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Place Paul-Émile-Ladmirault Chasse-roues

3908

Clos Toreau 


Le Clos Toreau a longtemps été une terre de vignes et de tenues maraîchères. À partir des années 1930, un premier lotissement sort de terre dans le sillage de la loi Loucheur. L’ouverture de la deuxième ligne de ponts et l’édification de la cité HLM donnent progressivement un caractère urbain au secteur.

Des vignes aux tenues maraîchères

L’étymologie du Clos Toreau indique la vocation viticole du lieu. Avant la Révolution, le Clos Toreau relevait de la juridiction du prieuré de Pirmil. En 1640, Monsieur de Launay « achetant vingt huit gaullées de vigne rouge situées en deux endroitz en Clos Thoreau s’engage à faire obéissance en la cour et juridiction du prieuré de Pirmil de quy les dictes choses sont tenues ».

La vocation viticole de Saint-Sébastien est attestée dès le 15e siècle par divers documents qui font régulièrement état des vins dans la paroisse. Les clos les plus importants étaient situés le long de la Loire sur toute la côte Saint-Sébastien. Parmi les plus souvent cités, on trouve le Clos Toreau.

À partir de la Révolution, les vignes ont progressivement cédé la place à la culture maraîchère. Cette activité, caractéristique du quartier, a perduré jusqu’aux années 1990. Charles Haury, ancien grainetier dans le quartier, se souvient des maraîchers en activité de part et d’autre de l’actuel boulevard Émile-Gabory : « Je peux vous dire exactement qui occupait l’emplacement au niveau de tous les immeubles de la cité du Clos Toreau. Il y avait entre l’actuel boulevard Émile-Gabory et la rue Bonne-Garde, trois maisons de maraîchers : une de la famille Laheux située devant le dancing, une de la maison Baudy, et celle d’un autre Laheux.

Entre le boulevard Émile-Gabory et la route de Clisson, ma grand-mère Guillard avait sa tenue maraîchère, à l’emplacement exact du Super U. La tenue allait jusqu’à la rue Bonne-Garde. Elle était tout en longueur et longeait le cimetière. Juste à côté, il y avait la maison de mes parents. La tenue maraîchère était à cet endroit-là depuis plus de deux siècles ! Il y avait uniquement ces quelques maisons et les tenues maraîchères autour. Ça représentait au moins quinze à vingt hectares. C’était uniquement des terrains privés, et en dehors des rues Saint-Jacques et Bonne-Garde, il n’y avait aucun autre passage public.

C’étaient de très anciennes tenues maraîchères, beaucoup de cultures sous châssis. Elles avaient remplacé les pépinières fruitières abandonnées durant la guerre 14-18. Dans les années 20, la région parisienne était très demandeuse des primeurs des maraîchers nantais. »

Vue aérienne du quartier Nantes Sud

Vue aérienne du quartier Nantes Sud

Date du document : 1956

« Le Triangle » : un petit lotissement des années 1930

Le triangle formé par la rue du Clos Toreau et les avenues Louis-Loucheur et Louis-Blériot se composent d’habitations individuelles dont une partie date des années 1930 et qui ont longtemps été appelées « maisons de la loi Louis Loucheur ».

Au cours des années 1930, pour faire face à une demande croissante de logements, de nombreux lotissements émergent à Nantes, en périphérie du centre-ville. La loi Loucheur, votée en 1928 afin de répondre à la crise du logement due au manque de construction dans la période d’après-guerre, soutient cette croissance urbaine.

En effet, en offrant des prêts à des taux attractifs pour la construction d’habitations individuelles et collectives, cette loi encadre un programme quinquennal de construction de 260 000 logements sur l’ensemble du territoire français.

C’est dans ce contexte, que le 19 mars 1931 Francis Chedorge, expert-géomètre rue Dos-d’Âne, dépose auprès des services municipaux un plan de lotissement d’un terrain d’un peu plus de deux hectares, appartenant aux familles Guillouard et Brelet, situé au Clos Toreau. Approuvé par le préfet le 29 mars 1932, ce projet prévoit un découpage du terrain en 38 lots, ainsi que l’ouverture de deux nouvelles voies. Dès 1932, ces dernières rendent hommage à Louis Loucheur, ainsi qu’à Louis Blériot, pionnier de l’aéronautique française.

La cité HLM

En 1969, l’Office public d’HLM projette la réalisation d’une cité de 607 logements sur un terrain de huit hectares situé entre le prolongement de la deuxième ligne de ponts et la rue Bonne-Garde au lieu-dit « Le Clos Toreau ». Un an plus tard, l’opération prévoit finalement la construction de 654 logements.

Centre commercial SUMA et cité HLM du Clos Toreau

Centre commercial SUMA et cité HLM du Clos Toreau

Date du document : 1979

Les travaux débutent en 1971 et les premiers habitants emménagent en 1972. Dès septembre 1971, l’office public d’HLM propose d’attribuer aux nouvelles voies créées dans la cité, les noms de cinq localités du Sud-Ouest de la France.

Boulevard Émile- Gabory et cité HLM du Clos Toreau

Boulevard Émile- Gabory et cité HLM du Clos Toreau

Date du document : 1990

La construction de la cité HLM du Clos Toreau, conçue par les architectes Evano et Pellerin, au début des années 70, achève un cycle de construction de masse engagée par l’Office public des HLM dont le scénario s’est invariablement répété depuis les années 1960 : sur une période de deux ou trois ans maximum, la Ville achète les terrains, les architectes présentent le plan-masse et le programme en lien avec le montage financier. La programmation des locaux commerciaux et la dénomination des voies annoncent l’arrivée des habitants. Vient ensuite l’aménagement des espaces verts, l’installation du centre social, la construction d’un groupe scolaire et d’un bassin pour les enfants préfigurent la vie du nouveau quartier.

Nathalie Barré
Archives de Nantes
2011



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En savoir plus

Bibliographie

Nantes Sud, entre mémoire et histoire, Bulletin n°5, janvier 2011

Durand Robert, Guyvarc’h Didier, Macé François et les Amis de Saint-Sébastien, Du village à la cité-jardin. Saint-Sébastien-sur-Loire depuis ses origines, 1986

Documentation

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Activité agricole et horticole Extension et limite urbaine Lotissement Nantes Sud

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Rédaction d'article :

Nathalie Barré

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