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Chaudronnerie Coyac Anne-Claude Godeau (1938 – 1962)

Camille Bryen (1907 -1977)


Surnommé Aristide à Nantes, sa ville natale, Camille Briand adopte le pseudonyme de Bryen pour y faire éditer, en 1927, un recueil de poèmes, Opopanax. Fixé à Paris en 1930, il se fait remarquer en écrivant des textes d’inspiration surréaliste et en exposant des « dessins automatiques ».

 À distance du cercle d’André Breton, son tempérament le porte plus naturellement vers les continuateurs de Dada. En 1935, avec le photographe Raoul Michelet (Raoul Ubac), il prône la pratique publique d’actions poétiques dans un livret subversif intitulé Actuation poétique. À cette époque il fait la connaissance de Jean Arp avec lequel il se lie d’une durable amitié. Camille Bryen fabrique aussi des « objets à fonctionnement » dont il montre quelques exemples dans une exposition à laquelle participe Marcel Duchamp. En 1938 il collabore à un groupe néodada réuni autour de la revue Les Réverbères. Ce qui permet, vingt ans plus tard, au critique d’art Pierre Restany de faire de Bryen un précurseur des «Nouveaux Réalistes ». Après la guerre, il publie aussi avec Alain Gheerbrant et Jacques Audiberti.

Mais, alors que rien ne le laissait prévoir, c’est avec la peinture que le poète et dessinateur anticonformiste acquiert notoriété et reconnaissance officielles. En 1946, il expose à Bâle avec Jean Arp et participe au premier Salon des réalités nouvelles, exclusivement voué à la défense de l’art non-figuratif. Il fait ensuite partie, avec Georges Mathieu et Otto Wols, des adversaires de l’abstraction géométrique. Associés à Michel Tapié, ils organisent les principales expositions qui marquent l’émergence de l’abstraction lyrique. En 1959, le Musée des beaux-arts de Nantes prend l’initiative de présenter la première grande exposition de Camille Bryen dans un établissement public. Entre 1971 et 1974, le Centre national d’art contemporain fait circuler dans une vingtaine de villes de France, un important ensemble d’œuvres de l’artiste. L’étape nantaise a lieu en mai 1973, peu après l’hommage officiel que lui rend le Musée national d’art moderne.

« En revenant de Nantes »

« En revenant de Nantes »

Date du document : 1959

Le Musée des beaux-arts de Nantes a toujours entretenu d’amicales relations avec cet artiste. Il a ainsi bénéficié, en 1994, d’un important dépôt d’œuvres et documents d’archives légués par sa femme Louysette à la Fondation de France. Bryen est particulièrement bien représenté dans les collections municipales.

Bryen a notamment évoqué sa jeunesse nantaise dans un entretien avec l’écrivain Michel Butor : « C’était vraiment effrayant, quand on pense, Nantes. Nantes, à cette époque-là, avec un quartier réservé, presque plus grand que la ville, des bateaux apparaissaient partout : les voiles étaient là, les mâts, des odeurs de cassonade, de sucre. » Il parle aussi d’une « ville surréalisante et très avancée » qu’il lui fallut pourtant quitter : « On ne pouvait pas rester à Nantes parce que c’était l’ensablement. »

Vincent Rousseau
Extrait du Dictionnaire de Nantes
2018
(droits d'auteur réservés)

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