Bandeau
Maison des parents de Jules Verne Décembre 1872 : inondations à Nantes

1840

Ancienne école de Saint-Joseph-de-Porterie


Dans cette paroisse encore rurale éloignée du centre-ville, la tradition d’enseignement catholique est fortement ancrée tout au long du 19e siècle. Les écoles congréganistes y résistent plus longtemps qu’ailleurs et il faut attendre le début du 20e siècle pour qu’une école publique s’y installe. Celle-ci sera l’unique école publique dans ce secteur, jusqu’à la création par la municipalité du groupe scolaire des Batignolles dans les années 1950.

Des écoles privées solidement implantées

À Saint-Joseph-de-Porterie, la première école de garçons est une école privée créée en 1851, à l'initiative du curé de la paroisse. L'enseignement en est assuré par un instituteur laïc. Mais à partir de 1856, elle a pour unique instituteur un frère de Ploërmel et le curé en est le directeur. Cette école congréganiste perdure jusqu'en 1910, malgré les lois anticongréganistes des années 1901-1905. L'école des filles créée en 1854 est également privée et tenue par les sœurs de Saint-Gildas, puis par des institutrices laïques après 1902. Ces écoles privées sont subventionnées par la commune, même après 1905.

Un établissement public en terre catholique

Aussi, pour mettre fin à cette situation, la municipalité républicaine Gabriel Guist'hau fait adopter en 1909 un projet de construction de deux écoles publiques de garçons et de filles et en confie la conception à l'architecte de la Ville, Léon Douillard.

Le terrain est acheté à Marin-Louis Lelasseur de Ranzay. Les travaux sont engagés par la Société des entrepreneurs nantais. Comme l'école de situe hors du périmètre de l'octroi, les matériaux n'étant pas soumis à taxes, les constructeurs n'hésitent pas à employer des matériaux de qualité. Cette grande bâtisse rectangulaire de deux niveaux est traitée avec soin, avec une attention portée à la polychromie des matériaux. Le parement de pierre (constitué de moellons) est agrémenté d'un lit de briques en partie basse et d'une frise de briques et de céramiques à décor floral en partie haute.

La clotûre et les portails des deux entrées latérales sont réalisés avec un souci du détail et du rendu décoratif.

À son ouverture, l'école de garçons compte 26 élèves et celle de filles seulement 4 inscrites. Est-ce un signe de la frilosité des familles du bourg de Saint-Jo majoritairement catholiques ? La sobre inscription au fronton « École garçons et filles » est peut-être révélatrice de ces résistances puisqu'il n'y est pas fait mention, comme ailleurs, de son caractère public et laïc.

Dans l'entre-deux-guerres, les effectifs augmentent amenant à la création de deux puis de trois nouvelles classes. Après la Seconde Guerre mondiale, on installe dans la cour trois baraquements provisoires pour faire face à un nouvel afflux d'élèves. Une quatrième baraque est construite vers 1970 pour accueillir la cantine. Comme il existe deux écoles de Saint-Joseph-de-Porterie, l'une privée l'autre publique, l'école communale change de nom pour devenir l'école Louis-Pergaud en hommage à cet instituteur du Jura, écrivain, mort en 1914.

De l’école à la maison des associations de quartier

À la fin des années 1970, l'école Louis-Pergaud est définitivement transférée dans de nouveaux locaux flambant neuf. En 1982, l'ancienne école est réhabilitée, pour devenir la maison des associations du quartier.

Après démolition de la plupart des bâtiments annexes, celle-ci comprend l'ancien bâtiment de direction réhabilité, un préau fermé et transformé en salle polyvalente et une nouveau bâtiment réalisé par Georges Evano, architecte de la Ville. Les bâtiments d'enseignement et annexes sont alors démolis.

En 2001, la Maison des associations est entièrement réhabilitée. Outre la rénovation des bureaux, le projet consiste à créer un pôle mixte en regroupant autour d'un hall central des équipements multiples avec de nouvelles constructions. La Maison des associations rénovée qui regroupe les associations du quartier, un centre de loisirs et des espaces mutualisés (cafétéria, salle polyvalente divisible en deux, pôle multimédia avec bibliothèque et labo photo, etc.), ouvre en 2003.

Irène Gillardot
Direction du patrimoine et de l'archéologie, Ville de Nantes/Nantes Métropole
2022

Aucune proposition d'enrichissement pour l'article n'a été validée pour l'instant.

En bref...

Localisation : Saint-Joseph (route de) 478, NANTES

Date de construction : 1911

Auteur de l'oeuvre : Douillard Léon (architecte) ; Evano Georges (architecte)

Typologie : architecture scolaire

En savoir plus

Bibliographie

Le Bail Louis, « Les écoles de Saint Joseph de Porterie », Quand Saint-Jo était à la campagne n°2, La Commune libre de Saint Jo, Nantes, 2003

Le Bail Louis, Saint-Jo et les Batignolles. Histoires d’un quartier nantais, L'Amicale laïque de Saint-Joseph de Porterie, la Commune Libre et l'association Batignolles-Retrouvailles, 2012

Documentation

Pages liées

École des Batignolles

Saint-Joseph de Porterie

Dossier : Architecture et histoire des écoles publiques nantaises

Tags

Architecture scolaire, universitaire et de recherche Association Laïcité Nantes Erdre École

Contributeurs

Rédaction d'article :

Irène Gillardot

Vous aimerez aussi

La grippe russe de 1889-1890 est longtemps restée dans l’ombre de la grippe espagnole de 1918. Toutefois, elle a suscité un regain d'intérêt pendant la crise de la COVID-19.

Contributeur(s) :Yves Jaouen

Date de publication : 07/01/2025

305

Il existait autrefois, dans le quartier de la Préfecture, une église placée sous le vocable de Saint-Cyr et de Sainte-Julitte. À l’extérieur de la première enceinte fortifiée, accompagné...

Contributeur(s) :Kevin Morice

Date de publication : 29/11/2024

700

Cimetière de la Chauvinière

Architecture et urbanisme

Le cimetière de la Chauvinière se singularise des autres cimetières nantais par la forme qu’il revêt et la fonction qu’il remplit : il reçoit les sépultures des victimes de guerre.

Contributeur(s) :Archives de Nantes

Date de publication : 30/10/2020

6035