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Vezon Mars 1931 : le procès colonial des « insurgés » de Cayenne

1729

Usine Valspar


Les origines de l’usine de fabrication d’encre et de vernis Valspar remontent à 1842. Son fondateur, Jean-Baptiste Georget, a mis au point un vernis révolutionnaire permettant d’illustrer les boîtes de conserve. Les conserveries, nombreuses à l’époque à Nantes, garantissent la prospérité de la maison Georget dont la renommée s’étend au monde entier.

Près de 200 ans d’activité

La maison Georget, dont les papiers à en-tête précisent la date de fondation en 1842, réalise en 1854 le transfert de sa fabrique de vernis située au village des Fontenelles, à Vertou, dans la commune de Chantenay, au lieu-dit Chantier Jollet (actuel boulevard de Chantenay). Des constructions nouvelles sont implantées vers 1858, 1887 et 1901, le long du canal de Chantenay, plus à l'ouest, sur le lieu-dit des Chantiers Crucy. Jean-Baptiste Georget cède, en 1877, ses droits dans le fonds de commerce et l'établissement industriel de fabrication de vernis, employant une trentaine de personnes, à son fils Charles Constant. Un magasin, des bureaux et une maison appartenant à son frère Charles sont cadastrés chemin de la Tannerie, et ce, jusqu'en 1920. Vers 1909, l'acquisition d'un enclos de 2550 mètres carrés, route de Roche-Maurice (actuel boulevard du Maréchal-Juin), au lieu-dit Vallée de Chantenay, est suivie de constructions pour une fabrique d'astrolin (type de vernis) en 1903, puis des bureaux et magasins et un kiosque, en 1911. En 1930, le site occupe 6500 mètres carrés de terrain.

Au début des années 1960, Georget fusionne avec Ripolin (Ripolin-Georget SA), puis avec Freitag en 1970 pour, finalement, devenir Ripolin SA en 1980. Dans les années 1990, Georget devient Sun Chemical et une partie de l'activité est délocalisée sud-Loire. La partie restante est rachetée par Valspar et devient Valspar Coates, puis Valspar Corporation. Le groupe Valspar est présent en Amérique, en Europe, en Asie et dans le Pacifique. En 2012, le site de Chantenay emploie 90 personnes (46 en production, 17 aux services administratifs, 23 au service technique, 4 au service commercial) sur une surface de 2,87 hectares. Le site produit surtout des enduits incolores et pigmentés pour le marché des boîtes de conserve (couleur or pour les boîtes de conserves, alu pour les boîtes de sardines et blanc pour les légumes), mais aussi des encres pour les bouchons de bouteilles de boisson. Les employés travaillent en 2/8, voire en 3/8.

Jean-Baptiste Georget et le vernis de Chantenay

Né en 1811 à Rouen, Jean-Baptiste Georget exerce l'activité du commerce de rouennerie (textile coton) en Bretagne, en Anjou, puis à Nantes. Il développe, à la demande d'industriels de la conserverie, dont Pierre-Joseph Colin, parent par alliance, et Jules-Joseph Carnaud, un vernis destiné aux boîtes de conserve. Ce vernis de protection et de décoration, résistant à l'ébullition en autoclave, est très rapidement connu sous le nom de « vernis de Chantenay » : il permet de substituer aux étiquettes papiers « l'illustration directe » sur fer-blanc. L'entreprise de Georget prospère rapidement. En 1913, la manufacture de vernis, couleurs et encres d'imprimerie Georget fils produit des vernis pour impression sur métaux (sa spécialité), des couleurs et encres d'imprimerie, des vernis lithographiques, des vernis pour tôles et fers-blancs, des vernis pour peintres en bâtiments, des vernis pour carrosserie, des vernis pour ébénisterie et menuiserie, des vernis de toutes sortes à l'alcool et à l'essence, ainsi que des siccatifs, des peintures laquées, des huiles essences. Elle possède des dépôts à Milan, Gênes, Turin, des usines en France, Espagne et Belgique et est réputée à travers le monde. Membre de la loge maçonnique Mars et Arts de Nantes, Jean-Baptiste Georget succède à Théodore Dubigeon comme maire de Chantenay, de 1870 à 1881.

Un site toujours en activité

Des bâtiments originels de l'usine de fabrication de Georget, implantés au sud de la route de Roche-Maurice ex nihilo vers 1910 dans une parcelle en profondeur donnant au sud sur les voies ferrées de la ligne Nantes-Saint-Nazaire, ne subsistent en 2012 que deux bâtiments : un bâtiment d'accueil, au nord sur le boulevard Maréchal Juin, et un entrepôt en structure métallique et remplissage de parpaings couvert de trois sheds compris aujourd'hui dans des bâtiments plus récents, au sud du site.

À partir des années 1930, l'extension sur les parcelles adjacentes à l'est et à l'ouest du site en quadruple la surface. La construction de nouveaux bâtiments de production et d'administration comprend notamment un bâtiment de fabrication pour les encres aux lignes fonctionnalistes, un bâtiment intégrant un laboratoire et un magasin général de grande surface, un bâtiment formant pavillon d'entrée du site au nord, diverses extensions des bâtiments originels au sud. L'élargissement du boulevard du Maréchal Juin dans les années 1960 (de 9 à 28 mètres de large environ) occasionne la démolition d'un bâtiment à l'alignement et le calage du tracé du boulevard sur les bâtiments d'entrée de Georget.

À la fin du 20e siècle, la modernisation de l'ensemble du site conduit à la destruction de nombreux bâtiments et cheminées datant des années 1910-1930, se trouvant alors au centre du site. Ces opérations dégagent des aires de rétention et de stockage, la réorganisation des déplacements à l'intérieur du site s'en trouve facilitée. Valspar travaille avec Crown (usine contiguë à l´est), comme Georget avec Carnaud à la fin du 19e siècle, en distribuant directement du vernis à son voisin via un système de distribution partagé.

Hélène Charron
Région Pays de la Loire, Inventaire général ; Direction du patrimoine et de l'archéologie, Ville de Nantes / Nantes Métropole
2012

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En bref...

Localisation : Maréchal Juin (boulevard du) 25, NANTES

Auteur de l'oeuvre : Jacques Bodreau (architecte)

Typologie : architecture industrielle

En savoir plus

Webographie

Notice de l'inventaire par la Région Pays de Loire

Pages liées

Conserveries

Pierre-Joseph Colin (1785-1848)

Dossier : Patrimoine industriel (3ème volet)

Tags

Architecture industrielle Bellevue - Chantenay - Sainte Anne Chimie

Contributeurs

Rédaction d'article :

Hélène Charron

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