
Quartier des Olivettes
Le nom d’Olivettes a désigné d’abord une rue puis tout le quartier dont elle était le cœur.
À partir de 1850, les maisons se multiplient le long de la chaussée de la Madeleine depuis le quai de La Maison Rouge, au nord. Puis les constructions gagnent vers l’est sur les terres inondables de la prairie. Un chemin existe alors, parallèle à la chaussée. Il prend pour nom rue des Olivettes en 1789 en référence, croit-on, à un système de clôture. Jusqu’en 1840, elle n’est ouverte qu’aux piétons et reste peu praticable. Alors seulement elle aboutit au quai Magellan, après la disparition du parc aux fumiers.
Cette rue est connue pour avoir, à partir de 1828, hébergé la Compagnie d’omnibus d’Edme Fouquet, rivale de celle de Stanislas Baudry, puis, de 1857 à 1889, dans la cour de la Poule noire, la Compagnie générale des omnibus et ses nombreuses écuries : 78 chevaux et 21 voitures en 1857. Mais, depuis le début du siècle, le quartier, en expansion rapide, développe les petites activités artisanales et commerciales. Par la suite s’y ajoutent des unités plus grandes : tannerie, filature de coton, rizerie, vinaigrerie : un quartier type de l’industrie urbaine de ce temps dont la rue des Olivettes devient l’artère principale. Nous sommes ici sans doute dans un des lieux les plus densément construits de la ville. Impasses, cours et passages façonnent un dédale où, au 19e siècle, vit et travaille une population souvent dans la misère.
Protégée par son isolement et le maintien de ses activités traditionnelles jusqu’au début des années 1970, au moment de leur migration vers les zones industrielles périphériques, cette structure urbaine reste très lisible aujourd’hui encore. La politique de restructuration du quartier mise en place à partir de 1989, dans le cadre de la Zac Madeleine-Champ-de-Mars, s’est efforcée de la préserver en dosant habilement réhabilitation et rénovation.
Quelques réalisations en cours ou de la décennie passée sont emblématiques de ces orientations. Ainsi, la réhabilitation de la cour Douard, salle des machines d’une ancienne filature de coton aujourd’hui occupée par des architectes et, en face, celle des anciens locaux de la société Ouest Papiers Peints où ont emménagé une dizaine d’associations et de sociétés de services aux entreprises. Le centre médico-psychologique pour adolescents qui occupe l’emplacement d’une ancienne vinaigrerie est, lui, un bâtiment à l’architecture contemporaine comme ceux, au sud, de l’îlot Delrue dont une façade a reçu le premier mur végétal de Nantes en 2009. Le cours des Arts, nouvel axe transversal, conserve les superstructures de l’ancienne halle aux omnibus – où sont aménagés six locaux d’activité tertiaire – et le bâtiment de la rizerie mais y ajoute deux ensembles immobiliers neufs totalisant 51 logements. Le cours des Arts ! Nom évocateur d’un quartier qu’ont adopté les métiers de la création, du spectacle et de la communication, architectes, dessinateurs, graphistes…
Le voisinage de styles architecturaux contrastés, le désordre et la densité du bâti, l’addition de quelques venelles et la cohabitation des activités et de l’habitat sont des effets urbanistiques recherchés non tellement par respect d’un patrimoine à conserver que pour proposer un nouvel art d’habiter.
Aujourd’hui ce n’est plus l’industrie mais le tertiaire qui est présent, non les ouvriers mais les classes moyennes.
Georges Gayrard
Extrait du Dictionnaire de Nantes
2018
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Georges Gayrard
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