
Chantiers de construction navale sur les rives de l’Erdre
Si les bords de Loire permettent le développement des grands chantiers de construction navale à partir du 18e siècle, l’Erdre offre une eau plus calme pour de petites entreprises spécialisées dans les bateaux de canotage.
Les chantiers de construction navale de l’Erdre sont des chantiers artisanaux, le plus souvent familiaux. Ils ont laissé peu de traces dans les archives publiques et n’apparaissent qu’au hasard des documents fiscaux.
De nombreux petits chantiers…
Le premier chantier repéré, le chantier Levreau, s’installe sur les bords de l’Erdre vers 1845. Mathurin et Pierre Levreau, constructeurs de barques et de bateaux, y exercent pendant une trentaine d’années.
Lorsque leur activité disparaît, la construction navale sur les bords de l’Erdre s’arrête pendant vingt ans. Elle reprend quand Charles Rondet ouvre un nouveau chantier sur l’île de Versailles, autour de 1890-1895 et que Germain Coulommiers le concurrence depuis le quai de Barbin.
Vers 1910-1920, le nombre de chantiers augmente : Joseph Mahé, Guibert, Aubin.

Quai de Versailles
Date du document : sans date
… localisés en sortie de Nantes
Les chantiers de l’Erdre se sont installés dans une zone où la rivière non canalisée est relativement profonde. En 1845, le chantier Levreau est installé rue Fontaine de Barbin. La zone est alors située à l'écart, dans une zone relativement marécageuse.
Le chantier Rondet s’installe sur l’Île de Versailles, au-delà de l’Erdre canalisée, à une époque où les quais de l’Erdre sont en cours de construction. L’île offre un accès parfait à l’eau. Dans le premier quart du 20e siècle, les chantiers Guibert et Aubin s’installent près du pont de la Tortière : la ville s’agrandissant, les chantiers remontent l’Erdre pour trouver des berges naturelles.
…spécialisés dans le canotage
En 1845, Mathurin et Pierre sont identifiés comme « constructeurs de barques et de bateaux » tandis que les chantiers implantés sur les bords de Loire sont identifiés comme étant constructeurs de navires ou de bateaux à vapeur.
Cette dénomination qui laisse penser que le chantier Levreau réalisait pour l’essentiel de petits bateaux de promenade ou de pêche continue de se préciser au fil des décennies. Ainsi, en 1895, Charles Rondet et Germain Coulommier sont constructeurs de canots.
Cette orientation et spécialisation correspond vraisemblablement à la demande accrue de canots suite au développement du yachting dans les années 1870, mais elle résulte également de la présence des écluses de l’Erdre qui ne permettait pas le passage de bateaux dépassant les 22 m de long et les 5 m de large.
Julie Aycard
Direction du patrimoine et de l'archéologie, Ville de Nantes / Nantes métropole
2019
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Julie Aycard
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