Juchée sur le mont Saint-Bernard, repérable à son clocher-porche, l'église Saint-Clair domine le haut-Chantenay depuis 1858.
En 1815, environ 430 personnes vivent dans les lieux-dits ou hameaux des Renardières, de la Priauté, de Grillaud, de la Fournillière et des Musses. L’église Saint-Martin est alors l’unique lieu de culte de la paroisse de Chantenay. Au milieu du 19e siècle, dans le sillage de l’industrialisation du quartier de la Ville-en-Bois, la population du Haut-Chantenay s’élève à 2 000 habitants. Cette augmentation justifie aux yeux des nouveaux Chantenaysiens la création d’une nouvelle paroisse dans le nord de la commune.
En 1853, l’évêque de Nantes, monseigneur Jacquemet, charge l’abbé Maillard, vicaire à Chantenay depuis 1843, de former une commission regroupant les notables de la future paroisse pour donner suite au projet.
L'église : un choix d'implantation stratégique
Le 16 juillet 1854, la première pierre de l’église Saint Clair est posée sur les hauteurs du Mont Saint-Bernard au lieu-dit la Salle-Verte. Le choix d’implantation du nouveau lieu de culte n’est pas laissé au hasard. Il s’agit en effet d’élever ce dernier sur un terrain qui présente les avantages de la hauteur du relief et de l’équidistance entre les principaux lieux habités de la future paroisse : la Fournillière, la Ville-en-Bois, les Garennes de Pilleux et la Chênaie.
Église Saint-Clair vue depuis la rue Ampère
Date du document : sans date
Église Saint-Clair vue depuis la rue Ampère
Date du document : sans date
Auteur(s) : Artaud-Nozais (éditeur)
Droit de diffusion : Communication libre, reproduction soumise à autorisation
Le plan de l’édifice est l’œuvre de l’architecte Gustave Bourgerel. Ce dernier, ne cédant pas à l’engouement néo-gothique qui caractérise les églises construites au milieu du 19e siècle, se réfère à l’architecture paléochrétienne pour concevoir l’église. Le 4 avril 1858, le monument est béni par l’évêque de Nantes. Le 25 juillet suivant, un décret impérial promulgue la création de la paroisse et dans une ordonnance du 16 août, monseigneur Jacquemet érige le nouveau lieu de culte en église paroissiale sous l’invocation de saint Clair. Une quinzaine de jours plus tard, la fabrique acquiert le presbytère installé sur un terrain appartenant à madame de la Bassetière. En 1883, le jardin attenant est amputé par la percée du boulevard Pasteur conférant au presbytère une impression de suspension au-dessus de la nouvelle voie.
Calvaire et presbytère de la paroisse Saint-Clair, rue Etienne-Dolet
Date du document : sans date
Calvaire et presbytère de la paroisse Saint-Clair, rue Etienne-Dolet
Date du document : sans date
Auteur(s) : Artaud-Nozais (éditeur)
Droit de diffusion : Communication libre, reproduction soumise à autorisation
L’érection de l’église Saint-Clair et la création de la paroisse consolident la formation urbaine du Haut-Chantenay. Afin que ce nouveau lieu de culte devienne le pôle central du quartier, un plan d’aménagement urbain est conçu. Ce dernier s’inspire de l’opération menée par l’architecte Chenantais pour la paroisse Sainte Anne, créée en 1846. Le projet développé à Saint Clair propose la percée d’une avenue ouvrant une perspective sur la façade de l’église et se raccrochant à l’axe principal de circulation du quartier, le chemin de Nantes à Couëron. La pente de cette nouvelle avenue contribue à magnifier l’édifice au sommet du Mont Saint-Bernard.
