Salons Mauduit
Les salons Mauduit sont un haut lieu de la vie nantaise pendant près d’un siècle. Jules Mauduit est restaurateur au Faisan doré, rue Crébillon, lorsqu’en 1905 il quitte son établissement et achète une salle – l’ex-Maison Gault – et un jardin au 10 rue Arsène Leloup. C’est la naissance des salons Mauduit. La jeunesse nantaise ne tarde pas à s’y bousculer. Et découvre les joies du patin à roulettes sur une piste spécialement aménagée. On y donne des réceptions, des mariages et des soirées. Mais lorsqu’éclate la Grande Guerre, les salons sont réquisitionnés comme hôpital militaire. La paix revenue, la salle de patin à roulettes est transformée en salle de fêtes. Le « tout Nantes » s’y presse.
Agrandi entre 1919 et 1923, le lieu s’ouvre au sport avec l’organisation de galas de boxe aussi bien qu’aux réunions politiques : en avril 1930 ainsi, un banquet républicain de 700 personnes est organisé pour la venue officielle à Nantes du président Gaston Doumergue. Les transformations apportées en 1937 par l’architecte Ferdinand Ménard couronnent cet âge d’or : les salons sont dotés d’une décoration unique qui subsiste encore aujourd’hui : fresques Art déco en staff couleur bronze et or, mosaïques, immenses glaces et rampes de fer forgé. Mais l’activité florissante du lieu s’arrête brutalement au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Les salons sont à nouveau transformés en hôpital militaire. Le 15 décembre 1940, un incendie accidentel entraîne la destruction complète de la grande salle et de sa scène. Jules Mauduit ne s’en remet pas et décède en avril 1942. Après la guerre, son fils Jacques relance l’activité, sans retrouver l’éclat des Années folles même si, en avril 1962, lors du traditionnel concours d’accordéon, des jeunes gens montent sur la scène pour jouer avec des guitares électriques, marquant la naissance du rock à Nantes.
Banquet aux salons Mauduit
Date du document : 04-1930
La Ville acquiert les Salons en 1980 et engage une rénovation en 1990, après le tournage de scènes de La Reine Blanche, de Jean-Loup Hubert. La revue de La Cloche y fête son centenaire en 1995. Mais, en 2002, les salons sont fermés en raison de la fragilité de leur charpente. Leur état général ne permet pas de restauration. Avant démolition, les décors d’origine sont préservés, déposés et stockés en vue de leur repose. C’est qu’il a été décidé de reconstruire à l’identique la grande salle de réception, à quelques centaines de mètres de là, dans le cadre du projet Désiré Colombe. Le nouveau salon Mauduit est officiellement inauguré le 22 mars 2019 : dans ce lieu d’exception qui a retrouvé son décor d’origine, une nouvelle page de la vie nantaise s’écrit, au rythme des bals, réceptions et cérémonies ...
Loïc Abed-Denesle
Extrait du Dictionnaire de Nantes
2018
(droits d'auteur réservés)
Actualisé en 2019 par la Direction du Patrimoine et de l'Archéologie, Ville de Nantes / Nantes Métropole
En bref...
Localisation : Arsène-Leloup (rue) 10, NANTES
Date de construction : 1919
Auteur de l'oeuvre : Leray, Francis (architecte) ; Chauvet, André (architecte) ; Ménard, Ferdinand (architecte) ; Le Bot, Emile (architecte) ; Andrei, René (sculpteur) , Guery, Paul (sculpteur) ; Dunand, Pierre (artiste)
Typologie : architecture de culture recherche sport ou loisir
En savoir plus
Bibliographie
Charliot Laurent, « Nantes, des Salons Mauduit à la base américaine de Saint-Nazaire », dans Darcel, Frank, Polard, Olivier (dir.) Rok : 50 ans de musique électrifiée en Bretagne, Tome 1, 1960-1989, Éd. de Juillet, 2010, p. 14-25
Martinot Suzanne, « Les Salons Mauduit », Les annales de Nantes et du pays nantais, n°244, 1992, p. 21-22
Rumin Marcel, « Les Salons Mauduit », Les annales de Nantes et du pays nantais, n°300, 2006, p. 9-13
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Rédaction d'article :
Loïc Abed-Denesle
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