Bandeau
Grue noire Salle à tracer des Anciens Chantiers Dubigeon

2367

Pompiers


Pendant l’essentiel de l’Ancien Régime, à Nantes comme ailleurs, ce sont les habitants directement menacés qui sont le principal rempart contre le feu, notamment par la pratique du guet. En 1682, la responsabilité de la lutte contre l’incendie est sous la direction d’un chanoine, désigné comme « capitaine du feu », et le parc matériel, composé de paniers goudronnés et de crocs, est à la charge de trois couvents mendiants intra-muros. La milice bourgeoise de la ville coordonne également et assure les actions de police autour des sinistres. La méthode la plus usitée est celle de « la part du feu », qui consiste à abattre des ouvrages avec des crocs et des cordages au-devant de l’incendie pour le priver d’aliment.

C’est immédiatement après l’incendie désastreux de la voisine rennaise en 1720 que paraît à Nantes un premier règlement d’incendie prévoyant la mise en service de quatre pompes mobiles actionnées par des équipes de huit bénévoles chacune, mais cette prise de conscience est en fait liée à l’incendie des halles du Bouffay en 1718, et à l’efficacité de pompes privées pour l’éteindre. Obligation est faite à chaque propriétaire de la ville et des faubourgs de se munir à ses frais d’un seau de cuir et de l’apporter sur le lieu de l’incendie au son du tocsin. En 1846, l’effectif des volontaires s’établit à 411 hommes, état-major compris.

Le 7 mars 1888 constitue un moment important du corps des pompiers à Nantes, puisque sont casernés et équipés 31 pompiers professionnels, 146 volontaires et 60 musiciens d’un nouveau corps municipal dans la caserne de la Visitation (ancien collège des oratoriens, rue Gambetta), qui sont placés sous le commandement du capitaine Gouzé. Ce dernier apporte des améliorations sensibles à l’équipement de ses effectifs, comme l’extincteur à l’acide carbonique ou l’achat de nouveaux véhicules d’intervention motorisés. Il est aussi à l’origine de la création d’une nouvelle « caserne centrale ». Dessinée par l’architecte Leray dans l’ancien couvent des ursulines, elle porte depuis 1928 le nom de son premier commandant. Depuis 1972, le signal de l’incendie, après avoir été successivement incarné par le tocsin, les trompettes de la ville, des tambours et même des clochettes de 1852 à 1855, ne retentit plus que dans l’enceinte de la caserne.

En 1988, le corps des sapeurs-pompiers de Nantes est rattaché au Syndicat intercommunal de l’agglomération nantaise, puis en 1992 au District, avant d’être intégré à une structure départementale depuis 2001.

Incendie du théâtre de la Renaissance

Incendie du théâtre de la Renaissance

Date du document : 19-12-1912

Parmi les incendies et les sinistres qui ont marqué la mémoire de la ville et que les pompiers ont combattus, on peut citer, outre les périodes des bombardements des 16 et 23 septembre 1943, l’incendie du grand théâtre de la République (Graslin) le 24 août 1796, l’explosion de la tour des Espagnols le 25 mai 1800, l’incendie du théâtre de la Renaissance le 19 décembre 1912, l’incendie de la toiture de la cathédrale le 28 janvier 1972, la pluie de grêlons le 18 juillet 1983 ou encore le nuage toxique de Nantes le 29 octobre 1987.

Pierre Chotard
Extrait du Dictionnaire de Nantes
(droits d'auteur réservés)
2018
 



Aucune proposition d'enrichissement pour l'article n'a été validée pour l'instant.

En savoir plus

Webographie

Spectacle « Le Bouffay en feu » proposé par la Commune Libre du Bouffay en juin 2018 Lien s'ouvrant dans une nouvelle fenêtre

Podcast de Nantes Inspirante : Les 300 ans des pompiers de Nantes Lien s'ouvrant dans une nouvelle fenêtre

Pages liées

Incendie rue de Crucy

Tags

Métier

Contributeurs

Rédaction d'article :

Pierre Chotard

Anecdote :

Yves Herbert, Jean-Pierre Branchereau

Vous aimerez aussi

Le 4 juin 1961, quinze ans après le drame du Grand Prix de Nantes, une nouvelle course automobile est organisée au Champ-de-Mars, en plein cœur de la ville : les 3 Heures de Karting.

Contributeur(s) :Patrick Durand

Date de publication : 21/09/2023

461

Pont de Pirmil (2/4)

Architecture et urbanisme

En février-mars 1711, une crue de la Loire, estimée à 7,29 mètres, détruit une partie du pont de Pirmil. Une nouvelle fois, la ligne des ponts est brisée. Ce n’est qu’en 1745 que la...

Contributeur(s) :Julie Aycard

Date de publication : 18/11/2021

991

Rue Maisdon-Pajot

Architecture et urbanisme

Dans les années 1920, une nouvelle vague de lotissements poursuit l’urbanisation de l'ancien domaine de Grillaud sur les pentes de la butte granitique de l'ancienne terre noble.

Contributeur(s) :Philippe Bouglé , Jacqueline Douillard

Date de publication : 27/02/2019

2937