Église Saint Clair, rue Général-de-Torquat
Date du document : 03-04-2013
Église Saint Clair, rue Général-de-Torquat
Date du document : 03-04-2013
Droit de diffusion : Communication libre, reproduction libre
A partir de 1883, les intentions urbanistiques de ce nouvel ensemble sont contredites par l’ouverture du boulevard de ceinture qui déplace le pôle urbain du quartier vers le carrefour de la Chênaie. Seule la rue de la Ville-en-Bois et son prolongement par les rues de la Montagne et de la Convention conservent l’animation ancienne dont elles étaient le support au début de la formation du quartier, doublant ou complétant le rôle nouveau joué par la place Émile-Zola.
Nathalie Barré
Archives de Nantes
2013
Témoignage (1/3) : La vie paroissiale d’hier et d’aujourd’hui
L’ancienne paroisse Saint-Clair correspondait à la délimitation du Haut-Chantenay. Quand l’évêché a créé les nouvelles paroisses au 19e siècle, il y avait la paroisse Saint-Clair et celle de Sainte-Anne. Ensuite, ces deux paroisses ont été réunies et...
Témoignage (2/3) : Yves, prêtre à Saint Clair dans les années...
Dans les années 50, il y avait un patronage à la cure dont je m’occupais avec mon professeur de comptabilité. On avait deux salles et un grand jardin. A nous deux, on devait occuper une quarantaine ou une cinquantaine d’enfants de six à douze ans ! On...
Témoignage (3/3) : Jacqueline, bénévole à la paroisse
Enfant, j’habitais rue de la Montagne et je fréquentais le patronage de Saint-Clair. On allait dans une salle du jardin du presbytère. Il n’y avait pas de cinéma paroissial mais on faisait du théâtre dans la salle de la rue Danton. On montait des pièces,...
Témoignage (1/3) : La vie paroissiale d’hier et d’aujourd’hui
L’ancienne paroisse Saint-Clair correspondait à la délimitation du Haut-Chantenay. Quand l’évêché a créé les nouvelles paroisses au 19e siècle, il y avait la paroisse Saint-Clair et celle de Sainte-Anne. Ensuite, ces deux paroisses ont été réunies et la dénomination des deux églises a été conservée. Aujourd’hui donc, nous sommes dans la paroisse Sainte-Anne – Saint-Clair. Je suis le curé de Saint-Clair depuis huit ans même si je suis théoriquement à la retraite depuis 2006… Auparavant, quatre ou cinq prêtres logeaient dans la cure. Depuis quelques années, la cure est devenue la maison paroissiale. Pour rénover le presbytère, la paroisse a dû vendre le terrain et la salle Fourier qui servait de local pour le catéchisme, les scouts et de salle de réunions après les mariages. Un immeuble, à l’angle du boulevard Pasteur et de la rue Guilbaud, a été construit à la place. Quand je suis arrivé sur la paroisse, j’étais assisté par un autre prêtre, un peu plus âgé. Il s’occupait des malades et des sépultures. Maintenant, je suis seul avec une équipe pastorale dont j’ai la responsabilité. Nous avons, au sein de cette équipe, une LEME, c’est-à-dire une Laïque en mission ecclésiale. Cette personne a reçu mission de l’évêque pour s’occuper de la charge pastorale. Ce sont plutôt des femmes qui occupent ces postes et elles reçoivent un salaire pour cette fonction. En complément, une équipe d’animation paroissiale, composée de six laïcs, occupe un rôle important dans la vie de la paroisse. Par exemple, quand il y a un changement de curé, cette équipe doit rester en place au minimum un an afin d’assurer le tuilage. Toutes les personnes qui participent aux différentes instances de la vie paroissiale sont des bénévoles. Seule Catherine, l’animatrice, est salariée. La paroisse compte à peu près cent-vingt bénévoles