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Métropole Monnaie royale de Nantes (1491-1792)

1754

Serres d’agronomie tropicale du Parc du Grand Blottereau


Les serres d’agronomie tropicale ont été construites en 1902 dans l’optique de préparer au départ les futurs colons et de favoriser le développement commercial des colonies. Rénovées et agrandies en 2002, elles abritent un patrimoine végétal remarquable de plantes exotiques à vocation économique, dont certaines ont plus de 100 ans.

De retour d’une mission exploratoire à l’Institut botanique de Kew (Angleterre), en 1898, le directeur de La Revue des cultures coloniales, A. Milhe-Poutigon, adresse au ministère des Colonies à Paris un rapport d’étude mettant en évidence le besoin de créer un centre français analogue comme source d’informations et d’aide à la direction des établissements botaniques des colonies. Pour lui, il s’agit « d’une des premières nécessités de la colonisation agricole et un des premiers soucis de ceux qui comprennent son rôle capital dans la mise en valeur de notre domaine d’outre-mer… Pour créer une exploitation, il faut mettre à la portée des colons des renseignements et des conseils expérimentés ».

Des serres destinées aux cultures coloniales

À cette époque, il existe déjà le Muséum de Paris, l’Institut colonial de Marseille ou la Villa Thuret d’Antibes, mais ils apparaissent alors insuffisants pour satisfaire aux demandes sans cesse croissantes. L’Angleterre fait alors référence et, après la période de conquête et d’occupation militaire, il convient de rattraper le retard en matière de « colonisation agricole ». Cette même année, un riche négociant nantais, Hippolyte Durand-Gasselin, informe le préfet de Loire-Inférieure de la mise à disposition d’un domaine à l’est de Nantes : le Grand Blottereau, et de l’allocation d’une somme de 1 300 000 francs destinée à la création d’une école d’horticulture et à la construction de serres destinées aux cultures coloniales. Ce généreux mécène est le légataire universel du richissime armateur nantais, Thomas II Dobrée, philanthrope et grand voyageur décédé en 1895.

La Ville de Nantes et le Département adhèrent rapidement à ce projet, considérant que cette institution pourra former à la vie coloniale les jeunes gens de plus en plus nombreux et favoriser le développement commercial à un moment où les relations avec les colonies sont beaucoup moins favorables.

La création de la section d’agronomie

En 1902, la section d’agronomie coloniale est créée au sein de l’École Supérieure de Commerce. Une partie du domaine, comprenant un jardin et des serres, lui est affectée. Les serres contiennent alors une collection de 600 espèces exotiques utilitaires de zones climatiques chaudes : plantes textiles, à épices, à parfums, plantes médicinales et alimentaires, bois, etc.

Avec la disparition progressive des colonies, l’enseignement commercial de l’école évolue pour aboutir, en 1969, à la disparition complète de la chaire d’agronomie. La gestion des serres et du jardin revient à la ville, sous l’appellation de serres tropicales. Les collections du Musée (grains, bois précieux…) sont repositionnées au Muséum d’histoire naturelle où il est toujours possible de les observer aujourd’hui. Depuis lors, les introductions et acclimatations sont régulières et profitent du positionnement de Nantes sur les routes maritimes et des voyages entrepris par nombre de professionnels de son service municipal des espaces verts.

Les serres aujourd’hui

De 2002 à 2004, la Ville de Nantes a réalisé la rénovation et l’agrandissement des serres. Elles accueillent les bois précieux, fruitiers, plants à latex, épices ou textiles, ainsi que des spécimens centenaires, tels que des baobabs, ébènes ou tecks conduits en bonzaï. Elles couvrent aujourd’hui une surface de 500 mètres carrés, divisée en deux grandes zones : l’une sèche, l’autre humide.

La première est occupée par des essences demandant une période de repos plus ou moins prolongée selon les genres : jojoba, baobab, kapok, etc.

La seconde, à chaleur humide, entraîne le visiteur dans trois mondes : celui des épices (poivre, cannelle, girofle, gingembre, vanille…), celui des bois précieux (ébène, acajou, teck…) et celui des fruitiers (cacaoyers, papayers, bananiers…).

Le jardin potager tropical

À partir de la mi-mai, le jardin potager tropical offre une grande variété de plantes alimentaires exotiques qui effectuent tout leur cycle de croissance à l’extérieur. Il est possible de trouver, entre autres, des patates douces, du tapioca, du soja, du sorgho, de l’arachide, de la moutarde, du quinoa et plus de quinze variétés de piments. Bien protégées par ses vieux murs en demi-cercle, des frileuses inhabituelles, telles que le camphrier ou le câprier, prospèrent.

Direction Nature & Jardins, Ville de Nantes
2022

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