Ancien hôpital et parc Broussais
Ouvrant sur la place Gabriel-Trarieux, aux abords de Toutes-Aides, le parc de Broussais et ses bâtiments patrimoniaux sont les témoins d'une histoire qui remonte au milieu du 19e siècle.
Le pensionnat de Toutes-Aides
En 1859, les frères de Ploërmel qui tiennent depuis 9 ans un pensionnat à la Papotière (Doulon), rachètent la propriété des Portes, à proximité immédiate de Nantes. Depuis la loi Falloux qui autorise les congrégations à ouvrir des écoles et à y enseigner, les frères de Ploërmel ont vu leurs effectifs augmenter. Aussi, ils acquièrent « Les Portes » pour y faire construire un imposant établissement destiné à recevoir 200 élèves. Les premiers pensionnaires s'installent en février 1861 et le lieu est officiellement béni le 29 mai de la même année.
Sous l'égide de son directeur, le frère Thaddée, le pensionnat développe ses effectifs. En 1880, on compte 300 élèves. En 1887, l'internat se double d'un externat. En 1895, l'établissement qui a acquis une bonne réputation prépare non seulement au brevet, au baccalauréat mais aussi aux concours d'entrée des écoles d'Hydrographie, des Arts et Métiers et d'Ingénieurs, grâce au développement de l'enseignement technique et professionnel. En 1902, avec la loi qui interdit aux congrégations d'enseigner, les Frères de Ploërmel sont obligés de fermer. Cependant ils obtiennent la réouverture dès 1904 après avoir sécularisé leur établissement. Réouverture de courte durée puisqu'en 1906, les biens sont placés en liquidation.
L'hôpital François-Broussais
Monsieur Machet s'en porte acquéreur mais il les revend en 1910 à la Ville de Nantes qui projette d'y installer l'hôpital militaire. Des travaux de viabilisation sont engagés; les rues sont rendues publiques; puis, le site est cédé au ministère des Armées. Le pensionnat est démoli, à l'exception du bâtiment principal en H. On construit de nouveaux bâtiments pour y accueillir l'administration, la chaufferie, la cuisine, un château d'eau, un service de détenus et d'aliénés, le casernement des infirmiers, un amphithéâtre, la salle des morts, une buanderie, une matelasserie, des ateliers, trois hangars. Après trois ans de travaux, l'hôpital militaire baptisé du nom du médecin François Broussais – médecin de la Révolution, praticien et professeur renommé sous la Restauration – ouvre le 4 juillet 1914.
Hôpital Broussais
Date du document : début du 20e siècle
Pendant le Première Guerre mondiale, le nombre de lits étant insuffisant, on construit une vingtaine de baraques provisoires. En 1940, l'hôpital est réquisitionné par les troupes d'occupation. L'établissement est bombardé en juin 1944 alors qu'il est vide, le détruisant aux trois quarts. Les bâtiments sont reconstruits et l'hôpital militaire fonctionne jusqu'en 1983.
Le projet immobilier et le centre sportif du C.R.E.P.S.
En 1985, la Ville rachète le site avec le projet d'y installer des services administratifs. La Ville procède aux démolitions entre 1986 et 1988. Seuls les deux bâtiments d'entrée donnant sur la place Gabriel-Trarieux sont conservés ainsi que ceux des rues Parmentier et Corentin-Bourveau.
Entrée de l'hôpital Broussais
Date du document : début du 20e siècle
Le terrain laissé à nu est cédé à l'Office Public d'H.L.M., Nantes Habitat, qui y construira en 1991 107 logements. La SCIC SAMO y construit peu après 61 logements sur la pointe est du parc entre les rues Bourveau, des Epinettes et le boulevard Millet. Dans le cadre de ces programmes, des logements mais aussi une résidence pour personnes âgées voient le jour.
La Ville revend l'un des deux pavillons d'entrée, celui du directeur, conservant la conciergerie, son pendant. Outre ce pavillon, la Ville conserve deux bâtiments de l'hôpital, dont l'ancien casernement des infirmiers, et les transforme pour accueillir le CREPS et son centre d'hébergement et de formation réservé aux sportifs de haut niveau. Le permis de construire du CREPS date de 1987 et l'ouverture du centre a lieu en octobre 1988. Le CREPS est appelé à quitter les lieux d'ici 2021.
Hôpital Broussais, ancien casernement des infirmiers
Date du document : 05-06-2020
Le parc arboré
Au coeur du parc, se trouve un ensemble boisé classé constitué d'arbres remarquables. Ce parc dépendait de l'ancien pensionnat et fut planté à partir des années 1880 à l'initiative de Jean-Marie Chesneau, un des jardiniers du pensionnat promu chef des cultures ; devenu membre de la Société Nantaise d'Horticulture, il obtient des graines et plante diverses espèces d'arbres remarquables dont certains sont encore visibles dans le parc : Sequoia Sempervirens, Sequoiadendron Gigantea, Libocedrus Decurens.
Parc de Broussais
Date du document : 05-06-2020
Les grilles du parc de l'entrée, dont l'origine remonte à la construction de l'hôpital, ont été conservées.
Irène Gillardot
Direction du Patrimoine et de l'Archéologie, Ville de Nantes/Nantes Métropole
2020
En savoir plus
Bibliographie
Guillet Noël, Du Pensionnat des frères de Ploërmel à l'hôpital Broussais, Un lieu de Doulon, "Les Portes", Association Doulon Histoire, Nantes, 1994
Pages liées
Tags
Contributeur
Rédaction d'article :
Irène Gillardot
Vous aimerez aussi
Usine des eaux de la Roche
Architecture et urbanismeLa Régie de l’eau de Nantes Métropole, située boulevard Sébastopol est une des plus anciennes industries nantaises encore en activité. Depuis sa construction au cours du 4e quart du...
Contributeur(s) :Anaïs Mailet , Noémie Boulay
Date de publication : 13/10/2020
5039
La Cloche
Société et cultureVider un bock de bière ou une fillette de muscadet, fumer une pipe, un cigare ou une cigarette en écoutant les histoires ou élucubrations de diseurs et autres chansonniers, voilà la...
Contributeur(s) :Stéphane Pajot
Date de publication : 06/11/2023
677
Tour de l’Éraudière
Architecture et urbanismeLa rue de Coëtquelfen, c’est une partie du vieux chemin de l’Éraudière, dans ce quartier nantais de la rive gauche de l’Erdre. On peut y voir une petite tour qui semble très ancienne...
Contributeur(s) :Louis Le Bail
Date de publication : 11/12/2020
1625