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Edmond David (1860-1933)


La ville de Nantes accueille de nombreux vols d’aérostats au cours des 19e et 20e siècles. Parmi eux, plusieurs sont réalisés par un Nantais : Edmond David, directeur d’une pharmacie située au 20 quai de la Fosse.

Un sportif accompli

Aux 19e et 20e siècles, les loisirs sportifs sont en pleine expansion et touchent de plus en plus la bourgeoisie. À ce titre, Edmond David, de son nom complet Pierre Gabriel Edmond David, en est un parfait exemple. Il né le 22 décembre 1860 à Chaillé-les-Marais (Vendée), dans une famille aisée de propriétaires, puis s’installe à Nantes pour suivre des études de médecine. Devenu pharmacien, il se passionne pour l’aérostation. Chercheur minutieux, scientifique rigoureux mais aussi sportif dynamique, Edmond David excelle dans l’aérostation et connaît une carrière brillante. Il effectue sa première ascension le 27 avril 1901, volant 12h à bord de l’« Orient » puis effectue un deuxième vol d’une durée de 16h. En 1903, il obtient son brevet de pilote auprès de l’Aéro-club de France. Ce dernier, fondé en 1898 a pour mission « d’encourage[r] à la locomotion aérienne, sous toutes ses formes et dans toutes ses applications ». 

Portrait d'Edmond David

Portrait d'Edmond David

Date du document : Janvier 1905

Entre 1904 et 1910, Edmond David réalise de nombreuses ascensions à Nantes, décollant souvent du cours Saint-André ou du Champ-de-Mars à bord de son aérostat baptisé le « Cambronne ». Il gonflait alors le ballon grâce au gaz d’éclairage. En 1904, il réalise 17 ascensions, représentant une durée globale de 53h et emportant en tout 49 passagers ! Il participe également à des concours nationaux. Le 4 décembre 1904, il remporte la coupe du journal quotidien Le Gaulois pour son voyage de Nantes à Maaseik, au nord-est de la Belgique. À cette occasion, l’aéronaute parcourt 698 kilomètres en 10h30.

Remise de la coupe de distance à Edmond David

Remise de la coupe de distance à Edmond David

Date du document : 1984

Ses ascensions sont également l’occasion de recherches scientifiques, portant notamment sur l’atmosphère et l’ozone, qui lui valent une médaille de la Société Française de navigation aérienne. Il étudie également la propulsion des ballons par explosions successives au moyen d’un détonateur à répétition de son invention.

Une figure de la société nantaise

Edmond David est souvent cité dans la presse locale, qui se fait le relais du succès de ses expéditions. Il s’inscrit ainsi dans les pratiques bourgeoises du début du 20e siècle : l’aérostation devient une activité presque quotidienne.

Menu d’un banquet pour les passagers du Cambronne

Menu d’un banquet pour les passagers du Cambronne

Date du document : 1984

Entre 1906 et 1907, Edmond David est accompagné de privilégiés fortunés pour ses expéditions. Il prend alors l’habitude d’organiser de grands banquets en l’honneur de ses ascensions en invitant ses futurs passagers dans le très réputé restaurant de la mère Pineau, « Au fameux Beurre-Blanc ». Ces repas sont l’occasion d’éditer des menus illustrés de montages de photographiques humoristiques sur le thème de l’aérostation, ou encore de faire éditer les portraits des passagers, accompagnés de leur pilote.

Photomontage d’Edmond David et de ses passagers

Photomontage d’Edmond David et de ses passagers

Date du document : 1984

La photographie est un véritable témoin de la carrière d’Edmond David. Le vol du « Cambronne » du 14 juin 1908 depuis le Champ de Mars est largement documenté, depuis le gonflement du ballon à la curiosité des spectateurs et spectatrices. Edmond David séduit en effet le public en raison de sa grande popularité. 

Préparatifs du vol du Cambronne le 14 juin 1908

Préparatifs du vol du Cambronne le 14 juin 1908

Date du document : 1984

Son aérostat, le « Cambronne », est détruit au cours d’un accident survenu au mois de mai 1910. Au cours d’un vol, il heurte des fils électriques, entraînant un employé du gaz qui se blesse. Cet événement signe la fin de la carrière d’aéronaute d’Edmond David, qui n’effectue plus aucun vol. Il épouse Adolphine Renée Amélie Boilleau le 10 octobre 1933, alors qu’il est âgé de 72 ans. Il décède le lendemain de leurs noces, le 11 octobre 1933 à son domicile, situé 12 boulevard Saint-Félix.

D’après les recherches d’Adeline Biguet, Archives de Nantes.

Léa Grieu
Direction du patrimoine et de l’archéologie, Ville de Nantes/Nantes Métropole
2024

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