Depuis le débarquement des Alliés en Normandie le 6 juin 1944, les Nantais retiennent leur souffle.
Pour les Allemands, le départ se fait dans une certaine urgence, avec l’intention de freiner l’avancée des « ennemis ». Le 9 août, ils font sauter les dépôts de munition de Château-Bougon et amorcent les mines situées le long des quais de Nantes.
Dans la nuit du 10 août, ils font exploser les piles du pont de la Jonelière. Le 11, ils amorcent les explosifs placés sur les piles des ponts nantais et minent chaque navire qui mouille dans le port. Les explosions se succèdent alors jusqu'au 12 août au matin, ruinant les quais et les infrastructures portuaires. Aux premières lueurs du jour, les Allemands ont quitté la ville. À 10 heures, le drapeau tricolore flotte sur la façade de l’hôtel de ville.
Dès le 15 juin, le colonel François-Jacques Kresser-Desportes alias Kinley, responsable FFI pour la région, avait désigné Gilbert Grangeat comme commandant du 5e bataillon de Nantes. Celui-ci contribue à faire entrer les Alliés dans la ville. Leur arrivée se déroule dans le calme, sans combat, puisque les Allemands sont partis. La population accueille les libérateurs avec joie et soulagement, mais sans effusion. Le souvenir des bombardements freine, vraisemblablement, les manifestations d’euphorie.

Cocarde tricolore
Date du document : 08-1944
Henry Orrion, qui avait été placé à la direction de la ville par le gouvernement de Vichy, est destitué. Il cède la place, le 28 août 1944, à Clovis Constant, résistant de la première heure, attaché au groupe Libération Nord, membre SFIO du Comité départemental de libération. Pour les Nantais, la guerre est finie, mais sur le territoire, elle perdure encore.
Extrait de : En guerres : 1914-1918 : 1939-1945 : Nantes & Saint-Nazaire, Nantes, Château des ducs de Bretagne - Musée d'histoire de Nantes, 2013, p. 259
Direction du patrimoine et de l'archéologie, Ville de Nantes / Nantes Métropole
2014
Album : Le temps de la Libération
En savoir plus
Tags
Contributeurs
Rédaction d'article :
Irène Gillardot
Témoignage :
Andrée Allio