qui habitent le quartier ou qui pratiquent à Saint-Clair. Une quinzaine de personnes s’occupe du catéchisme et d’autres ont la charge de la préparation liturgique. Ce sont surtout des retraités qui font de l’animation, on a du mal à trouver des jeunes. Les messes sont réparties sur les deux églises Sainte-Anne et Saint-Clair. On alterne les célébrations tous les quatre mois c'est-à-dire que quand la messe du samedi soir a lieu à Sainte-Anne, celle du dimanche se déroule à Saint-Clair et vice versa tous les quatre mois. Ce système permet aussi de faire en sorte que les grandes fêtes ne se passent pas toujours dans la même église. Depuis huit ans, je n’ai pas constaté de baisse de fréquentation. Beaucoup de jeunes ménages viennent à la messe du dimanche. On a même mis en place une garderie, encadrée par des bénévoles, pour les enfants de moins de trois ans ! Actuellement, nous avons plus de cent vingt-cinq enfants catéchisés et nous avons eu quarante-quatre enfants pour la première communion cette année. On a quelques enfants des écoles publiques mais la majorité fréquente les écoles privées du quartier : Saint-Clair, le Sacré-Cœur ou Sainte-Anne. Le catéchisme se fait sur la paroisse le mercredi et tous les enfants sont mélangés. Depuis quelques années, on constate, au niveau de la paroisse, le renouvellement de la population du quartier. Actuellement, nous célébrons plus de baptêmes que de sépultures alors qu’il y a deux ou trois ans, le nombre de baptêmes et celui des sépultures étaient équilibrés. Ceci dit, ce sont surtout les anciens du quartier qui fréquentent l’église. Je constate aussi que la population est encore variée socialement. On voit que certaines familles sont aisées et que d’autres ont un niveau de vie plus simple.
Propos de Jacqueline Douillard recueillis par les Archives de Nantes et le groupe mémoire du quartier Dervallières - Zola en 2012 dans le cadre de la collection "Quartiers, à vos mémoires"
Témoignage (2/3) : Yves, prêtre à Saint Clair dans les années 2000
Dans les années 50, il y avait un patronage à la cure dont je m’occupais avec mon professeur de comptabilité. On avait deux salles et un grand jardin. A nous deux, on devait occuper une quarantaine ou une cinquantaine d’enfants de six à douze ans ! On faisait des jeux, des promenades et on passait des films. Une fois par an, on les emmenait passer une journée à la mer. Je ne vous explique pas les imprudences que l’on pouvait faire à cette époque ! On louait un car mais on ne pouvait pas être plus de quarante. Comme nous étions plus, on mettait trois enfants par banquette et un banc au milieu pour que tout le monde puisse avoir une place. Les gamins étaient à cheval sur le banc ! Plus tard, j’ai enseigné le catéchisme pendant huit ans. On suivait tout un programme, c’était bien structuré. Pendant quatre ans, j’ai fait le catéchisme aux 6èmes à Chantenay. Ensuite, à Saint-Clair, je recevais les enfants chez moi le mercredi matin pendant une heure. Les mères ou les grands-mères recevaient à domicile entre cinq et dix enfants et une fois par mois, on se retrouvait à la cure toutes ensemble avec les enfants pour faire une activité plus générale. Aujourd’hui, on trouve deux catégories de personnes qui fréquentent l’église dans le quartier : les personnes âgées et un nombre incalculable de familles avec de jeunes enfants. Il y a une nuée de poussettes dans le fond de l’église à la messe du dimanche. C’est le coin des familles ! Si bien qu’on a des parents qui passent leur temps à calmer leurs enfants qui piaillent !
