Les travaux sont votés au conseil municipal du 11 mai 1911 et aussitôt entrepris pour que l’annexe puisse fonctionner à partir du mois d’octobre. Cette dernière débute modestement avec deux classes primaires et une douzaine d’élèves.
En 1920, sur les instances du ministère de l’Instruction publique, la Ville décide de racheter l’immeuble au bureau de bienfaisance. L’annexe de Chantenay compte alors autour de soixante-dix élèves. Au début des années 1930, les effectifs ayant plus que doublé, un projet d’agrandissement est mis à l’étude. Le projet est bloqué quand la guerre survient. En 1949, la situation est inchangée comme en témoigne l’adjoint à l’enseignement : « les bâtiments du lycée annexe de Chantenay sont particulièrement vétustes. Malgré la construction de baraquements en bois, (…) l’emplacement réservé aux 329 élèves est, depuis plusieurs années déjà, beaucoup trop restreint ».
Des méthodes pédagogiques innovantes
Malgré ses problèmes récurrents de locaux, l’annexe chantenaysienne est, depuis l’après-guerre un lycée pilote où l’on expérimente des méthodes pédagogiques innovantes. Devançant les orientations du plan Langevin-Wallon (1947) qui prône une école nouvelle et des méthodes actives faisant de l’élève un acteur et un citoyen capable de prendre des initiatives, l’annexe se dote dès la rentrée 1945 d’une « sixième nouvelle ».
Un nouveau site pour le petit lycée
A partir de 1950, le transfert de l’établissement est préféré à son extension. La municipalité acquiert l’ancienne résidence du maire de Nantes, située au 66 de la rue Amiral-du-Chaffault, comportant un hôtel particulier de vingt-deux pièces et un parc boisé de 11 000 m2. L’ensemble est cédé gratuitement à l’État, à condition que celui-ci prenne seul en charge la construction du nouvel établissement. C’est désormais de l’autre côté du futur boulevard René-Coty que s’écrit l’histoire du lycée de Chantenay. Les premières classes sont mises en service en 1953. Quatre ans plus tard, le petit lycée devient indépendant sous le nom de Jules-Verne et l’annexe de Chantenay lui est affectée. En 1966, ce dernier est érigé en CES, collège d’enseignement secondaire après la fermeture progressive des classes primaires et enfantines amorcée depuis 1960.
Des locaux transformés en équipement social et associatif
Une fois désaffectés, les anciens locaux du boulevard de l’Égalité servent de crèche provisoire en attendant l’achèvement des travaux de la crèche municipale des Réformes. À partir des années 1970, la mairie dédie les lieux à un équipement social qui accueille le Club Zola du 3e âge, le Club des Vieux de France de Chantenay, l’Association préventive Nantes-Ouest et les Éclaireurs et Éclaireuses de France.
La cour et les bâtiment de Trempolino, ancien petit lycée de Chantenay, boulevard de l'Egalité
Date du document : 15-09-2011
Les débuts de Trempolino
Le 25 juin 1990, « afin de promouvoir le rock et les autres pratiques musicales des jeunes sur l’agglomération », le conseil municipal de Nantes approuve à l’unanimité les statuts de l’association intercommunale Trempolino. Les locaux désaffectés du 51, boulevard de l’Égalité lui sont alors attribués.
Slogan peint sur le mur d'enceinte de Trempolino au moment de la crise de l'intermittence du spectacle, boulevard Léon-Jouhaux
Date du document : 22-10-2010
Lorsque l’équipe de Trempolino emménage en juillet 1990, elle croise le dernier occupant des lieux, un club d’amateurs de billard. Le nouvel équipement culturel est officiellement inauguré le 21 décembre 1990. Vingt ans plus tard, Trempolino quitte les lieux pour rejoindre la Fabrique sur l’Île de Nantes.
Préfabriqué ayant abrité la cafétaria de Trempolino
Date du document : 15-09-2011
En 2016, les locaux sont abattus afin de laisser la place à un immeuble d'habitation et de services qui se déploie de façon circulaire autour de la cour de l'ancien petit lycée.
Philippe Bouglé
Groupe Mémoire
2013
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Bibliographie
Archives de Nantes, Autour de la place Émile-Zola, Ville de Nantes, Nantes, 2013 (coll. Quartiers à vos mémoires)
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Rédaction d'article :
Philippe Bouglé
Témoignage :
Vincent Priou, Odette Rabu, Nicole Croix , ,
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