Bandeau
Travailleuses de la navale Quais Brancas, Flesselles et Port-Maillard

1922

Usine de confection Tricosa


La société familiale Tricosa, fondée à Paris en 1948, est spécialisée dans la confection féminine haut de gamme. Au début des années 1960, elle décide de décentraliser une partie de ses activités en province.

L’implantation de Tricosa à Nantes

À la suite de sondages et de prises de contacts dans diverses régions françaises, la direction arrête son choix sur Nantes. « La situation géographique de cette ville dans l’Ouest, sa large infrastructure commerciale, industrielle et financière » ont pesé dans la balance, explique-t-elle, mais l’élément décisif a été « l’importance numérique de la main-d’œuvre féminine inemployée ». Un réservoir où elle compte bien puiser pour « faire de Nantes un centre de création du "Haut-Tricot de Mode" ».

Atelier de découpage de l’usine Tricosa

Atelier de découpage de l’usine Tricosa

Date du document : 1964

L’implantation de Tricosa-Ouest se déroule de façon progressive. Elle débute par la création en 1961 boulevard Dalby d’un atelier-témoin de 100 mètres carrés avec une dizaine de machines et un effectif d’une trentaine de personnes. Cet atelier pilote va permettre à la société de sélectionner et de former sur place les monitrices dont elle a besoin pour l’encadrement et la formation du personnel à des métiers très variés : mécaniciennes, coupeuses, piqueuses, finisseuses, repasseuses, etc.

L’ouverture du site Lamoricière

Trois ans plus tard, Tricosa implante son usine nantaise au 15, rue Lamoricière dans le bâtiment occupé précédemment par les Papeteries Léon Clergeau. L'entreprise, spécialisée dans la fabrication de cartons ondulés, a transféré sa production en 1963 dans son usine flambant neuve de Nantes-Cheviré.

L'usine de textile investit alors les 4000 mètres carrés libérés répartis sur quatre niveaux, auxquels il faut ajouter 1100 mètres carrés rue Bayard d’aménagements sociaux et de dépôt. En avril 1964, l’effectif est de 380 personnes, en grande majorité des femmes.

Atelier de couture de l’usine Tricosa

Atelier de couture de l’usine Tricosa

Date du document : 1964

La société Tricosa connaît son apogée dans les années 1970. Sa capacité de production est de 270 000 à 300 000 pièces par an, robes, tailleurs, manteaux, pantalons, etc. fabriqués dans ses deux unités de production : Paris (600 personnes) et Nantes (420 personnes). En 1977, la société familiale passe sous le contrôle d’un groupe britannique au terme d’une OPA. Mais Tricosa connaît de graves difficultés financières au début des années 1980.

La fermeture

En 1983, 60 salariés sont licenciés, 120 l’année suivante. L’établissement nantais ne compte plus que 170 salariés. Mais cette réduction progressive des effectifs ne suffira pas à maintenir l’entreprise à flot. L’actionnaire majoritaire anglais se désintéresse de la question. Début janvier 1985, la direction générale annonce le dépôt de bilan.

Fabrique des bobines de fil dans l’usine Tricosa

Fabrique des bobines de fil dans l’usine Tricosa

Date du document : 1964

Les ouvrières défilent dans les rues de Nantes aux cris de « Non, Tricosa ce n’est pas fini ! » et dénoncent l’« incompétence » de la direction générale ainsi que l’attentisme des pouvoirs publics. Elles organisent des portes ouvertes dans l’usine avant qu’elles ne soient définitivement closes. Rien n’y fait, quelques jours plus tard, c’est la fermeture, le licenciement collectif, la cessation d’activité sans espoir de reprise. Ainsi disparaît un fleuron nantais des métiers de la mode avec tout le savoir-faire des filles de Tricosa.

Deux ans plus tard, en 1987, les bâtiments de l’ancienne usine sont en partie démolis pour être totalement rénovés et transformés en immeuble de bureaux.
 
Philippe Bouglé
Groupe Mémoire Dervallières – Zola
2015



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En savoir plus

Bibliographie

Archives de Nantes, Du quai de la Fosse vers Mellinet-Canclaux, coll. Quartiers, à vos mémoires, Nantes, 2016

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Rue Lamoricière

Tags

Dervallières - Zola Ouvrier Textile

Contributeurs

Rédaction d'article :

Philippe Bouglé

Témoignage :

Nelly Lejeusne

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