La Mocarderie et la Communauté de la Grande Providence
La Maison de la Mocarderie (orthographiée parfois Mocardière ou bien encore Moquarderie) se situe à l'angle des actuelles rues Guillaume Grou et Gaston Turpin. Cette belle demeure accueille à partir de la fin du 18e siècle les religieuses de la Communauté de la Grande Providence.
Ce lieu composé au début du 16e siècle de deux maisons entourées de vignes devient en 1527 la propriété de Jean Bouyer « fruitier de la feue reine notre souveraine ».
Le lieu de la Mocardière, voisin de la tenue des Trois-pendus, se nomme parfois « Belle-Rivière » comme l'indique l'aveu rendu à l'évéché par l'écuyer Jean Gabard sieur de la Moricière le 2 février 1633.
La maison principale semble avoir eu un aspect différent de celui d'aujourd'hui. Tandis que la maison qui menaçait de tomber en ruine est achetée en 1757 par le Chevalier Jean-Marie de Trévelec au sieur de La Roche Lambateur, elle est réhaussée plus tard de « 9 à 10 pieds (environ 3 mètres) de plus qu'elle n'était auparavant » ce qui empêche de faire tourner les ailes du Moulin du Chapitre, édifice voisin de la Mocardière.
Lors de la transaction, la propriété est composée d'une maison consistant en un parembas (cuisine, salon et salle) ; de trois chambres au-dessus, de plusieurs cabinets, d'un petit caveau, d'un cellier, de latrines, d'une buanderie et d'une écurie ; de deux cours, d'un grand jardin, d'une orangerie et d'un vivier.
L'installation des religieuses de la Providence
Le 30 mai 1780, une portion de la propriété avec ses dépendances est vendue par le Marquis René-Louis d'Aux au prêtre Antoine – Joseph de Boissieu, trésorier dignitaire du Chapitre de la Cathédrale de Nantes. S'y installeront les religieuses de la Providence qui établiront la maison dite des « Incurables » institution dont le rôle est de guérir les malades et infirmes, externes, internes, riches ou pauvres ; d'élever de jeunes demoiselles et de les former à la vertu.
La chapelle de l'actuelle maison de retraite, qui existe toujours, est construite au début du 19e siècle.
En 1816, les Étrennes nantaises décrivent la Maison de la Providence en « une maison, qui, d'un côté, touche à la ville, et de l'autre, à la campagne [...] située sur le penchant de la colline qui donne sur la Loire ; elle réunit les avatanges d'un air pur, d'un superbe horizon, d'une vue charmante, d'un jardin agréable ; c'est vraiment une maison de santé comme elle est une maison de piété et de charité. Elle s'est conservée au milieu de la Révolution, et elle s'est singulièrement accrue ».
Les anciens bâtiments de l'hospice des incurables sont démolis au début des années 2000 tandis que la Maison de la Mocardière accueille aujourd'hui un établissement d'accueil de jeunes enfants.
Kevin Morice
2022
Album « Cours et façades de la Maison de la Morcaderie »
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Kevin Morice
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