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Pollution de l'Erdre Août-septembre 1944 : la municipalité de Nantes à la Libération

1797

La « Marseillaise », siège de l'usine Carnaud


Témoignage de l’histoire de la conserverie nantaise, la « Marseillais », du nom de la rue où elle a été construite, était à l’origine le siège social de l'usine Jules Joseph Carnaud. Réhabilitée en résidence pour jeunes actifs, elle a conservé son style d’influence art déco.

Le succès industriel de Jules Joseph Carnaud

Ce bâtiment, reste de l'usine Jules Joseph Carnaud qui s'étendait sur l'arrière, témoigne de l'industrie chantenaysienne florissante au début du 20e siècle. Il rappelle l'importante ascension de l'entreprise Carnaud, qui fabriquait des boîtes en fer-blanc, liée à l'essor des conserveries.

Jules Joseph Carnaud (1840-1911) commence sa carrière à Paris au début des années 1870 en tant que négociant en métaux et commissionnaire importateur de fer-blanc. Sa première fabrique de boîtes métalliques est à Paris puis à Nantes en 1877. Il développe son activité de ferblantier en s'associant à Firmin Colas, un autre fabriquant de fer-blanc. Il exploite une imprimerie sur métaux et multiplie les prises de participation dans des entreprises d'emballages métalliques. C'est ainsi que son entreprise se développe sur de nombreux territoires en France : Périgueux, Carpentras, Bordeaux, Villeneuve-sur-Lot, Marseille, Brive, Le Mans. À Nantes, il passe un accord avec la société des Forges et Aciéries de Basse-Indre et possède dès lors le quasi-monopole de la production annuelle de fer-blanc. Sa croissance est exponentielle, il passe de 100 ouvriers en 1890 à 350 en 1900, puis 500 en 1910. Chantenay compte alors cinq conserveries.

Papier à en-tête des Établissements J.J.  Carnaud et Forges de Basse-Indre

Papier à en-tête des Établissements J.J. Carnaud et Forges de Basse-Indre

Date du document : 1937

Une architecture d’influence art déco

En 1927 est édifié le nouveau siège social des Établissements J.J. Carnaud et Forges de Basse-Indre rue de la Marseillaise, c’est-à-dire sur l’ancien chemin de Couëron, axe de circulation central dans le quartier. Les plans sont dessinés par l'architecte parisien Gustave Majou.

Le bâtiment est de style d'influence art déco et témoigne d'une qualité architecturale voulue en termes d'image pour un siège social, donnant sur un axe de circulation principal.  

Il se compose d'un rez-de-chaussée surélevé et d'un étage sur sept travées. La travée centrale est mise en valeur par une porte cochère en anse de panier et par un fronton rectangulaire comportant le nom de l'entreprise en inscription gravée « Établissements J.J. Carnaud et Forges de Basse-Indre ». La façade symétrique est rythmée par de grandes baies. Le bâtiment est couvert par un toit terrasse.

Façade du siège des Établissements J.J.  Carnaud et Forges de Basse-Indre

Façade du siège des Établissements J.J. Carnaud et Forges de Basse-Indre

Date du document : 10-08-2020

La tardive réhabilitation écologique du bâtiment

Le siège de l’usine déménage sur son actuel site en 1965, situé au 15-25 boulevard du Maréchal-Juin. L'entreprise est depuis devenue une unité de production du groupe sidérurgique Sollac.

Le bâtiment de la rue de la Marseillaise a été réhabilité entre 2017 et 2019 pour être transformé en résidence pour jeunes actifs (39 logements de type 1, laverie, salle de travail et multimédia...) par le promoteur Galéo, pour le compte du bailleur social La Nantaise d'Habitations. Le gestionnaire Adelis sensibilise ses locataires au bon usage du bâtiment et aux économies d'énergie. Répondant aux enjeux énergétiques, environnementaux, climatiques et sociétaux, réhabilitation du bâtiment a été inscrite au projet SMILE (Smart Ideas to Link Energies). C'est un projet collaboratif bi-régional déployé sur les régions Bretagne et Pays de la Loire qui a pour but d'accompagner des programmes industriels en lien avec les systèmes énergétiques intelligents. En effet, l’installation de 170 mètres carrés de panneaux photovoltaïques sur le toit permet la production d'énergie renouvelable d'une puissance de 29 kilowatts-crêtes. La résidence a pu réduire ses émissions de CO2 et consommer sa propre énergie électrique, le surplus étant redistribué vers deux autres bâtiments de La Nantaise d'Habitations.

Projet immobilier de «La Marseillaise»

Projet immobilier de «La Marseillaise»

Date du document : 31-08-2021

Le nouveau bâtiment a été inauguré le 20 septembre 2019.

Amélie Decaux, Chloé Rouillon
Direction du patrimoine et de l'archéologie, Ville de Nantes/Nantes Métropole
2021

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En bref...

Localisation : Marseillaise (rue de la) 34, NANTES

Date de construction : 1927

Auteur de l'oeuvre : Majou, Gustave (architecte)

Typologie : architecture industrielle

En savoir plus

Bibliographie

Biette Arnaud, « Itinéraire du patrimoine industriel nantais », L'Archéologie Industrielle en France : patrimoine, technique, mémoire, n°41, décembre 2002, p. 37

Rochcongar Yves, Capitaines d'industries à Nantes au XIXème siècle, éd. MeMo, coll. Carnets d'Usine, Nantes, 2005

Archives de Nantes, « Autour de la place Zola », Quartiers, à vos mémoires, juin 2013, p. 37

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Dossier : PPP Bellevue – Chantenay – Sainte-Anne

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Patrimoine industriel

Tags

Activité industrielle Architecture industrielle Bellevue - Chantenay - Sainte Anne Conserverie Reconversion

Contributeurs

Rédaction d'article :

Amélie Decaux, Chloé Rouillon

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