Propos de Yves Chéné recueillis par les Archives de Nantes et le groupe mémoire du quartier Dervallières - Zola en 2012 dans le cadre de la collection "Quartiers, à vos mémoires"
Témoignage (3/3) : Jacqueline, bénévole à la paroisse
Enfant, j’habitais rue de la Montagne et je fréquentais le patronage de Saint-Clair. On allait dans une salle du jardin du presbytère. Il n’y avait pas de cinéma paroissial mais on faisait du théâtre dans la salle de la rue Danton. On montait des pièces, des revues et on faisait des représentations le dimanche. Je faisais partie de la chorale paroissiale aussi. Toutes nos activités se passaient sur la paroisse parce qu’on n’avait pas de voiture, on ne sortait pas. Aujourd’hui, je suis bénévole dans la paroisse Saint-Clair dans laquelle j’ai plusieurs rôles. Je fais de l’accueil, je remplis les registres des baptêmes, des mariages et des sépultures. Je passe d’ailleurs beaucoup de temps à cette tâche d’écriture. Je fais les fleurs et éventuellement, le ménage. J’ai une permanence le mardi matin mais je viens plus souvent quand il faut préparer les lieux pour les célébrations comme les mariages.
Propos de Jacqueline Bouyer recueillis par les Archives de Nantes et le groupe mémoire du quartier Dervallières - Zola en 2012 dans le cadre de la collection "Quartiers, à vos mémoires"
Album « L'Église Saint-Clair »
Plan de l’église Saint-Clair
07-1941
Relevé architectural de la façade.
1 / 8
Plan de l’église Saint-Clair
07-1941
Relevé architectural du clocher.
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Église Saint-Clair
s.d.
Façade de l'église Saint-Clair inaugurée en 1856 et achevée en 1869. En pierre de tuffeau, elle est percée...
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Vue de l'église Saint-Clair depuis la rue Ampère
15-05-1964
L'architecte de l'église est Gustave Bourgerel.
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Église Saint-Clair
15-05-1964
En 1880 l'horloger nantais Hirt installe une horloge en façade.
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Autel de l'église Saint-Clair
30-06-2015
En 1872, l'église s'enrichit d'un autel et de peintures réalisées par Joseph Vallet (1841 – 1920). Les...
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Nef de l'église Saint-Clair et sa galerie des saints
30-06-2015
36 médaillons relatant l'histoire des saintetés nantaises, réalisée entre 1887 et 1895.
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Autel dédié à saint-Clair dans l'abside est
30-06-2015
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Plan de l’église Saint-Clair
Date du document : 07-1941
Relevé architectural de la façade.
Droit de diffusion : Communication libre, reproduction libre
Façade de l'église Saint-Clair inaugurée en 1856 et achevée en 1869. En pierre de tuffeau, elle est percée de trois porches, limités verticalement par des cordons.
Auteur(s) : L.L. (éditeur)
Droit de diffusion : Communication libre, reproduction libre
Façade de l'église Saint-Clair inaugurée en 1856 et achevée en 1869. En pierre de tuffeau, elle est percée de trois porches, limités verticalement par des cordons.
Auteur(s) : L.L. (éditeur)
Droit de diffusion : Communication libre, reproduction libre
En 1872, l'église s'enrichit d'un autel et de peintures réalisées par Joseph Vallet (1841 – 1920). Les peintures représentent le Christ donnant mission à ses apôtres.
Droit de diffusion : Communication libre, reproduction libre
Lieu de conservation : Direction du Patrimoine et de l’Archéologie, Ville de Nantes / Nantes Métropole
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Autel de l'église Saint-Clair
Date du document : 30-06-2015
En 1872, l'église s'enrichit d'un autel et de peintures réalisées par Joseph Vallet (1841 – 1920). Les peintures représentent le Christ donnant mission à ses apôtres.
Droit de diffusion : Communication libre, reproduction libre
Le 26 août 1916, 3000 Russes défilent en arme dans les rues de Nantes, au pied de la cathédrale. Suite à un accord passé entre Paul Doumer, alors membre de la commission de l’Armée...
Cent six évêques se sont succédé sur le siège de Nantes depuis Clair, le tout premier, dont nous ne savons rien sinon qu’il siège sans doute un peu avant 350, aux origines de l’évêché....
En juillet 1796, le département de Loire-Inférieure consulte l’ingénieur Julien Groleau sur l’opportunité de détruire la cathédrale afin de prolonger la rue du Département (actuelle...