Bandeau
Grue grise 25 rue de la Grange-au-Loup

1392

Pont Saint-Mihiel


Le pont Saint-Mihiel enjambe l’Erdre. Il permet de relier la place Chateaubriand à la place de la Bonde. Il est le trait d’union entre le quartier Hauts-Pavés-Saint-Félix et celui de Malakoff-Saint-Donatien.

Les plans du pont Saint-Mihiel actuel furent dressés par l’entreprise de M. Charrière. Il présente le projet comme un pont métallique continu à trois travées, long d’environ 30 mètres et large de 10. Le tablier métallique est en acier, il repose sur deux piles et deux culées en maçonnerie.

Avant la construction de la première passerelle à la fin du 19e siècle, il n’existe aucun moyen de franchir l’Erdre entre le pont Barbin et le pont Morand. Ces deux ponts sont éloignés d’1 kilomètre l’un de l’autre, ce qui en ville représente une distance importante lorsqu’on se déplace à pied ou en véhicule à traction animale. Par conséquent les habitants des deux rives réclamaient depuis longtemps un pont charretier pour faciliter les communications.

Passerelle de Versailles sur l’Erdre, à l’emplacement de l’actuel pont Saint-Mihiel

Passerelle de Versailles sur l’Erdre, à l’emplacement de l’actuel pont Saint-Mihiel

Date du document : sans date

En 1874, le service de la voirie propose la construction d’un pont à cet emplacement, mais rien n’est fait par la mairie. L’année suivante, face au manque de réactivité de la Ville, les habitants décident de financer eux-mêmes la construction d’une passerelle en bois.

En 1892, la passerelle est déjà obsolète car trop vétuste : la nécessité de sa reconstruction est admise par la municipalité. Débute alors une campagne ardente pour la construction d’un nouveau pont auprès des particuliers et des élus. Elle est conduite par Jules Polo, soutenu par le conseiller municipal Thouvenin. Au cours des deux années suivantes, ce dernier propose au conseil plusieurs projets de ponts, tous étudiés par la ville qui hésite devant le coût important d’une telle construction. Les élus estiment que les bénéfices apportés par la construction d’un pont à cet endroit ne sont pas suffisants pour justifier une telle dépense. En 1894, l’ingénieur des Ponts et Chaussées, avec le soutien du conseil municipal, demande à ce que la hauteur du pont soit revue à la hausse pour ne pas gêner la navigation fluviale. Cela entraînerait un surcoût et des modifications sur les édifices alentours et risquerait de faire abandonner tout projet de pont charretier.

Dès le lendemain de cette décision, les habitants du quartier se sont alarmés et ont protesté. En février, ils décidèrent d’adresser une pétition au ministre des Travaux publics pour défendre leurs intérêts. Mais le 27 décembre 1894, la Ville annonce la construction prochaine d’une passerelle métallique pour piétons dont la durée de vie prévue est de 100 ans.

Jules Polo fait en sorte de devancer le chantier en menant une souscription auprès des habitants pour la construction d’une nouvelle passerelle en bois, d’une durée de vie estimée à 15 ans, sans participation de la mairie.

Passerelle en bois qui a précédé le pont Saint-Mihiel

Passerelle en bois qui a précédé le pont Saint-Mihiel

Date du document : sans date

Heureuse d’économiser la construction d’une passerelle métallique, la Ville décide d’abandonner son projet au profit de celui financé par les habitants mais qui ne peut être qu’une solution provisoire. Les riverains peuvent donc toujours espérer la construction d’un véritable pont.

En 1911 la passerelle est en mauvais état : il faut songer à la remplacer.

Pont Saint-Mihiel, vu depuis le quai Barbusse

Pont Saint-Mihiel, vu depuis le quai Barbusse

Date du document : 28-05-1948

La Ville, dans un contexte financier plus favorable, décide la construction d’un pont pour 198 000 francs et en confie la réalisation à l’entreprise Charrière. Le pont est achevé en 1913.

Pont Saint-Mihiel

Pont Saint-Mihiel

Date du document : sans date

Au départ, les habitants souhaitèrent appeler le pont Saint-Mihiel, « pont Polo » en l’honneur de celui qui a défendu leurs intérêts. Mais le pont ne fut nommé qu’après 1914. À cette époque, les villes épargnées par les combats de la Première Guerre mondiale choisissent des villes de l’Est touchées par la guerre comme filleules. Nantes avait choisi Saint-Mihiel. Ce nom fut donné au pont pour rappeler ce souvenir.

Pont de Saint-Mihiel sur l’Erdre

Pont de Saint-Mihiel sur l’Erdre

Date du document :

Auparavant, les deux passerelles portèrent le nom de passerelle de Versailles ou de passerelle Barbin, en référence à leur environnement géographique et urbain.

Antoine Pouponneau
Archives de Nantes
2014

Aucune proposition d'enrichissement pour l'article n'a été validée pour l'instant.

En bref...

Date de construction : 1913

Auteur de l'oeuvre : Charrière

Typologie : architecture civile publique et génie civil

En savoir plus

Pages liées

Dossier Histoire des ponts de la Loire

Tags

Erdre Hauts Pavés - Saint Félix Malakoff - Saint-Donatien Passerelle Pont

Contributeurs

Rédaction d'article :

Antoine Pouponneau

Vous aimerez aussi

Jusqu’en 1925, Nantes possède trois établissements de bains-douches municipaux : rue de la Maison-Rouge, rue Dupleix et celui de l’asile de nuit, rue de la Pelleterie. En 1903,...

Contributeur(s) :Sophie Audoux

Date de publication : 07/06/2023

531

Gaz

Société et culture

En 1837, la Compagnie européenne du gaz, basée à Londres inaugure une usine de production quai des Tanneurs.

Contributeur(s) :Pierre Chotard

Date de publication : 25/02/2019

1997

Biscuiterie Nantaise

Architecture et urbanisme/ Les incontournables

La marque BN est un témoin et un acteur de plus de cent ans d’histoire industrielle.

Contributeur(s) :Didier Guyvarc’h

Date de publication : 01/03/2019

11106